The Scott House

Chapitre 4 : Réalisations

Avalon Miller

Le lendemain matin, le soleil filtra à travers les rideaux épais, baignant la chambre d'une lumière dorée. Peyton était déjà levée, bavardant doucement avec Mara dans la cuisine en contrebas. Je me levai et pris une douche rapide, espérant que l'eau chaude chasserait la fatigue de mon corps. Mais même sous le jet brûlant, mes pensées revenaient constamment à Aelion.

Après avoir enroulé une serviette autour de mes cheveux mouillés, je descendis les escaliers, attirée par l'odeur alléchante du café et des toasts. Mara me lança un sourire chaleureux en me voyant entrer.

— Avalon, tu es là. Il y a du café frais si tu en veux, dit-elle en m'indiquant la cafetière posée sur le plan de travail.

— Merci, répondis-je avec un sourire fatigué, prenant une tasse et me servant généreusement.

— Tu sais ce qu'il s'est passé hier soir ? demanda Mara, son regard s'assombrissant légèrement.

Je secouai la tête, jetant un coup d'œil vers Peyton qui semblait également curieuse.

— Aelion et Riven sont partis précipitamment. Ils ont mentionné un problème en ville...

— Oui, confirma Mara, ses yeux se plissant de soucis. Apparemment, les tensions entre notre gang et celui de Chase Forbes atteignent un point critique. Ils ont dû intervenir rapidement.

Mon cœur se serra à cette mention. Chase Forbes était une menace omniprésente, et entendre que les tensions montaient n'augurait rien de bon.

— Aelion est... rien n'est arrivé à Aelion ? demandai-je, essayant de cacher l'inquiétude dans ma voix.

Mara me lança un regard scrutateur avant d'acquiescer lentement.

— Il est rentré tard la nuit dernière. Fatigué, mais indemne. Riven aussi.

Un soupir de soulagement m'échappa. Je réalisai à quel point je m'était inquiétée pour Aelion, ce qui en dit long sur l'évolution de mes sentiments malgré moi.

Pendant les jours suivants, je fis de mon mieux pour m'habituer aux routines de la maison. Peyton était souvent occupée avec des affaires internes du gang, me laissant souvent en compagnie de Riven et de Mara. Leur amitié et leur soutien me réconfortaient, eux aussi semblaient déterminés à m'aider à trouver ma place ici.

Un après-midi, alors que je lisais tranquillement dans le salon, la porte s'ouvrit brusquement, et Aelion entra. Notre regard se croisa et une tension palpable s'installa immédiatement.

— Avalon, murmura-t-il, surprenant tout le monde en s'adressant à moi directement. On a besoin de parler.

Je hochai la tête, posant mon livre et me levai. La curiosité mélangée à un léger malaise m'envahit en le suivant dans le couloir jusqu'à une salle plus privée. Il ferma la porte derrière moi, ses mouvements mesurés et contrôlés.

— Qu'est-ce qui se passe, Aelion ? demandai-je, sentant la nervosité monter.

Il se tourna vers moi, ses yeux perçants balayant mon visage.

— Je veux être clair sur une chose. Ta présence ici n'est pas quelque chose que j'ai choisi, commença-t-il, sa voix grave résonnant dans la pièce. Mais tu es là maintenant, et il est important que tu comprennes certaines choses.

Je déglutis, sentant l'intensité de ses mots.

— Cette maison, ce gang... c'est notre vie. Chaque personne ici a une part de responsabilité, une part de ce fardeau à porter. Et même si tu n'as pas choisi d'être ici, tu es maintenant liée à nous. À moi, conclut-il, le regard fixé sur le mien.

Mes doigts tremblèrent légèrement sous le poids de ses paroles. Il y avait un mélange de défi et de promesse dans son regard, une invitation à comprendre ce monde complexe et dangereux.

— Je... je comprends, murmurai-je, bien que mes pensées tourbillonnaient encore d'incertitude.

Mais quelque chose dans l'intensité de cet échange me fit réaliser que ma position dans cette maison commençait à se solidifier. Et avec elle, une compréhension plus profonde de cet environnement impitoyable, mais aussi des personnes qui l'habitaient.

Aelion observa ma réaction pendant un moment puis finit par hocher la tête.

— Bien. Reste sur tes gardes, Avalon. Nous ne savons jamais ce qui peut arriver.

Il ouvrit la porte pour me laisser partir, et je sortis, le cœur encore tambourinant dans ma poitrine. Ces moments passés avec Aelion, bien que souvent teintés de tension, commençaient à éveiller en moi des sentiments complexes et contradictoires.

Les semaines passèrent, et la routine s'installa peu à peu dans notre quotidien. Les interactions avec Aelion restaient chargées d'une tension palpable, mais il y avait maintenant une certaine familiarité, un étrange respect mutuel qui commençait à naître entre nous.

Un soir, après une journée particulièrement éprouvante pour tout le monde, je retrouvai Aelion seul dans le salon, un verre à la main. Je m'approchai timidement, hésitante à rompre son moment de solitude.

— Puis-je m'asseoir ? demandai-je doucement.

Il leva les yeux vers moi, semblant peser ma demande avant d'acquiescer d'un léger signe de tête. Je pris place à côté de lui, prenant une grande inspiration.

— Peux-tu me raconter ce monde, Aelion ? demandai-je, ma voix trahissant une sincère curiosité.

Il posa son verre et me regarda longuement, comme s'il cherchait à évaluer mes intentions.

— Ce n'est pas un monde pour les âmes sensibles, Avalon, répondit-il enfin, sa voix basse et grave. Mais si tu veux vraiment savoir, je peux te montrer ce que ça signifie de faire partie de cette famille.

Il y avait une promesse implicite dans ses mots, une ouverture qui malgré la noirceur de ce monde, remportait sur mes réserves et mes craintes.

— D'accord, dis-je simplement, sentant que cet engagement auprès d'Aelion était un pas de plus dans la compréhension de cet univers complexe.

À partir de ce moment, nos interactions commencèrent à prendre une nouvelle forme. Aelion me montrait progressivement les rouages de leur monde, et à chaque étape, je commençais à voir au-delà de la façade brutale et impitoyable. Derrière cette dure carapace, il y avait des valeurs profondes et une loyauté féroce envers ceux qu'il considéré être comme sa famille. Et chaque jour, je ressentais de plus en plus cette attirance grandissante pour l'homme complexe et contradictoire qu'il était.

Je réalisais que trouver ma place ici finirait par impliquer plus que de simplement survivre.