Les Reflets du Secret

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                                                       Il y avait une certaine douceur dans notre routine, une familiarité réconfortante qui apaisait mes craintes de l'avenir. Chaque soir, après les cours et les devoirs, Isaiah venait chez moi et nous nous retrouvions dans ma chambre. Nous choisissions un film au hasard, souvent quelque chose de léger et drôle, et nous nous installions confortablement sur le lit, entourés de paquets de chips et de pots de glace.

C'étaient des moments simples, mais précieux. Nous partagions des rires, des plaisanteries et parfois même quelques confidences. Il y avait une complicité silencieuse entre nous, une connexion qui transcendait les mots. Je me sentais en paix dans sa présence, comme si tout était juste et bon dans le monde quand il était là.

Pendant ces soirées, nous oublions les pressions et les attentes du monde extérieur. Nous étions juste Isaiah et Khet-Shiiya, deux âmes trouvant du réconfort et de la joie dans la compagnie de l'autre. Et pour un moment, tout semblait parfait.

Mais au fond de moi, je savais que notre bulle de bonheur ne pouvait pas durer éternellement. Bientôt, nous devrions faire face à la réalité, aux défis et aux choix difficiles qui nous attendaient. L'université approchait, et avec elle, la fin de notre petite routine douce et rassurante.

Isaiah devait bientôt partir pour l'université, et l'incertitude de l'avenir pesait lourdement sur nos cœurs. Les jours passaient trop vite, chaque moment ensemble devenant de plus en plus précieux, teinté de la mélancolie de l'inévitable séparation.

Un soir, alors que nous étions allongés côte à côte, regardant un film sans vraiment le voir, je sentis le poids de mes pensées m'envahir. Isaiah semblait absorbé par l'écran, mais je savais que lui aussi réfléchissait à ce qui allait arriver. Sans un mot, je me blottis contre lui, cherchant le réconfort dans sa chaleur et sa présence. Il passa son bras autour de mes épaules, me serrant contre lui. Nous restâmes ainsi, en silence, écoutant nos respirations s'harmoniser. Le film continuait, mais pour nous, le temps semblait suspendu, chaque battement de cœur résonnant comme un écho de notre affection et de nos craintes partagées.

La fin des vacances approchait à grands pas, et avec elle, l'incertitude du futur. Mais en cet instant, tout ce qui importait, c'était nous deux, ensemble, profitant de chaque seconde avant que le monde ne nous force à prendre des chemins différents.

Cela faisait déjà deux mois depuis la rentrée des classes et je n'avais pas eu de nouvelles d'Isaiah. Je m'y attendais un peu, car même mon frère ne m'appelait que rarement le soir, me racontant à quel point l'université était fatigante et amusante. Les premiers jours, je guettais mon téléphone avec espoir, vérifiant sans cesse s'il avait essayé de me joindre. Mais les semaines passaient, et toujours rien. Une partie de moi se disait que c'était normal, qu'il était simplement occupé, pris dans le tourbillon des nouvelles expériences, des cours et des rencontres. Mais une autre partie de moi, celle qui ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter et de douter, se demandait si je comptais encore pour lui.

Les soirées de films et de glace semblaient désormais appartenir à une autre vie, une époque révolue. Je me replongeais dans mes études, essayant de me distraire autant que possible, mais il y avait toujours cette ombre de mélancolie qui planait au-dessus de moi.

Un soir, alors que je me préparais à aller me coucher, mon téléphone vibra. Mon cœur fit un bond, mais ce n'était qu'un message de mon frère. Il me racontait une de ses anecdotes drôles sur ses camarades de dortoir, me faisant sourire malgré tout. Mais pas de nouvelles d'Isaiah. Je me surpris à parler à voix haute, comme pour combler le silence. "Peut-être qu'il a simplement besoin de temps", me dis-je. "Peut-être que l'université est plus accaparante que ce qu'il pensait." Pourtant, malgré ces tentatives pour me rassurer, le vide laissé par son absence continuait de se faire sentir.