Chapitre 51

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Après une longue marche, j'ai finalement pris un taxi qui m'a conduite chez mes beaux-parents. N'ayant pas d'espèces sur moi, j'ai demandé de l'aide à ma belle-mère, qui s'est chargée de régler la facture.

Quelques instants plus tard, elle m'a invitée à m'asseoir dans le salon.

— Comment vas-tu, ma fille ?

J'étais dans un état lamentable, le visage enflé et les vêtements déchirés. Revenant sur l'incident avec Martin, je n'ai pas pu retenir mes larmes. Prise de compassion, ma belle-mère s'est assise à mes côtés et m'a enveloppée dans ses bras.

— Pleure si cela peut te soulager, mais raconte-moi tout après.

Elle m’a caressé doucement les cheveux, essayant de me réconforter. Ses gestes étaient empreints d’une chaleur apaisante, contrastant avec la douleur que je ressentais. Entre deux sanglots, je lui ai expliqué brièvement ce qui s’était passé avec Martin, chaque mot venant avec difficulté.

— Il m’a trahi, maman ! Martin a osé me cocufier avec ma sœur...

— Mon Dieu !

Elle était choquée.

— Et il m'a battue, je... Ma voix s'est étranglée sous le poids de la douleur.

Ma belle-mère m’a serrée plus fort contre elle, comme si elle pouvait effacer toute cette douleur simplement par sa présence. Son visage était marqué par l’inquiétude et la colère, et ses bras me réchauffaient malgré la froideur de la situation.

— Mon pauvre ange, c’est impardonnable. Nous allons trouver un moyen de régler cela. Mais avant tout, il faut que tu prennes soin de toi.

Elle me fit signe de me détendre, de rester là et de ne pas me préoccuper de quoi que ce soit pour le moment. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine, revenant avec un verre d'eau et quelques médicaments.

— Bois ça, ça te fera du bien. Ensuite, nous discuterons de ce qu'il faut faire.

Je pris le verre en tremblant, reconnaissante pour son soutien. Ses mots et ses gestes apaisants étaient un baume sur mes blessures. En attendant, je me laissai aller dans ses bras, espérant que le temps et son amour sauraient panser mes blessures, du moins un peu.

Plus tard, quand je me suis calmée, nous avons continué notre conversation.

— Mon époux est en déplacement, mais il reviendra demain. À son retour, je vais lui mettre la pression pour qu’il règle la situation une bonne fois pour toutes. Ce qu'il a fait est inacceptable. Martin me déçoit énormément, dit-elle d’une voix empreinte de chagrin.

— Il a énormément changé, maman, je ne le reconnais plus.

— Martin a toujours été colérique, mais il ne s’est jamais comporté de cette manière.

— Il m’a brisée, il s’est acharné sur moi en oubliant mon état.

Elle ouvrit grand les yeux.

— Tu… tu es… enceinte ?

— Oui, maman ! Et Martin m’a rejetée.

La stupeur sur son visage se transforma en une profonde tristesse. Elle se leva pour aller chercher un autre verre d'eau, son regard distant, puis revint doucement.

— Nous devons maintenant penser à toi et à ce bébé. Tu ne dois pas rester seule dans cette épreuve.

Elle prit ma main dans la sienne, la serrant avec douceur.

— Nous allons traverser cela ensemble. Tu as besoin de soutien et de sécurité. L’important est que tu prennes soin de toi et de ce petit être qui grandit en toi.

Je hochai la tête, reconnaissante de savoir que j’avais une personne sur qui compter. La présence réconfortante de ma belle-mère était un phare dans cette tempête émotionnelle, et je savais que je n’étais pas seule pour affronter ce nouvel obstacle.

Elle me conduisit par la suite vers une chambre d'amis, où elle me remit des vêtements propres et confortables.

— Prends un bain, ça te fera du bien, mon enfant. Je vais demander à Iris de te préparer quelque chose à manger. Il faut que tu te reposes et que tu prennes soin de toi et de cet enfant. C'est le plus important maintenant.

Je la remerciai d’un regard plein de gratitude, sentant un léger soulagement à l’idée de pouvoir me détendre enfin. La chambre était accueillante et paisible, offrant un répit bienvenu après le chaos de la journée.

Je pris un bain chaud, laissant l’eau apaiser mes muscles endoloris et calmer mon esprit tourmenté. En sortant, je m’enveloppai dans les vêtements propres que ma belle-mère m’avait laissés, me sentant un peu plus humaine et un peu moins brisée.

Quand je revins dans le salon, Iris avait préparé un repas simple mais nourrissant. Je mangeai lentement, appréciant la chaleur de la nourriture et la gentillesse d’Iris. La conversation entre ma belle-mère et moi avait laissé place à un silence réconfortant, ponctué seulement par le bruit des couverts et le doux crépitement de la cheminée.

Une fois le repas terminé, ma belle-mère revint à mes côtés, son expression déterminée mais pleine de compassion.

— Demain, je discuterai avec mon époux et je m'assurerai qu'il comprenne la gravité de la situation. En attendant, concentre-toi sur ta guérison et ton bien-être.

Je lui souris faiblement, trouvant du réconfort dans sa présence et ses paroles. En regardant autour de la pièce chaleureuse, je commençai à sentir une lueur d'espoir. Avec le soutien de ma belle-mère, je savais que je pourrais affronter les défis à venir et reconstruire ma vie, pour moi et pour l'enfant à venir.

Le lendemain matin, je me réveillai dans la chambre d'amis, le sentiment de sécurité apporté par la présence de ma belle-mère m’aidant à affronter cette nouvelle journée. La lumière du matin filtrait doucement à travers les rideaux, apportant un peu de chaleur à l’atmosphère encore chargée d’émotions.

Je descendis pour le petit-déjeuner, où ma belle-mère et Iris étaient déjà installées autour de la table. Ma belle-mère m’accueillit avec un sourire réconfortant.

— Bonjour, ma chérie. Comment te sens-tu ce matin ?

— Un peu mieux, merci, répondis-je en prenant place à la table.

Nous déjeunâmes dans un silence empreint de sérénité, chacun absorbé par ses pensées. J'appréhendais ma conversation avec mon beau-père et la réaction future de mon époux.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant