La chose la plus effrayante et la plus merveilleuse au monde.

Doute

Quand je le vis avec cette fille, la colère était réapparue. Il prétendait que j'étais une garce ne voulant que la popularité sous-entendant donc qu'il n'en voulait pas mais le lendemain il sortait avec une fille qui en était une ?

Je ne pouvais pas supporter ces commentaires.

Mais après tout, il faisait ce qu'il voulait de sa vie. Je n'avais aucun droit de regard. Phili terminait son repas. En l'attendant, je regardais Insta sur mon téléphone. Je vis alors qu'il m'avait fait une demande de suivi. Un rire ironique m'échappa. Il ne voulait rien avoir affaire à moi mais il voulait quand même me suivre sur les réseaux ? Ce gars est vraiment indécis !

Phili releva la tête.

- Qu'y a-t-il ? me demanda-t-elle.

Je secouais la tête.

- Rien, répondis-je. Un gars qui ne sait pas ce qu'il veut.

Elle hocha la tête d'un air désintéressé puis la releva vivement vers moi.

- Attends ! s'exclama-t-elle. Tu as quelqu'un en vue ?

- Hein ? Mais t'es complètement folle ! m'écriais-je à son commentaire.

- Tu sais, me dit-elle. Il y a pas mal de gars BG dans l'établissement. T'as le droit de craquer sur un d'eux !

- Je croyais que tu ne croyais pas au relation du lycée ! répondis-je.

- En effet mais si tu y crois toi, il n'y a aucune raison a ce que tu aimes un gars du lycée !

- Je ne le vois pas sous cet angle, lui dis-je avec sérieux.

- Alors sous quel angle ? me demanda-t-elle en retour et en me fixant.

J'hésitais un peu. Lorsque je disais ma façon de voir une vraie relation amoureuse, on me considérais un peu comme une fille de l'ancienne école. Mais c'était Philippine. Je ne devais pas me cacher.

- Je pense réellement qu'une relation doit être fondée sur la totale confiance en l'autre et pas sur des qualités physiques tels que la beauté ou encore des qualités liés à un statut comme la popularité. Peut-être qu'au départ cela peut jouer mais il ne faut pas s'y fier.

- Alors pour toi, Frédéric n'est rien pour toi ? Il ne te fais rien ? me demande-t-elle un peu surprise.

- Si, c'est un ami. De toute façon, ça commence toujours comme ça. Il y aura peut-être quelque chose entre nous un jour. Mais pas pour l'instant.

Elle souris un peu, rassénérée de voir que je pourrais peut-être sortir avec quelqu'un prochainement.

- Mais tu sais, ajoutais-je. Une fille peut se fier à l'apparence au départ mais elle voit très vite le coeur de la personne qu'elle côtoie. C'est comme ça que nous tombons réellement amoureuse. En voyant le vrai fond de l'autre. Par contre, un garçon le voit bien plus tard. Il se fie d'abord à sa première impression. Mais ce n'est pas une critique. D'une certaine manière,  je préfère quand ça se passe comme ça. Après, toutes personnes a sa façon de penser et sa façon de voir les relations amoureuses de l'angle qu'elles veulent. Moi je les voient comme ça simplement.

- C'est vrai que quand on fait confiance à quelqu'un c'est plus facile ! dit-alors mon amie qui semble m'avoir comprise.

Nous commençons alors à rigoler sur d'autres sujets moins sérieux. Nous sortons de la cafétéria pour nous rendre devant notre classe.

Devant, je la vois. Elle parle bruyamment avec une autre fille aux cheveux roux qui a l'air d'être complètement apeurée de ce que lui dit l'autre. Soudain, la gifle part et la jeune fille rousse tombe à terre sous la force de l'impact.

A ce moment, je me précipite à ses côtés pour l'aider à se relever.

- Oh ! Mais tu es si bête au point de devoir t'aider à te relever ? raille alors la peste derrière moi.

A ces mots, la fille rousse se dégage de moi violemment. Je la laisse faire. Je devine qu'elle a peur du regard des autres et qu'elle prend très à coeur cette phrase moqueuse. Elle doit penser que tout le monde pense de la même manière. J'essaierais de lui parler plus tard pour voir ce que je peux faire. L'injustice et la souffrance me sont insupportables. Il faut absolument que je règle les problèmes comme ça. C'est ma nature. Même si c'est cliché, c'est une cause juste.

Pour l'instant je me concentre sur la garce en face de moi.

- Alors comme ça on aide les crétins ? me lance-t-elle avec méchanceté.

- Au moins je ne suis pas une garce qui sors avec le mec qui trompe tout son monde, répliquais-je.

Elle incline la tête et me regarde comme si j'étais handicapée.

- Mais ma pauvre chérie, me répond-t-elle. Sais-tu seulement qui est Timothée ?

Je ricane.

- Oh que oui. On appelle ça un "bourreau des coeurs". C'est quelqu'un qui se lassera bientôt de toi... Comment t'appelles-tu déjà ?

Je vois une ombre passer dans se yeux. Du doute. Puis la détermination le remplace aussi vite. Pauvre Tim. Cette fille a l'air d'être prête à tout pour l'avoir à elle toute seule.

- Je connais sa réputation, dit-elle. Mais il m'a dit que j'étais spéciale à ses yeux et que ce n'était pas la même chose qu'avec les autres.

J'entends alors les éclats de rire de Philippine derrière moi. Un sourire essaye de percer mon visage mais je reste sérieuse.

- Mais enfin Chloé ! réussit enfin à dire mon amie entre deux hoquets. Il dit ça à toutes les filles qu'il embrasse !

- Mais Phili ! lui rappelais-je en essayant d'être sérieuse. On ne gâche pas le bonheur d'une personne comme ça ! Même si c'est vrai on ne dit pas des choses pareilles !

Elle rigole de plus belle.

- Bon excuse mon amie pour cette petite remarque légèrement vraie... euh, bégayais-je faussement en me raclant la gorge. Totalement fausse bien sûr. Ne m'écoutes pas !

Elle avait un air tellement stupide que je faillis m'étrangler de rire. Sait-elle seulement que c'est la vérité ?

Je pris Phili par le bras et l'emmenais dans la classe au même où celle-ci s'ouvrait sur notre professeur d'italien.
-Buongiorno ! lançais-je joyeusement à ce dernier.

- Buon... commença Philippine mais elle fut prise d'un nouveau fou rire et ne put finir son mot.

Puis, le prof nous demandant le calme, nous obéissons mais difficilement. Chloé est assise de l'autre côté de la classe et je la vois se ronger un ongle sous le doute que je lui ai mis en tête.

Soudain, une question me vient à l'esprit. Pourquoi suis-je intervenue en réagissant sur ce sujet ?

Voudrais-je la protéger ? Non bien sûr que non. Mais je ne l'aurais jamais provoqué pour rien.

Pour protéger Timothée alors ? C'est absurde. Il m'insupporte. Mais qui ?