Chapitre 12

2 1 0
                                    

Aaron

J'ai aperçu le coach sortir de chez Avery hier en fin de journée. J'ai cogité toute la nuit à ce qu'il avait bien pu lui dire. Peut-être a-t-il remis les choses aux claires en lui demandant d'arrêter de venir nous perturber pendant nos entraînements ? Ça, il aurait pu le faire devant nous sur la plage, sans forcément aller chez elle pendant qu'Avery est seule. Ce n'est pas son petit chien haut comme une pomme qui protégera qui que ce soit. Son chien, lui-même doit se faire peur quand il se voit dans un miroir de la maison.

J'aurai très certainement la réponse à ma question plus tard, le coach a donné rendez-vous à toute l'équipe en début d'après-midi pour « nous parler ». Nous rouspéter dessus oui.

L'idée que le coach soit allé voir Avery chez elle me rend dingue. Qu'est-ce qu'il a bien pu lui dire ? Ça m'obsède. J'essaie de ne pas y penser, mais c'est plus fort que moi. Pourquoi en privé ? Et surtout, pourquoi chez elle ? Avery n'est pas du genre à se laisser intimider facilement. Au contraire, elle doit s'amuser de toute cette situation.

Je commence à imaginer la scène : elle qui sourit de son air insolent, répondant par une réplique bien cruelle pendant que le coach essaie de rester sérieux. Il a intérêt à lui avoir mis les points sur les i, parce qu'avec Avery, on ne sait jamais jusqu'où ça peut aller.

J'aurai bientôt les réponses, de toute façon. On va encore entendre qu'on doit se concentrer, arrêter les distractions, et blablabla... Mais ce qu'il va vraiment nous dire ? Ça, c'est ce qui m'inquiète le plus. Parce que si Avery est dans le coup, ça risque de ne pas me plaire du tout.

Le soleil tape fort quand j'arrive au spot. L'équipe est déjà là, rassemblée en cercle autour du coach. Je vois bien dans leurs regards qu'ils sont aussi tendus que moi. Ils se demandent tous ce qui se trame. Personne ne parle vraiment, juste des murmures entre deux éclats de rire nerveux.

Le coach prend la parole, le visage fermé. Son regard balaye le groupe, s'arrêtant un instant sur moi. Je croise les bras, attendant de voir où il veut en venir.

— Bon, les gars, on ne va pas tourner autour du pot. L'image de l'équipe est en chute libre, vous le savez aussi bien que moi. Entre les vidéos qui tournent, les rumeurs, et certaines distractions sur la plage... Il marque une pause en me fixant avant de reprendre son discourt. Ça commence à sérieusement impacter nos sponsors et notre préparation pour la compétition.

Je serre les dents. Sachant pertinemment que ça va tomber sur moi.

— Mais j'ai une solution à vous proposer, continue-t-il. J'ai discuté avec quelqu'un qui connaît bien le monde des médias et qui a accepté de nous aider à redorer un peu notre image. Je compte sur vous pour rester professionnels, même si ça ne va pas être facile.

Je fronce les sourcils. Où est-ce qu'il veut en venir ? C'est là que je la vois. Avery, en short de sport et t-shirt ajusté qui s'approche avec ce sourire moqueur qui me donne envie de tout envoyer valser. Jolie Cœur trottine à ses pieds. Elle s'arrête juste à côté du coach, les bras croisés. Je vois bien que ça l'amuse de nous voir tous tendus comme des arcs. Le coach reprend :

— Voici Avery. Certains la connaissent déjà. Elle va nous accompagner sur les prochaines semaines pour travailler sur notre image et éviter les débordements.

Je manque de m'étouffer. C'est une blague, non ? Ma mâchoire se serre tandis qu'elle nous adresse un petit signe de la main, comme si elle venait de remporter un trophée.

— Tu plaisantes, coach ?! m'écriai-je. Elle est la cause de la moitié de nos « débordements » !

Avery lève un sourcil, clairement amusée. Elle ne dit rien, elle n'a même pas besoin. Le coach lève la main pour me faire taire.

Amour à Contre-CourantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant