Chapitre 3 : Confrontation

9 5 0
                                    

Léa ouvrit les yeux, la tête encore pleine de son rêve où Marc lui souriait doucement, comme il l’avait fait lors de l'atelier et les paroles de ce dernier lui revenaient. Elle repoussa rapidement cette pensée, se forçant à se concentrer sur la réalité. Elle devait affronter la journée comme d'habitude, y'a pas de place pour les rêveries.

Elle descendit les escaliers, se préparant au le petit déjeuner en famille. En entrant dans la cuisine, elle trouva sa mère, Julie, assise à table, le visage fermé, et son père, Laurent, l’air tout aussi grave. Sa petite sœur, Emma était assise à sa place habituelle, tout sourire.

Léa hésita en voyant les visages de ses parents. Elle sentait que quelque chose se préparait.

« Bonjour, » dit-elle en s’asseyant à la table, tentant d’éviter le regard de sa mère.

Julie posa sa tasse de café avec un calme apparent, mais Léa remarqua la tension dans ses gestes. « Léa, on doit te parler. »

Laurent acquiesça, croisant les bras, son regard pesant sur elle. « Hier, tu nous as dit que tu allais réviser. Mais ta mère est tombée sur une affiche d’un atelier d’écriture dans ta chambre qui était prevu pour hier. Ne me dit pas que c'est ce que je pense ? »

Léa sentit son estomac se nouer. Elle chercha ses mots, hésitante, se mordant la lèvre. « Je… je voulais juste essayer quelque chose de nouveau. »

Julie fronça les sourcils, visiblement agacée par la réponse de sa fille. « Ce n’est pas le problème, Léa. Le problème, c’est que tu nous as menti. Si tu voulais aller à cet atelier, pourquoi ne pas nous en parler ? »

« Parce que je savais que vous alliez réagir comme ça, » lâcha Léa, incapable de retenir sa frustration. « Vous ne comprenez jamais ce que je veux faire. C’est toujours les études, les études… mais il y a d’autres choses dans la vie. »

Laurent soupira, sa voix plus calme mais tout aussi ferme. « On comprend que tu aies des centres d’intérêt, mais mentir ne résout rien. Ton avenir dépend de tes études, et il ne reste plus beaucoup de temps avant les examens. Tu ne sembles pas prendre ça au sérieux. »

Julie enchaîna rapidement, sa voix devenant plus froide. « Ton comportement devient de plus en plus problématique, Léa. Regarde Emma, elle travaille dur, elle nous parle de ses ambitions. Toi, on dirait que tu t’éloignes de plus en plus de tes objectifs. »

Lea baissa la tête, sentant la colère et l’incompréhension monter en elle. La comparaison avec Emma, encore une fois. La petite sœur parfaite qui réussissait dans tout, alors qu’elle, Léa, semblait décevoir à chaque instant. Emma, elle, observait la scène sans dire un mot, mal à l’aise face à cette confrontation, mais toujours sereine sous le regard bienveillant de leurs parents.

« Ce n’est pas juste, » murmura Léa, plus pour elle-même que pour eux.

« Ce qui n’est pas juste, » répondit Julie d’un ton tranchant, « c’est que tu penses pouvoir tout faire sans nous rendre de comptes. On est tes parents, Léa, on mérite la vérité. »

Léa n’avait plus faim. Son appétit avait disparu avec le début de la confrontation. Elle se leva brusquement, repoussant sa chaise. « J’ai compris. Je vais monter. »

Sans attendre de réponse, elle quitta la table et se réfugia dans sa chambre. Là, elle ferma la porte et laissa échapper un profond soupir. Elle se sentait acculée, incomprise. Elle attrapa son téléphone et, presque par réflexe, envoya un message à Élodie.

« Salut Élo, ça te dirait qu’on se voit aujourd’hui ? Une balade et une glace, ça te dit ? »

Quelques secondes plus tard, Élodie répondit avec enthousiasme : « Avec plaisir ! Retrouvons-nous au parc. J’ai trop envie de te raconter ce qui s’est passé hier. »

Léa sourit malgré elle. Un moment avec Élodie était exactement ce dont elle avait besoin. Elle se prépara rapidement, attrapa son sac et sortit en laissant un mot à ses parents, espérant éviter une nouvelle confrontation.

---

Lorsqu’elle retrouva Élodie au parc, Léa se sentit enfin respirer. Élodie, toujours aussi pétillante, l'accueillit avec un large sourire et un câlin. « T’as l’air pas bien. T'inquiète, on va remédier à ça avec la meilleure glace du monde ! »

Elles se dirigèrent vers leur glacier favori, l’atmosphère légère. Léa se sentait déjà mieux, en compagnie de son amie.

« Alors, raconte ! » lança Élodie en souriant, alors qu’elles commandaient leurs glaces. « Sérieusement qu'est-ce qui ne va pas ? »

Léa haussa les épaules, préférant garder pour elle la dispute avec ses parents concernant l’atelier d’écriture. « Rien de grave, juste une petite disputes avec les parents. Et toi, c’est quoi cette histoire que tu devais me raconter ? »

Le visage d'Elodie s'illumina, excitée de raconter des potins à son amie. « Oh, tu ne devineras jamais ! Hier, j’ai croisé Jules au centre commercial, et devine quoi ? Il m’a demandé si j’étais toujours partante pour son projet de film. Tu sais, celui dont il parle depuis des semaines ! »

Léa la regarda, les yeux écarquillés. « Sérieux ?! Et tu vas le faire ? »

« Mais oui ! » s’exclama Élodie. « Je me dis que ça peut être marrant, même si ça ne mène à rien. En plus, je meurs d’envie de jouer un rôle ! Imagine si je deviens une star après ça, je ne vais plus marcher, on va me porter comme une princesse et... » Élodie continuait de dire des bêtises en faisant des mimiques ce qui faisait éclater de rire Léa et de même que le glacier qui ne pouvait pas se retenir face aux deux filles

Le soleil brillait, et tout semblait plus simple ici, loin des tensions familiales. Léa se laissa emporter par les rires d’Élodie, oubliant pour un moment ses propres préoccupations.

Les deux amies s’installèrent sur un banc pour savourer leurs glaces, discutant de tout et de rien, de leurs rêves, de leurs peurs, et même des derniers potins du lycée. Élodie avait toujours ce don de rendre chaque moment léger, et Léa en était reconnaissante.

« Tu sais, parfois j’aimerais juste tout plaquer et partir voyager, » avoua Léa en se léchant les doigts après avoir fini sa glace. « Aller voir le monde, loin de tout ce stress. »

Élodie hocha la tête avec un sourire rêveur. « Ça serait génial, non ? On pourrait partir ensemble, découvrir des plages secrètes, des petits villages charmants, peut-être même de charmants garçons… Mais en attendant, on doit survivre au lycée. »

Léa rit doucement puis elle souria tristement. « Ouais, c’est clair. »

Les deux amies passèrent l’après-midi à flâner dans le parc, à parler de tout et de rien, à refaire le monde. Pour la première fois depuis longtemps, Léa se sentit en paix.

En rentrant chez elle plus tard dans la journée, Léa savait que les tensions à la maison seraient toujours là, mais elle se sentait un peu plus prête à les affronter. Ses parents ne la comprenaient peut-être pas toujours, mais elle avait Élodie. Et parfois, une amie comme elle suffisait à alléger un monde de soucis.

Obsession Du Cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant