Je lâche la pierre entre mes doigts sentant de nouveau de l'air passer à travers ma gorge.
Je porte mes mains à mon cou et je reprends le manque d'air qu'on m'a pris.
Je me redresse et je vois Will venir vers nous et je pose mon regard sur le Duc qui se retrouve au sol et presque inconscient.
Il se baisse vers moi pendant que mes larmes de soulagement et de peur coulent sur mes joues.
Will me prend dans ses bras et je craque contre son torse.
J'ai cru que j'allais mourir ici, dans la forêt par les mains de l'homme qui a brisé ma mère.
Je vois du coin de l'œil, le Duc se mettre sur le dos et je constate que l'impact de la pierre lui a explosé la partie gauche de son crâne.
«Will... » dit-il dans un souffle alors que je le regarde.
Il a l'air mal en point, il nous regarde pendant que j'essaie de respirer au mieux.
Il lâche un rire et je me demande vraiment si ce n'est pas la diable qui loge dans son corps.
«Aide.. moi mon... fils »
Je relève la tête vers Will qui fixe son père alors qu'une larme solitaire coule sur sa joue.
«Ma.. tête»
Je reporte mon regard sur le Duc et sur le sang qui ne cesse de couler sur sa plaie.
«Mon fils... »
Les mains de Will serrent les miennes assez fort pour que je puisse deviner qu'il souffre.
Il ne souffre pas de voir son père dans cet état non, ce n'est pas ça.
Ce sont les mots qu'il emploie, j'imagine que le Duc ne l'a jamais nommé ainsi et que même dans la pire souffrances, il continue à appuyer la où ça fait mal.
Nous regardons Albert Aegon, Duc de Cambridge, meurtrier s'éteindre, dans je l'espère une douleur abominable.
Will aurait pu choisir de le sauver, mais il en a rien fait.
Il est resté à mes côtés en regardant son père mourir à cause de moi.
Combien de temps sommes-nous restés assis par terre, maintenant côte à côte à fixer le corps de son défunt père ?
Je ne sais pas, tout ce que je sais, c'est que la nuit commence à tomber.
Mon regard se pose sur Will qui continu de fixer son père et ma main se pose sur sa jambe.
Il tourne sa tête vers moi et me fait un rapide sourire.
«Il faut qu'on rentre, la vicomtesse va s'inquiéter » dit-il.
«Pour.. quoi»
Je porte ma main à mon cou et entendant ma voix dérailler.
«Évitez de parler, votre voix reviendra d'ici quelques jours»
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Revenge
Historical FictionLondres 1820, Haydée est une jeune femme de 23 ans. Elle travaille pour l'une des familles les plus aisées de la ville et surtout l'une des plus gentilles, le vicomte et la vicomtesse de Seymour. La saison des mondanités est prête à débuter et une...