Chapitre 49

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À peine avais-je regagné ma chambre que la porte s’ouvrit brusquement. Il entra, furieux et méconnaissable. Ses yeux se posèrent sur ma valise, et il réagit vivement.

— Où crois-tu aller ainsi ?

— Loin de toi, loin de cette foutue maison, m’écriai-je en tremblant de colère.

Il émit un rire diabolique qui me glaça jusqu’au sang.

— Tu penses vraiment que tu peux partir ? Je t’ai épousée, j’ai donné une somme conséquente à ta famille. Toi et moi, c’est jusqu’à la mort !

Je le regardai, incrédule, sentant le poids de ses mots s’abattre sur moi comme un coup de massue. Son rire diabolique résonnait encore dans mes oreilles tandis que la réalité de sa déclaration s’enfonçait dans mon esprit. "Jusqu’à la mort."

Cette phrase, prononcée avec tant de mépris et de domination, faisait éclater le dernier fragment de contrôle que j’avais. Il ne s’agissait plus d’une relation, c’était une prison, une cage dorée dont il détenait les clés. Comment avais-je pu être aveugle à ce point ?

Je n’étais plus seulement trahie ; j’étais piégée, soumise à un homme qui voyait notre mariage comme une transaction. La somme d’argent qu’il avait donnée à ma famille ? Cela n’avait jamais été qu’un échange, un contrat pour lui. Mon amour, ma loyauté, mes sacrifices, tout ça n’avait jamais compté.

Mon souffle devint court, chaque respiration plus difficile que la précédente, et une vague de désespoir monta en moi, suivie d’une résolution glaciale. Si je ne pouvais pas partir vivante, alors peut-être que la seule issue était de mettre fin à cette souffrance. Il n’y avait plus d’échappatoire. Juste la mort.

— Tu ne me posséderas jamais, Martin, murmurai-je d’une voix tremblante mais pleine de détermination.

Il fit un pas vers moi, ses yeux perçant mon âme, mais je n’avais plus peur. La peur avait laissé place à une rage froide, une certitude que je ne pouvais plus ignorer. S’il voulait jouer avec ma vie, alors il apprendrait que je ne serai jamais sa prisonnière.

Ma main glissa lentement vers la petite commode près de moi, là où était cachée une arme que je n’avais jamais cru devoir utiliser.

Quand ma main toucha enfin l’arme, le métal froid se fit sentir, contrastant avec la chaleur de ma colère. Je la saisis fermement, consciente du poids de la décision qui s’imposait à moi. Martin, voyant le geste, sembla se raidir, ses yeux s’écarquillant légèrement, mais il ne recula pas. Au contraire, il afficha un sourire cruel, comme s’il voyait dans mon désespoir un divertissement.

— Qu’as-tu l’intention de faire avec ça ? demanda-t-il, la voix pleine de sarcasme. Crois-tu vraiment que cela changera quelque chose ?

Son arrogance était insupportable. Je le détestais pour son mépris, pour la manière dont il avait manipulé chaque aspect de ma vie. Je respirai profondément, essayant de calmer les tremblements de ma main.

— Ce n’est pas une question de changer quoi que ce soit, dis-je, la voix plus ferme. C’est une question de se libérer. Et je ne te laisserai pas être mon geôlier.

Je fis un pas en avant, les yeux fixés sur lui, prête à défendre ma décision avec la dernière once de force qu’il me restait. Martin hésita un instant, puis ses yeux se durcirent, passant de l’amusement à une menace plus sérieuse.

— Tu penses vraiment pouvoir me faire peur avec ça ? Je suis l’homme qui t’a tout donné, tout appris. Tu es à moi.

Son arrogance décupla ma détermination. Je savais que je devais être prudente, mais la vue de l’arme en ma possession me donnait un semblant de contrôle. Mon cœur battait à tout rompre, mais chaque pulsation renforçait ma résolution.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant