Lorsque la porte s'ouvrit, elle révéla une jeune femme élégante, probablement dans la vingtaine, aux traits fins et raffinés. Elle portait de petites lunettes rondes qui mettaient en valeur ses yeux marron profonds, et ses longs cheveux légèrement ondulés, de la même teinte chaude que ses prunelles, descendaient en cascade autour de son visage. Son allure dégageait une certaine nonchalance intellectuelle, une sérénité propre à ceux qui sont habitués à réfléchir plus qu'à parler. Elle semblait à la fois présente et ailleurs, dans un monde de pensées complexes qui tourbillonnaient derrière son regard tranquille.
Le sourire accueillant qu'elle adressa à Aster détendit instantanément ce dernier. Il répondit rapidement, un sourire jovial aux lèvres, bien que son attitude décontractée cachait toujours un brin de calcul.
« Romy ! Quel plaisir de te revoir ! » lança-t-il d'une voix chaleureuse, ses yeux scrutant la moindre réaction de la jeune femme.
Romy esquissa un sourire léger, presque imperceptible, un peu comme si elle analysait la situation avant d'y répondre pleinement. « Aster, cela fait bien longtemps, en effet ! » dit-elle d'un ton à la fois poli et distant, avant de se décaler légèrement pour leur permettre d'entrer. Ses mouvements étaient précis, presque mécaniques, trahissant une habitude ancrée dans la répétition et la méthode.
Aster entra aussitôt, prenant délicatement la main de Phran pour la guider, ce qu'elle toléra le temps de franchir le seuil avant de retirer brusquement sa main, irritée. Romy, d'un regard furtif, nota l'interaction sans y réagir verbalement. Elle semblait toujours observer, analyser, mais rarement commenter.
« Alors, qu'est-ce qui vous amène chez moi aujourd'hui ? » demanda-t-elle en scrutant Aster de haut en bas, puis Phran. Ses yeux s'attardèrent sur le tissu qui couvrait les yeux de cette dernière, l'expression de Romy restant neutre, mais curieuse.
Aster ne perdit pas de temps et répondit avec son énergie habituelle. « On a besoin d'aide, Romy. Voici Phran. Ses yeux ont été... disons, gravement abîmés. Et on aurait besoin d'un coup de pouce pour aller à Lilithe. On pensait que, peut-être, tu pourrais utiliser un de tes fameux contacts pour nous faire traverser rapidement vers l'autre continent ? »
Romy hocha légèrement la tête, écoutant tout en s'approchant de Phran. Elle leva délicatement une main vers le tissu couvrant ses yeux, hésitant un instant avant de toucher, comme si elle cherchait à évaluer non seulement les dégâts mais aussi l'état émotionnel de Phran. « Je vais juste jeter un œil, » dit-elle d'une voix calme, presque apaisante. Phran sursauta légèrement au contact, mais acquiesça. Romy retira doucement le tissu, ses mouvements soigneux trahissant un grand respect pour la souffrance de la jeune femme, qu'elle soit physique ou émotionnelle.
Les sourcils de Romy se froncèrent légèrement lorsqu'elle examina les yeux de Phran. Ses gestes étaient précis, méthodiques, presque cliniques, mais sans perdre cette douceur distante qui la caractérisait. « Hmm... Cela ne sera pas gratuit, Aster, tu le sais bien, » murmura-t-elle sans détourner son regard des yeux endommagés de Phran, ses pensées déjà en train d'évaluer la complexité du traitement.
Aster haussa les épaules, souriant en réponse à cette remarque prévisible. « Je sais, Romy. Mets ça sur la dette du chef. »
Romy tourna alors son regard vers Aster, et pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés, un sourire véritable, bien que subtil, apparut sur son visage. L'idée d'ajouter quelque chose à la dette du chef semblait la ravir intérieurement, mais elle se contenta de hocher la tête avec une satisfaction silencieuse. « Très bien, dans ce cas. Viens par ici, ma belle, je vais t'examiner de plus près. »
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Ostru: Fragments d'un Monde Déchu
Aventura25 ans après une apocalypse, l'humanité a basculé dans le chaos. Cette apocalypse, issue d'une guerre, a balayé la civilisation, laissant derrière elle des ruines et des terres ravagées. Avant cette chute, la majorité des êtres humains possédaient...