Recueil d'OS Pansmione

Lutter contre les ombres

Le froid, voilà la dernière chose dont je me souviens. Ou peut-être est-ce la première. Je ne sais plus. Tout me paraît flou et se mélange dans ma tête. Je pense que je suis en vie. Mais peut-être suis-je morte. Je ne sais rien. Je ne sais pas où je suis. Je ne sais même pas qui je suis. Ou qui j'étais. Je navigue sur un flot continu de mots flous. Je ne sent pas mon corps. En ai-je même un ? Ai-je perdu la raison ? Je crois que tout est silencieux autour de moi. Pourquoi le silence est-il si assourdissant ? Aller, je dois essayer de comprendre. Première étape, qui je suis ?

C'est une drôle de question. Qui se pose sérieusement cette question hors du bureau du psychologue ? Moi apparemment.

Premier point : je me pose des question bizarre (est-ce vraiment un trait d'identité ?)

Je crois que je suis une femme... Mais c'est quoi une femme au juste ? Un mot me vient... Homme. Il y aurait les femmes et les hommes ? Ou plus... Je ne sais pas. C'est compliqué tout ça. 

Deuxième point : je suis une femme (ou pas)

Ensuite, d'où je viens, de qui je viens ? On ne vient pas de nul part, on tombe pas du ciel. Ou peut-être que si, qui sait ? D'ailleurs qui est "on", ça m'est venu comme ça, je ne suis donc pas seule. Je dois avoir des créateurs... Des parents ! J'ai retrouvé le mot, les parents.

Troisième point : j'ai des parents (enfin je crois, c'est quoi leur prénom d'ailleurs ?)

J'ai des amis. Je ne sais pas ce que c'est, mais je sais que j'en ai. Serai-ce un... dragon. Non. Drago. Voilà, c'est ça, Drago, c'est un ami.

Quatrième point : j'ai un ami (il s'appelle Drago. DRAGO ! C'est marrant)

Maintenant, c'est quoi mon nom à moi ? 

Euh... ça commence à tourner là. J'ai l'impression de tomber ! NON ! Je ne veux pas perdre mes progrès. 

Premier point : je me pose des question bizarre

Deuxième point : je suis une femme

Troisième point : j'ai des parents

Quatrième point : j'ai un ami

Ça va mieux. Il ne faut pas que je recommence. 

Posons-nous une autre question. Deuxième étape, où suis-je ?

Physiquement, je suis incapable de le dire. Je ne contrôle pas mon corps, alors ouvrir les yeux est impossible. C'est quoi les yeux ? Les mots me reviennent, mais je ne sais pas d'où.

Mon esprit lui, est dans une sorte de brouillard épais. Je ne vois que le peu que j'ai réussi à réunir. Les quartes points et les mots revenus. Tout autour, tout est sombre et semble dangereux. Encore un mot ! Le danger, je sens le danger. Je ne devrais pas rester ici. Mais comment sortir ? J'ai beau essayer de repousser la limite des ombres, elles restent immobiles m'empêchant d'avancer. 

Qu'est-ce que c'était ? J'ai cru... J'ai cru entendre quelque chose. Comment entendre ? Je reviens peut-être un peu. Serai-ce une voix ? Qui pourrais bien me parler ?

Non, non, non, non... Pas sombrer. 

Je ne dois pas chercher qui je suis et qui elle est.

Oui, elle, c'est sûrement une femme. Aucun homme ne me parlerais comme elle. 

Je sais que je la connais, je sais qui elle est, mais je n'arrive pas à me souvenir. C'est agaçant. 

Ma mémoire semble trouée, grignotée. J'essaye de recoller les quelques morceaux que j'ai, mais c'est épuisant. 

La voix, elle est douce, apaisante, caressante. Je me sens bien quand elle parle. Elle vient chatouiller mon esprit, m'assaillant de mots, de fragment de mémoire. Je vois des visages, des livres, des chaudrons, un manoir. C'est à moi tout ça ? On dirais la vie d'une autre.

Plus elle parle, plus je me reconstruit. Je veux rejoindre cette voix, elle est importante. Plus importante que mes parents, plus importante que Drago. Je veux savoir qui elle est, c'est vital.

Je ressens sa propre urgence dans sa voix, il y a... comme du désespoir dans ses mots. Même si je ne les comprends pas.

Je remonte peu à peu, discernant de plus en plus de syllabe. Formant des mots suppliants. C'est moi qu'on supplie. Ce son me brise le coeur, je dois revenir, cette voix a besoin de moi. 

Je dois revenir. Je dois revenir. JE DOIS REVENIR !

Je sens mon corps qui se réveille, je le sens à nouveau.

La voix a senti le changement, elle m'encourage.

Mes paupières semblent peser une tonne chacune. J'entrouvre un oeil et le referme aussitôt. La lumière est douloureuse.

Mais la voix me supplie de réouvrir les yeux, alors je m'y emploi. D'abord doucement, je cligne un peu et ajuste ma vision jusque là complètement flou.

Soudain, deux yeux, couleur noisette, viennent s'ancrer dans les miens et je sens un flot infini de souvenir. Je suis submergée par ma mémoire, tout me reviens. Surtout tout l'amour que je porte à ces yeux.

Ma gorge est sèche et me fais mal, mais je veux le dire. Le dernier mot, celui qui résonne dans toutes les cellules de mon corps. Je toussote et parvient à murmurer.

"Hermione"

Ses yeux se mettent à briller de larmes contenues.

"Oui mon coeur, c'est moi."

Elle se rapproche de moi et me prend dans ses bras. Je me sens enfin complète... ou presque.

"Qui je suis moi ?"

Elle glousse doucement avant de répondre avec fierté.

"Tu es Pansy Parkinson-Granger, et tu es ma femme."

Petit OS imprévu. C'est la première fois que j'écris et poste de manière si spontanée, excusez donc les potentiels fautes d'orthographe. 

À bientôt. Lys