Chapitre 18

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Giles haussa un sourcil. De l'autre côté de la porte, les sinistres crissements des griffes des Wargazes cédèrent rapidement place au son bien plus menaçant des tirs de pistolaser. La porte était verrouillée de l'intérieur, mais tous savaient que le battant ne tiendrait pas longtemps. C'était, comme partout ailleurs dans la cité, du bois de Margnez, donc imputrescible et extrêmement solide... mais il ne résisterait pas éternellement aux décharges d'énergie.

— Peut-être, nous aider à sortir d'ici ? lança-t-il à Aucyne d'un ton narquois.

Il ne semblait toujours pas disposé à lui faire confiance, malgré le petit épisode du serment auquel il venait d'assister. L'homme d'affaire haussa les épaules. Il saisit son arme, et tira sur le montant. Avec un couinement étouffé, une porte de métal blindé se mit en place. On entendait encore les sifflements des pistolasers, mais beaucoup plus étouffés.

— Ça va nous permettre de gagner du temps, mais ils finiront par passer, prédit Aucyne d'un air sombre. Et même des crétins comme les Wargazes finiront par comprendre qu'ils peuvent passer par les balcons des pièces à côté pour nous atteindre !

— Giles, dit soudain Marc, tu crois que Met-Ahne serait capable de venir nous récupérer sur le balcon ? Je sais bien qu'elle est sous scellés, mais ils surveillent juste le hangar, c'est ça ?

Le pilota haussa les sourcils.

— J'imagine qu'elle le pourrait, oui. Les vaisseaux normaux ne sont pas capables de voler ainsi sans assistance... enfin, pas sans prise en main à distance, mais elle, elle est suffisamment autonome pour pouvoir le faire. Mais ça ne servirait à rien, poursuivit-il, toutes nos autorisations de vol ont été révoquées. On ne pourra pas franchir le bouclier orbital.

— Attendez, fit Aucyne. Vous parlez de qui, là ?

— Qui ou quoi, c'est difficile à dire, jeta Giles. Notre vaisseau comporte une IA consciente, et c'est une sacrée enquiquineuse !

— Une IA consciente ? répéta l'autre, visiblement impressionné. Vraiment ? Mais comment vous l'êtes-vous procuré ?

— C'est une longue histoire. Mais comme je disais, ça ne nous aidera pas à quitter la planète !

— Là, je peux peut-être vous aider... indiqua alors l'homme d'affaire.

— Comment ça ?

— J'ai quelques contacts... notamment quelqu'un au Contrôle de Vol de l'Anneau qui me doit une faveur.

— Ça tombe à pic, dites-moi donc ! rétorqua Giles, toujours aussi méfiant.

— Et comment ! répliqua Aucyne. J'ai juste une condition : emmenez-moi avec vous. Ces gars là-dehors ne plaisantent pas, il faudrait que je me fasse oublier quelques temps.

— Si vous savez qui je suis, vous savez alors qui nous poursuit, objecta Camyl. Vous êtes sûr que vous voulez courir le risque ?

Les coups contre la porte redoublèrent, suivis de détonations encore plus fortes. De toute évidence, les Wargazes avaient amené un lasofusil lourd, voire un canon portatif. Aucyne avait raison, ils finiraient par passer !

— On pourra en discuter plus tard ? rétorqua l'homme d'affaire. Appelez votre vaisseau avant que ceux dehors ne récupèrent leur cerveau et ne nous prennent en tenaille !

Camyl échangea un regard avec les Libertans. Aucun ne paraissait ravi, mais l'heure n'était pas aux tergiversations. Si Aucyne pouvait effectivement leur faire quitter la planète...

— Giles, appelle Met-Ahne, capitula la spatione. Il faut qu'on essaie.

Le pilote ne se le fit pas dire deux fois. Empoignant son communicateur, il vérifia le signal.

Voria - Le Cycle du Vortex, T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant