Chapitre 11

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Le couloir était plongé dans une semi-obscurité, éclairé par de rares torches accrochées aux murs de pierre. Leur lueur vacillante jetait des ombres mouvantes autour de moi, rendant l'atmosphère encore plus oppressante. Chaque pas que je faisais résonnait sinistrement dans ce silence pesant, comme si la forteresse elle-même retenait son souffle, consciente de ce qui allait se passer.

Les murs étaient froids, humides, comme s'ils portaient le poids des siècles de souffrance qui les avaient marqués. Les peintures murales que j'avais observées plus tôt semblaient prendre une nouvelle dimension, leurs scènes de guerre et de tragédie s'animaient d'une vie sinistre, comme si elles voulaient me dissuader de continuer.

Mais je ne m'arrêtai pas.

Je descendis les escaliers de pierre, m'appuyant parfois contre le mur pour maintenir mon équilibre. La fatigue, la tension accumulée, tout cela pesait sur mes épaules. Mais je devais le faire. Pour nous, pour cette quête insensée. Pour la vie qui subsistait encore au-delà de ces terres maudites.

J'ignorais les déments qui hantaient les couloirs, me contentant de passer près d'eux rapidement.

Enfin, j'atteignis le hall principal. L'air y était plus lourd, chargé de cette étrange magie sombre qui imprégnait chaque recoin de la forteresse. Cela me guidait vers le demi-Dieu, sachant qu'il en était la source. Vagar était toujours dans la grande salle, entouré de ses sinistres serpents et de la lourde aura qui l'accompagnait partout.

En entrant à l'intérieur, je sentis immédiatement son regard se poser sur moi, perçant et inquisiteur. Les torches fixées aux murs projetaient des lueurs étranges sur son beau visage, accentuant les traits anguleux et la froideur de son expression. Ses serpents se lovaient à ses pieds, leur sifflement sourd et leurs têtes levées vers moi.

Je m'arrêtai devant lui, sentant mon cœur tambouriner contre ma poitrine. C'était comme si tout l'air avait été aspiré de la pièce. Un silence pesant régnait, et je sus que le moment était venu. Je devais parler, dire ces mots qui scelleraient mon destin.

– J'ai une réponse à vous donner.

Ses yeux sombres se plissèrent légèrement, mais il resta silencieux, attendant que je poursuive. Mon cœur battait à tout rompre, mais je n'avais plus le luxe de reculer.

– J'accepte, déclarai-je enfin, les mots glissant hors de ma bouche avec une détermination froide. J'accepte de vous épouser et lier mon âme à la vôtre.

Un silence glacial suivit ma déclaration. Le sourire de Vagar s'élargit, cruel et victorieux, tandis que ses serpents se redressaient, sifflant doucement. Il se leva lentement, sa silhouette imposante dominant la pièce, et fit un pas vers moi. Son regard se fit plus intense, plus perçant.

– Tu es plus courageuse que je ne l'aurais cru, dit-il d'une voix douce, presque murmurante, mais chargée de cette noirceur que je sentais en lui. Sois prévenue : une fois cet accord scellé, il n'y aura pas de retour en arrière. Nos âmes seront liées pour l'éternité et tu seras condamnée à rester à mes côtés, et à vivre selon mes règles.

Je déglutis difficilement, dégoutée, mais je ne faiblis pas. Il n'y avait plus de place pour le doute ou l'hésitation. Ce sacrifice, aussi terrible soit-il, était peut-être le seul moyen de sauver ce qui pouvait encore l'être.

– J'en saisis les conséquences, répondis-je d'une voix plus ferme et résolue. Mais je tiens à ce que vous sachiez que je ne fais cela que pour mon peuple. Cette union ne sera que de convenance, n'espérez rien d'autre de moi, ni mon affection, ni ma coopération à vos actes de barbarie. J'attends que vous me fournissiez l'aide promise en échange, et que vous n'attentiez à la vie d'aucuns de mes compagnons.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 09 ⏰

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