|| 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎 ||

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FLASHBACK/LÉONORA

Nous étions dans ma chambre, préparant notre fusée de poupée Barbie prête à décoller. Mon ami préparait le tout, tandis que je montais la garde. Ce que allions faire était débile. Complètement débile.

— Tu crois que c'est une bonne idée, Blythe ? demandais-je, espérant que ma mère ne rentre pas au mauvais moment.

— Mais oui, t'inquiète. Je l'ai fait pleins de fois avec les poupées de ma sœur. Bon, elle était pas contente mais c'est juste un détail, me rassure-t-il en ajustant quelques détails sur notre engin fait maison.

Lorsque Kaminski dit « Mais oui, t'inquiète », c'est que tout ça va finir au drame. Lui et les sciences n'ont jamais été une bonne idée de mélange. À tout moment, celui-ci sort un missile nucléaire de son cul.

— Et...voilà ! Maintenant, j'aimerais que vous mettiez vos lunettes sur votre nez, mademoiselle Avellino. À moins que recevoir un bout de Barbie calciné dans vos yeux soit un fantasme pour vous.

Je glousse face à son humour merdique, mettant mes lunettes de soleil devant mes yeux. En prenant le briquet de mon père, le brunet allume les pétards. Aussitôt enflammé, nous courons derrière le canapé qui nous sert de protection face au débris. Le scientifique amateur met ses lunettes de soleil, des motifs léopards sur les branches.

Les tiges raccourcissent à vue d'œil dû au feu capricieux, pendant que je regarde les poupées semblant crier de les laisser partir. Puis, tandis que les cordes deviennent trop fines pour être vu, vient la pire chose qui puisse arriver.

— Hey les jeunes, c'est l'heure de...commence sa sœur alors que les pétards explosent.

Tel un chat effrayé, elle sursaute avec violence, lâchant un cri peu crédible. Face à sa réaction, on explose de rire, malgré que nous sommes dans la merde. En jetant un coup d'œil aux jouets, je vois qu'il ne reste que quelques miettes calcinés au sol.

— Bande de...vous m'avez fait peur, avoue Blair en posant une main sur son cœur et en reprenant son souffle.

— Désolé pour cette frayeur, grande sœur. Même si t'es pas très grande, s'excuse le brunet en se mettant devant la blonde d'un sourire joueur.

La mâchoire de Blair se décroche, d'un air faussement attaqué par les mots de Blythe.

— Alors toi, t'es mort maɫy brat, menace-t-elle en commençant à le courser vers l'extérieur de ma chambre.

J'enlève mes lunettes, les mettant sur mon bureau, tandis que je les suis jusqu'en bas. Les rires de Blythe se font entendre dans la maison, le voyant s'être fait attraper par sa grande sœur qui le chatouille. Son sourire est tel le soleil, chaleureux et agréable.

— HAHAHAHAHA ! OK, OK, C'EST BON, HAHAHA TU PEUX ARRÊTER HAHA ! réclame-t-il en riant toujours.

Blair arrête de le chatouiller, un rictus aimable sur ses lèvres. Beaucoup de frère et de sœur sont comme des chiens et des chats. Ils pourraient s'envoyer se faire foutre l'un envers l'autre jusqu'à la fin de l'univers. Il est rare de voir une fratrie qui arrive à s'entendre. Et les deux personnes qui se trouvent devant moi arrivent à ne pas se faire des doigts matins midis soirs.

C'est si différent de moi et ma sœur. On ne se parle pas, joue pas, rigole pas ensemble. Disons que nous sommes deux chats qui ne peuvent pas se supporter pour un long moment. Alors voir cela me tord violemment le ventre, car j'aimerais avoir une relation comme ça avec ma famille. Aussi proche et unie. Dans le fond de mon esprit, j'ai toujours envié Blythe sur le fait que sa vie était parfaite. Lui, au moins, les sacrifices ne lui ont pas attrapé la veste.

𝐍𝐎 𝐎𝐍𝐄 𝐂𝐀𝐍 𝐁𝐑𝐄𝐀𝐊 𝐔𝐒 𝐀𝐏𝐀𝐑𝐓 (𝐓𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant