69 • AMOUR VOLATILE

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Dédicace : Pour M.G.

Je n'ai jamais dit « je t'aime » à quelqu'un, pas même à ma mère ni à mon père, à personne je n'ai osé dire ces mots si significatifs. Mais à lui, étrangement, éperdument, aveuglement, et naïvement amoureuse, je lui ai rappelé, à maintes et maintes reprises.

Je n'ai jamais cessé de penser à lui, de vouloir son bien, de vouloir bien faire, de lui donner de l'amour, de l'affection, de l'attention, je l'ai primé, privilégié, et avantagé à ma vie, je me suis même imaginée vivre avec lui, ou même à ses côtés aller à Venise.

Je lui ai ouvert en immense mon cœur, confié mon passé alors que certains passages sont délicats, raconté mes fêlures sans la peur qu'il me juge, parlé de mes doutes en espérant qu'ils se transforment en certitudes, chuchoté mes peurs en souhaitant qu'elles deviennent moindre, dévoilé mes rêves, hurlé mon amour.

Il m'a crié ses sentiments, m'a fait tant espéré, m'a donné envie de vivre un tas de vie à ses côtés, a donné vie à mes rêves dont celui d'avoir connu l'amour réciproque, m'a fait vibrer au son des moments passés ensemble, m'a transporté dans un tourbillon de bonheur tout en velours.

Il a parcouru mon cœur en un road trip, a capturé dans ses yeux nos heures de discussion, s'est arrêté à quelques endroits pour les éclairer de sa lumière. Mais ce ne fut qu'éphémère, qu'un souffle d'air temporaire, qu'une chanson courte qui nous a enchanté pendant peu de temps, car rien n'a suffit pour que cela dure. Il a décidé de partir de cette relation, pour « notre » bien.

À présent, il me rappelle que l'on a eu ensemble des souvenirs inoubliables, des moments magiques, des instants marrants remplis de complicité, des mots d'amour d'une inexplicable intensité, mais il n'oublie pas de me redire que c'est terminé, que ce n'est plus possible, que c'est une période de nos vies qui désormais appartient au passé sans lendemain.

Finalement, qu'importe la quantité d'amour et l'attention que je lui donnerais, le résultat sera toujours le même. Cette relation s'éteint, ces souvenirs tombent dans l'oubli, ces rêves penchent vers le néant, ce bateau quitte le port et part rejoindre une nouvelle rive, cet oiseau s'envole dans le ciel inhabile.

Sans volonté, sans détermination, sans courage, sans force, sans persévérance, rien ne peut être bâti, et la distance a eu raison de nous. Jamais nous ne regagnerons le chemin que nous avions construit, jamais nous ne connaîtrons pleinement son potentiel, tel un amour volatile...

Par Andrea Grant, le 11 septembre 2024.

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