Tu ne me connais pas.

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La brise passait, me donnant un léger frisson dans le dos. Je n'avais pas vraiment compté le temps que j'avais passé ici, et personne ne m'avait encore demandé de rentrer. Certes, j'avais un peu faim, mais je cherchais à m'éloigner des autres. Il semblait que la seule personne qui me comprendrait serait Tim, et ce serait bien s'il ne se mettait pas toujours en colère contre moi. Il semblait toujours me blâmer pour tout, et c'était bien ainsi, mais je n'allais pas supporter toute son agressivité à cause de cela.

Mes oreilles perçurent un léger craquement derrière moi, ce qui me fit redresser le dos.

"E-Euh, tu es dehors depuis quatre heures, douze minutes et trente-cinq secondes, si tu es venu ici tout de s-suite après avoir quitté ma chambre. C'est en soustrayant le..."

"C'est bien gentil, mais je n'ai vraiment pas envie d'entendre parler de chiffres en ce moment." Intervins-je, me sentant un peu dur pour l'avoir fait. Bien sûr, il était gentil, mais il ne comprenait pas ma situation, il ne voyait pas de problème à tout cela. C'était sa norme, sa société, et ça me faisait peur.

"Oh." Il resta silencieux pendant un long moment avant que sa nuque ne craque tandis qu'il descendait du petit rebord de l'escalier en donnant quelques coups de pied dans les cailloux. "Et les insectes?" Je lui jetai un coup d'œil et expirai, il ne comprenait vraiment pas que je voulais qu'on me laisse tranquille, n'est-ce pas?

"Si je dis oui, tu seras tranquille après?" Mes yeux passèrent sur son masque, ce qui expliquait son élocution un peu étouffée. Ses lunettes reposaient sur son front, mais il jouait paresseusement avec la sangle.

"Oui." Exprimant un soupir de soulagement, je reportai mon regard sur le sol.

"D'accord, alors tu peux parler d'insectes." J'allais vraiment avoir mal à la tête à la fin de cette conversation.

"Les cafards peuvent aggraver l'asthme! Et ils aiment la bière." Commença-t-il à énumérer toute une série de faits, qu'il semblait annoncer dans l'ordre où il y pensait. "Oh, les fourmis enlèvent aussi des fourmis d'autres colonies et les forcent à travailler pour elles!" De toute évidence, il était excité à l'idée d'en dire plus sur elles, à en juger par son ton, du moins. "De plus, une fois que la reine meurt, les autres font de même quelques mois plus tard!" Ses faits n'étaient pas particulièrement intéressants, mais au moins je n'avais pas à me concentrer sur ce qu'il était en train de dire. "On est censés partir en éclaireur, juste pour que tu le saches." Il ne bégayait pas autant lorsqu'il parlait d'insectes, ce qui était vraiment intéressant, peut-être qu'il se sentait plus à l'aise en parlant d'eux que d'autre chose.

"Vraiment?" J'allais vraiment regretter de ne pas être allé chercher quelque chose à manger plus tôt.

"Oui." Mes yeux se portèrent sur la hachette, accrochée à sa ceinture.

"Est-ce que je dois apporter quelque chose?" Je me relevai à contrecœur, la peur au ventre. Je ne voulais vraiment pas voir quelqu'un d'autre mourir, et j'espérais qu'il n'y aurait personne dehors.

"Peut-être une arme." Évidemment. Inspirant profondément, j'acquiesçai en baissant les épaules. Si une autre personne mourait à cause de moi, je n'allais pas être heureuse.

"D'accord, je reviens tout de suite." Il voulait probablement aussi que je porte mon masque, puisque je devais généralement le faire lorsque je sortais de la zone générale de la base. Me dirigeant vers la porte, je poussai la poignée et me glissai à l'intérieur, mes yeux tombant sur mon masque, qui était abandonné sur le canapé. En me déplaçant, je soulevai le tuyau, que j'avais laissé appuyé contre le canapé. L'attrapant au passage, je pris mon masque, que j'enfilai ensuite avec hésitation. On pouvait espérer ne pas rencontrer deux fois un ours en colère. Expirant avec tremblement, je me retournai vers la porte d'entrée, les yeux plissés.

Ville Natale -Masky X Reader-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant