ECLIPSE

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐈𝐈

« 𝒯𝑜𝓊𝓉 𝓁𝑒 𝓂𝑜𝓃𝒹𝑒 𝒶 𝓈𝑒𝓈 𝓅𝓇𝑜𝓅𝓇𝑒𝓈 𝓈𝑒𝒸𝓇𝑒𝓉𝓈 »

𝑪ô𝒎𝒆

Côme, ressaisis-toi, bordel.

Depuis hier soir, je suis complètement paumé ; j'ai des images d'elle qui me reviennent sans cesse. C'est la première fois que je vois quelqu'un aussi perdu que moi.

Mais cette fois-ci, c'est différent. Je ressens sa tristesse ; rien qu'en la regardant, on voit que son monde est un vrai chaos et j'en ai pourtant vu des nanas dans des états déplorables.

Hier soir, je ne comptais pas vraiment m'asseoir sur ce banc, mais en entendant ses pleurs, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir.

Elle était toujours assise au même endroit, les cheveux emmêlés comme si elle venait de courir un marathon, mais cette fois-ci, ses vêtements n'étaient quasiment pas mouillés, ce qui était un exploit pour elle, d'après ce que j'en concluais.
À la place, elle avait pleuré.

Côme, ressaisis-toi, bordel.

J'inspire à pleins poumons quand je sors la tête de l'eau, la salle de bain est envahie de buée. Je sens mes poumons me brûler et mon cœur battre rapidement. J'ai l'impression d'être resté un peu trop longtemps sous l'eau. Elle m'a tellement intrigué que j'en ai presque failli me noyer, merde. Je sors de l'eau et j'enlève la condensation avec ma main sur la vitre.

Mon regard glisse inévitablement sur la cicatrice qui est sur mon pectoral et des souvenirs flous remontent à la surface.
Je me promets que cette vengeance sera douce et horrible à la fois.

Le bruit de la moto et enveloppée par les gouttes de pluie incessante. J'ai jamais vu une ville où il pleuvait autant et ça commence clairement à me faire chier mais pas autant que le fait d'attendre Atlas depuis vingt minutes devant chez lui.

J'attrape mon téléphone pour lui envoyer un message lorsque je le vois sortir la capuche sur la tête.

-T'en a mis du temps, je lui dis.

-Désolé mec, j'étais occupé.

Je lève les yeux vers la vitre quand je vois une ombre passé devant.

-T'étais avec quelqu'un ?

Il se contente de rigoler et de prendre le casque de moto que je lui tend.

-On est pas ici pour ça et tu le sais très bien, je continue.

-Oui oui je sais Côme on a des priorités et celle là n'en fais pas partie, me dit il en faisant la moue.

-Si tu le sais arrête de faire de la merde alors.

Il se contente de me regarder et de mettre le casque sur sa tête.

Il sait très bien que j'ai raison et c'est ça le pire, il préfère s'amuser pendant que moi je fais tout le travail et ça commence à m'énerver.

-Bon y va ? Il me dit.

-Monte sur la moto imbecile et on pourra peut-être y aller.

Il grimpe sur la moto et monte derrière moi, la pluie continue de tambouriner contre le casque. Il serre les jambes autour de moi pour garder l'équilibre.

Alors qu'il passe le bras autour de ma taille pour se maintenir, je remarque son air amusé dans le rétroviseur. Je soupire.

-On va pas refaire cette discussion tous les jours, Atlas, lui dis-je en essayant de garder mon calme. Il est déjà tard et on a du boulot.