Black Record Store

Chapitre 4 - Peux-tu me rendre mon coeur ? Je crois que tu l'as volé.

15 avril

Les yeux de Sirius méritaient que l'on écrive des poèmes. Tout un recueil de poésies dédiées aux reflets de la lumière dans ses pupilles. Des hymnes adressés à ses longs cils noirs qui papillonnaient autour de son regard. James ne pouvait pas se détacher de sa contemplation, ce que Sirius remarqua après avoir encaissé la dame âgée qui venait d'acquérir trois disques de rock.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as l'air pensif.

Une idée traversa la tête de James et il laissa échapper un petit rire.

- Je pensais aux phrases un peu clichés comme : Aurais-tu un plan ? Parce que je me suis perdu dans tes yeux.

En face de lui, Sirius le dévisageait, visiblement amusé.

- T'en as d'autres des comme ça ?

- Tu me fais l'effet d'un aimant, tu m'attires irrésistiblement, proposa James.

- Encore, lâcha Sirius entre deux éclats de rire.

James aurait voulu lui en réciter des centaines juste pour pouvoir dévorer ses éclats de rire et s'en rassasier sans jamais se lasser.

- Je n'en ai malheureusement plus à mon répertoire, avoua-t-il finalement, mais je suis sûr que je peux en trouver d'autres.

- Je vais devoir attendre la prochaine fois alors, soupira Sirius.

- Si tu veux, peut-être, tu peux me donner ton numéro de téléphone et je pourrais t'en envoyer si j'ai une idée.

La main de Sirius se glissa machinalement sur son téléphone et il tapota ses doigts sur l'écran. Il semblait peser le pour et le contre. James préféra ne rien dire pour ne pas faire pencher la balance du mauvais côté.

- D'accord, finit par accepter Sirius.

Ils échangèrent leurs numéros et James dut se retenir de ne pas faire une danse de la victoire devant Sirius. Il attendit juste d'être dans la rue, et il dansa sous les yeux ébahis des passants.

17 avril

- Tu sais voyager dans le temps ? Parce que je te vois dans mon futur, dit James.

- Elle fait vraiment forceur celle-là, ricana Sirius.

Il balayait la boutique et James était accoudé au comptoir, comme souvent ces derniers temps, lui tenant compagnie au travail dès qu'il le pouvait.

- Plus que les autres ?

- Je ne sais pas, je ne les ai pas encore toutes entendu, fit remarquer Sirius.

Il ramassa les poussières avec la balayette et les jeta. Il repassa ensuite derrière le comptoir pour éteindre la caisse.

- Est-ce que tu crois à l'amour au premier regard, ou est-ce que je dois repasser tout à l'heure ? proposa James, en essayant de prendre une voix charmeuse.

Sirius rit un peu trop fort, avant de plaquer sa main sur ses lèvres pour étouffer le son. Regulus, qui terminait de faire la poussière sur les étagères, haussa les yeux vers lui et prit cet air blasé qu'il arborait la plupart du temps.

- Je continue ? demanda James.

- T'arrête pas.

- J'aimerais être une larme, pour naître dans tes yeux, vivre sur tes joues et mourir sur tes lèvres.

- James, c'est pas possible, je ne peux pas croire que l'on puisse dire ça sérieusement, rit Sirius.

Comme à chaque fois qu'il arrivait à faire rire Sirius, James sentait une agréable chaleur l'envahir et le bonheur d'entendre ce son merveilleux.