Chapitre 27

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Avery

J'ouvre les yeux lentement, encore enveloppée dans la chaleur des draps. Je prends une grande inspiration, sentant la sérénité de l'instant. Tout est calme et pour une fois depuis longtemps, je ne me sens pas pressée de me lever. Je me tourne sur le côté et, à ma grande surprise, je découvre Aaron, encore endormi à quelques centimètres de moi.

Sa respiration est régulière, son visage détendu, presque enfantin. Je ne peux m'empêcher de sourire en repensant à la veille. Il a littéralement découpé les rideaux de l'hôtel pour me fabriquer une veilleuse rose, tout ça pour que je puisse dormir paisiblement. Ce n'est pas grand-chose, mais ce geste me touche plus que je ne l'aurais imaginé.

Je me souviens de la façon dont il s'est acharné à rendre cette veilleuse parfaite, malgré sa frustration et son agacement. Ça montre bien quel genre de personne il est. Derrière son attitude parfois distante, il y a un cœur énorme, prêt à faire des choses insensées pour les gens qu'il apprécie.

Je me surprends à fixer son visage endormi, gravant chaque détail dans ma mémoire. Ce mec est bien plus que ce que j'avais imaginé. Un sourire naît sur mes lèvres en repensant au léger baiser que je lui ai donné sur la joue hier soir. Peut-être que ce n'était pas grand-chose pour lui, mais pour moi, c'était une façon de lui montrer que je vois qui il est vraiment, que j'apprécie ce qu'il fait pour moi.

Je sens une chaleur douce se répandre dans ma poitrine, un mélange de gratitude et d'affection. Aaron n'est peut-être pas ce que j'avais prévu, mais il est exactement ce dont j'avais besoin en ce moment. Alors que je l'observe encore, je me rends compte que je pourrais m'habituer à des réveils comme celui-ci.

Je reste là, allongée à ses côtés, savourant la tranquillité du moment. Le silence est confortable, comme si le monde entier s'était mis en pause juste pour nous. Je me perds dans mes pensées, me demandant où tout cela nous mènera. Aaron a changé la donne, ça, c'est certain. Mais jusqu'à quel point ?

Je m'étire doucement pour ne pas le réveiller, mais malgré moi, je finis par effleurer son bras. Il bouge légèrement, émettant un petit grognement. Je me fige, le cœur battant un peu plus fort, puis il ouvre lentement les yeux. Notre regard se croise et pour un instant, on reste là, à se dévisager en silence, encore pris dans la douceur du sommeil.

— Bonjour, murmure-t-il d'une voix rauque, un sourire fatigué mais sincère aux lèvres.

— Bonjour, je réponds tout aussi doucement, incapable de retenir mon propre sourire.

Je sens une gêne s'installer en moi, mais pas de celles qui rendent mal à l'aise, plutôt une gêne douce et familière. Le genre qui donne envie de rester encore un peu, juste pour profiter de la présence de l'autre. Aaron se redresse légèrement, passant une main dans ses cheveux en désordre, je me surprends à trouver ce geste attendrissant.

— Comment tu te sens ? Demande-t-il, son ton trahissant une réelle inquiétude.

Je prends une seconde pour évaluer comment je me sens et c'est vrai, pour la première fois depuis longtemps, je me sens... bien.

— Beaucoup mieux, grâce à toi, dis-je en lui lançant un regard reconnaissant.

Il sourit, visiblement soulagé par ma réponse. Il semble sur le point de dire quelque chose, mais finalement, il se contente de hocher la tête, comme s'il n'avait pas besoin de mots pour exprimer ce qu'il ressent. Cette complicité silencieuse entre nous est nouvelle, mais elle me plaît.

— Tu sais, je n'aurais jamais pensé que tu irais aussi loin juste pour une veilleuse rose, plaisanté-je, essayant de briser la tension légère qui s'est installée.

Amour à Contre-CourantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant