Cafés et flingues

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Amelia et le Patron discutèrent de tout et de rien pendant une bonne demi-heure. Jusqu'à ce que le boss d'Amelia arrive.

-Amelia!, fit-il joyeusement.
-Monsieur Bonh... dit-elle d'un ton détaché.
-Allons! Je t'ai déjà dit de m'appeler Jean.

Le Patron ricana doucement, arrachant un sourire à Amelia. Monsieur Jean Bonh devint brusquement moins amical.

-Excusez-moi messieurs, j'ai à faire... s'excusa-t-elle.
-Je ne crois pas... sussura une voix dans son dos.

Elle sentit le contact froid d'un canon sur sa nuque.

-Retourne-toi doucement ma jolie... continua le gars.

Elle obéit avant d'arrondir les yeux.

-Le petit con de la salle de sport!

Le Patron s'était levé brusquement. Son sang battait à toute vitesse dans ses veines. Il glissa sa main à l'intérieur de sa veste mais l'homme pointa son arme sur lui.

-Un geste et t'es mort.

Pile ce qu'Amelia attendait. Elle frappa l'homme du tranchant de la main pour lui faire lâcher son arme et sortir la sienne. Elle pointa son flingue sur le gars.

-Patron. Ramasse l'arme, ordonna-t-elle.

Le Patron prit l'arme.

-Je t'ai au bout de mon canon, gringo. Ce serait con que tu perdes la vie... fit-elle.
-Tu...Tu ne me fais pas peur!
-Je vois ça...

Amelia retira la sécurité de l'arme. Le gars respirait de stress et de peur. Elle eut un sourire sadique.

-Tu as le choix, estúpido. Ou tu te barres. Ou tu crèves. Et je ne sais pas si tu as déjà essayé le concept obscur qu'est la Mort, mais y a plus cool dans la Vie.
-Je... Je...
-Tu as trois secondes. Un... deux...

Le gars partit en courant sans se retourner. Amelia remit la sécurité et rangea son arme. Elle remarqua que tout les clients du bar la regardait.

-Ne vous inquiétez pas. C'est une arme postiche que je porte toujours sur moi en cas d'agression de ce genre-ci!, rassura-t-elle.

Les gens se détendirent pour la plus part.

Correntin l'observait depuis la cuisine. Elle s'y réfugia rapidement. Il l'attrapa par le col, la faisant légèrement décollé du sol.

-Mais à quoi tu joues?, gronda-t-il.
-Correntin! Lâches-moi, bordel!

Il obéit brusquement. Amelia vacilla un instant sur ses jambes.

-Réponds!, aboya-t-il.
-Je ne joue à rien! Ce gars...
-Était inoffensif! Il était plus dangereux pour lui-même que pour les gens qui était ici!
-Mais qu'est ce qui te prends? Comment tu pourrais savoir ça?!
-Je le sais parce que j'ai assisté à la scène!

Il y eut un grand silence.

-Ne ressorts plus JAMAIS une arme ici ou je trouve le moyen pour te faire virer. Ai-je été assez clair?
-Oui.
-Bien.

Il sembla se calmer et retourna à ses fourneaux comme si de rien n'était.

Amelia retourna en salle. Le Patron s'était rassis calmement et buvait son café alors que son boss tournait en rond sous l'oeil inquiet de certains clients.

-Mons... Jean, fit-elle.

Il releva la tête.

-Hem... oui?
-J'aimerais prendre ma journée... S'il vous plaît...

Son boss parut mal à l'aise mais finit par accepter.

Amelia sortit quasiment précipitamment.

Le Patron finit son café d'une traite et paya. Il trouva Amelia sur la place de la Comédie, au pied de la Fontaine de trois Grâces. Il s'approcha doucement.

-Ça va?, demanda-t-il.
-Ça peut aller... répondit-elle en fixant ses mains.

Il s'assit à côté d'elle.

-C'est juste que j'essaie de ne plus toucher aux armes, dit-elle au bout d'un temps. J'ai fait assez de dégâts avec auparavant.
-Tu veux en parler?, proposa-t-il.

Il fronça les sourcils. D'où lui venait cet élan de gentillesse? Il est le Patron, bordel!

Amelia leva ses yeux émeraudes vers lui.

-Non. Merci. Ça ira... je préfère... oublier.
-Oublier n'est parfois pas la meilleure des solutions...
-Quand ton livre de conscience dégouline de sang. Si. Je préfère.

Il y eut un nouveau silence. Le Patron prit Amelia dans ses bras et l'embrassa doucement. Pourquoi? Il n'en avait pas la moindre idée. Il en avait envie. Il l'embrassa jusqu'à en avoir mal aux lèvres.

-Patron?! Qu'est ce qui t'as pris?!, hoqueta-t-elle.
-Je sais pas...

Il s'éloigna d'elle. Amelia se leva.

-J'ai... j'ai besoin d'être seule, fit-elle.
-Ouais. Moi aussi, rétorqua le criminel.

Elle alla se promener dans Montpellier en réfléchissant:

-Pourquoi est ce que le Patron m'a embrassé? Pourquoi est ce que j'ai répondu à son baiser? Je ne peux pas l'aimer! Je le saurais! Je le sentirais dans mes tripes!

Pendant ce temps, le Patron alluma une clope et regarda la place en se plongeant dans ses pensées:

-Elle embrasse bien la gamine! Aussi douée qu'au lit! Oui. Bon. Attends. Je l'ai embrassé. Pourquoi j'ai fait ça?! Pourquoi est ce que je l'ai embrassé? Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne habituellement! Je l'embrasse, elle me tourne autour, je la baise et je me barre! Pourquoi je me suis pas barré? Pourquoi est ce que c'est moi qui lui tourne autour! Je devrais m'en foutre!

Il se leva et fouta dans un caillou.

-Qu'est ce qui me prend?!

Il rentra. Amelia décida de passer la nuit dehors. Elle alla dans le parc et se coucha dans l'herbe en fixant le ciel alors que la nuit tombait. Elle se mit à chantonner la seule chanson anglaise italienne qu'elle connaissait.

-"Close your eyes
I know what you see
The darkness is high
And you're in ten feet deep
But we've survived
More terrible monsters than sleep
And you know I will be here
To tell to breathe

Tu sei mio soldatino
La ragione per cui vivo
Non ti scordar di me
Io veglierõ su di te

Stambling lost
The last chose of all that you meet
It's the cost
Of ruling those 'neath your feet
Path you've crossed
And trust you're trying to keep
You're exhased
Listen for a voice that can't speak

Ma Nico, mio caro
Tu se mio soldatino
La ragione ho vissuto
Non ti scordar di me
Io veglierõ su di te

So you run
Throug shadows your roam
Seams undone
By the love you throught you could own
But he's just one
Of many that you might call home
And maybe someday
The bitter will fade form your bones
Fade form your bones

Eri il mio soldatino
Ora un principe oscuro
Ma anche per te, c'è una luce
Che ad un'altra vita te conduce"

Elle ferma les yeux. Elle l'avait apprise pour faire rager son père. Un pur espagnol. Elle sourit et s'endormit dans l'herbe.

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Salut! Voici un nouveau chapitre, comme chaque mercredi! ;)

Bon. Vous l'aurez sûrement remarqué mais SLG fanfiction change de nom pour Schizophrénie mafieuse. L'histoire reste néanmoins la même! ^^
Voilà voilà! :)

Dites-moi votre avis en votant ou commentant! ^^

Schizophrénie mafieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant