Althaïr ( VF )

Chapitre 4

« Что ты делаешь? » demanda l'un des hommes au visage buriné et aux bras tatoués. « Кто это ? » ( Qu'est-ce que tu fous ? C'est qui celle-là ? )

«Не твое дело! » lança Althaïr sans détour. ( Pas tes affaires. )

L'un des hommes le questionna : « Ты делишься? » ( Tu partages ? )

« Нет! » répondit Althaïr brutalement. ( Non! )

Les hommes échangèrent des regards amusés. Leur méfiance initiale se dissipa peu à peu, remplacée par une curiosité morbide. Althaïr maintenait une prise ferme sur le bras d'Aline, alors qu'ils traversaient le parking. Les hommes continuaient de parler en russe, leurs voix montant et descendant, discutant de la valeur et de l'utilité possible de la jeune fille. Heureusement, ils respectaient Althaïr, et le fait qu'il la tenait avec tant de fermeté les intriguait. Ils préféraient garder leurs mains dans leurs poches.

Althaïr guida Aline à l'intérieur du vieux bâtiment, où l'air était alourdi par des effluves d'alcool et de tabac. Le sol était légèrement gras. Althaïr relâcha Aline devant un ascenseur et se plaça derrière elle, protégeant son dos des commentaires déplacés de ses compagnons. Les vieilles portes métalliques s'ouvrirent, révélant un intérieur exigu et mal éclairé. La cage de métal était marquée par des signes évidents de rouille, et l'odeur du métal froid se mêlait à une humidité rance.

Aline hésita un instant avant de pénétrer dans l'ascenseur, mais Althaïr, d'un léger geste de la main, l'encouragea à avancer. D'un mouvement subtil, il élargit sa stature pour occuper plus d'espace, empêchant quiconque de s'approcher trop près d'elle. Les hommes s'engouffrèrent à leur tour dans la cabine, leurs rires gras résonnant contre les parois métalliques. L'ascenseur entama sa lente descente dans un grincement sinistre, chaque secousse du mécanisme suscitait en Aline la peur que le système, sous le poids de tous ces hommes, ne cède. Lorsqu'enfin l'ascenseur s'arrêta, Althaïr fit un pas de côté pour laisser Aline sortir la première.

Ils entrèrent dans une salle de réunion, au centre de la pièce se tenait une longue table oblongue en métal, sur laquelle trônait un homme d'âge mûr. Les autres hommes pénétraient un à un dans la pièce, s'installant sur les chaises disposées autour de la table.

Althaïr guida Aline vers l'autre bout de la table, loin du chef, et s'installa sur une chaise. Sans dire un mot, il l'attrapa doucement par la taille et la posa sur ses genoux. Le contact, bien que dénué de toute intention tactile, la fit se raidir instinctivement. Elle s'agrippa à Althaïr, réalisant qu'elle devait afficher son appartenance à cet homme si elle ne voulait pas devenir la proie des autres.

Althaïr ne parlait pas, ne bougeait pas, mais veillait sur elle malgré ses obligations. Fidèle à son habitude de maintenir une certaine distance, il restait impassible, détournant légèrement la tête pour éviter que la chevelure brune d'Aline ne le frôle.

Le silence pesant de la salle de réunion fut rompu par quelques rires étouffés. Il n'était pas courant de voir Althaïr en compagnie d'une femme, et encore moins dans ce contexte. C'était la première fois qu'ils l'observaient ainsi, et cette vision les amusait manifestement. Qu'est-ce que cette jeune fille avait bien pu faire pour attirer l'attention d'un homme comme Althaïr ? Était-ce ses yeux pleins de fougue ? Son teint ? Non, pour la plupart d'entre eux, c'était sa silhouette qui semblait être la raison évidente.

Cependant, l'homme d'âge mûr, assis à l'extrémité de la table, tapota doucement ses doigts ornés de lourdes bagues contre la table. Les tatouages sur ses mains semblaient lavés par le temps. Ce simple geste suffisait à faire taire instantanément les murmures, plongeant la pièce dans un silence lourd.