Serre-moi fort

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Dans le sillage de notre voyage à vélo autour du volcan El Altar, nous nous arrêtons chez des amis, où une soirée festive s'écoule comme un ruisseau de joie. Ils nous parlent d'un refuge enchanteur, non loin, où nous pourrions nous ressourcer. Mais la fatigue du voyage nous rattrape bientôt, et les kilomètres de vélo commencent à peser sur nos jambes. La nuit est déjà bien avancée quand nous décidons de rejoindre notre chambre qui est une serre vide accolée à leur maison, où un grand lit double nous attend.

À travers ses murs transparents, la forêt nous observe, comme un spectateur silencieux qui nous épie. Seul un essaim de lumières au loin, probablement venant d'un petit hameau, vient orner cette grande étendue sombre, comme un bijou sur un velours noir. Au-dessus, quelques nuages tentent en vain de cacher l'immense parterre d'étoiles scintillantes. Les parois invisibles de notre chambre nous protègent de cet environnement à la fois fascinant et effrayant. Nous sommes dans la forêt, entourés d'arbres centenaires et d'ombres mouvantes, notre coquille est une structure transparente tenue par une armature métallique, comme un vaisseau qui nous transporte dans un monde inconnu. Le bruit de l'ondée légère sur notre toit dérobe le chant des oiseaux, ainsi que les cris d'inconnus animaux exotiques, créant une sourde symphonie nocturne qui nous berce. Dans les bras d'un de l'autre, nous défions la nature des yeux : Nous en viendrons à bout, nous gravirons le sommet. Mais pour cette nuit, notre nature a gagné, et les caresses lascives se changent peu à peu en frictions effrénées. Allongés sur ce lit entouré de forêt, nos corps commencent à s'entremêler et roulent sur les draps, nouant ainsi des liens qu'on ne brise pas. Une main sur les côtes, l'autre sur la joue, la troisième dans le dos et la dernière autour du cou, nous ne faisons plus qu'un, pour cette nuit. Entourés d'ombre mais rayonnant de désir, nous nous abandonnons sous un croissant de lune à nos passions obscures sans aucune restriction. La saison passent dans notre monde, d'un printemps plein de fleurs a un été ardent d'une chaleur étouffante ou les baisers se transforment en morsures, ou les caresses deviennent des griffures. Alors nos corps dégoulinants de passion déposent sur les draps la rosée du soir. J'approche de tes pétales mon serpent empli de désir. Mon regard se fixe dans le tien alors que j'entre lentement en toi. Autour de nous la nuit nous jalouse. La pluie frappe contre le plafond de la serre, pour nous rejoindre. Les arbres se balancent au rythme de nos vas et viens. Les oiseaux nocturnes chantent pour nous leurs plus douce mélodie. Enfermés dans notre bulle nous partageons notre oxygène et des regards qui lancent les pires insultes et déclament les plus beaux poèmes. Je ne me souviens plus quand la nuit s'est endormie mais j'étais en plein rêve depuis bien longtemps, 

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 06 ⏰

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