Ville Natale -Masky X Reader-

Construire des liens.

Personne ne s'était présenté, Dieu merci. Toby avait été stimulé tout le long du chemin du retour, semblant croire que chaque bruit était celui d'un autre humain. Heureusement, ce n'était jamais le cas.

Aujourd'hui, Tim était assis en face de moi dans le salon, où je prenais mon repas. Était-ce une heure acceptable pour manger dans son lit? Il n'avait pas encore entamé de conversation s'il me regardait. J'étais presque certaine d'avoir senti ses yeux sur moi à plusieurs reprises, c'était un peu déconcertant. Avais-je fait quelque chose de mal? Le risque de gâcher ma seule véritable connexion pesait lourd dans mon esprit, si bien que manger devenait une véritable corvée. Tim était nettement plus menaçant que Toby, peut-être parce que je l'avais déjà vu à l'œuvre. D'ailleurs, il était intervenu lorsque j'avais attaqué le plus jeune des gars.

Je pouvais encore sentir le fantôme de sa botte qui appuyait sur le haut de ma poitrine, et ses yeux ternes se confondaient avec les miens. Un bref frisson me parcourut l'échine et je détournai le regard, baissant les yeux sur mon assiette et balançant les pommes de terre.

"Quoi?" Sa voix était posée, car j'étais maintenant certaine qu'il me regardait en face. Mes yeux se fixèrent sur sa forme, mais je me forçai à me calmer.

"Euh... je me demandais juste si tu voulais quelque chose," dis-je lentement, surtout parce que je craignais de dire ce qu'il ne fallait pas. Quand tout cela serait terminé, est-ce qu'on se rendrait compte que je me servais de lui? Peut-être, mais j'espère que non, je l'avais vu en colère quelques fois, et c'était terrifiant. Je n'avais pas encore découvert si la nature apathique de Hoodie était encore pire ou non. Mais il était tout à fait possible qu'ils soient égaux sur ce point.

"Je réfléchis." À propos de quoi? J'étais tentée de demander, mais je décidai de ne pas le faire. Il n'y aurait rien de bon à en tirer. Hochant légèrement la tête, je continuai à manger, mais il reprit la parole. "Euh... Comment c'était?" Il se pencha un peu en arrière sur son fauteuil, ne me regardant pas directement cette fois-ci. Plutôt mauvais, mais personne n'est mort, donc c'est plus facile à gérer.

"J'ai failli me battre avec Toby," avouai-je, sentant son regard se poser sur moi, comme s'il me scrutait. "Il n'arrêtait pas de parler de santé mentale." Décidée à ne pas aller plus loin, je détournai à nouveau mon regard de lui, espérant qu'il saisirait l'allusion. "Quoi qu'il en soit. Tu te sens mieux maintenant? Je ne voulais pas rendre les choses si sombres tout à l'heure." Ce n'était pas un mensonge complet, bien sûr, je savais que le sujet n'était pas vraiment joyeux, mais je n'avais pas prévu que ce sujet le stresserait.

"Je vais bien. C'est comme ça." Il haussa vaguement les épaules, levant un peu son masque tandis qu'il prenait une cigarette dans la boîte, la plaçant entre ses lèvres avant de l'allumer. Inspirant profondément, ses teintes sombres se posèrent à nouveau sur moi, mais il ne parla pas, du moins pas tout de suite. Après quelques instants, et une expiration plus tard, il continua. "C'est presque euh, l'heure du rapport mensuel." Je clignai des yeux, me souvenant vaguement de quelque chose comme cela lorsque je fus entraînée dans ce pétrin pour la première fois, bien que je n'y fusse pas allée. Est-ce qu'on s'attendrait à ce que j'y aille cette fois-ci?

"Quand?" Je voulais connaître les détails, peut-être pourrais-je élaborer un plan d'ici là et m'échapper pendant que tout se passe.

"Dans quelques jours." Pourrais-je utiliser la pression pour le convaincre qu'il devait partir avant? C'était peu probable, Tim ne semblait pas facile à pousser dans ses retranchements, à moins qu'il ne veuille vraiment le faire, mais qu'il se contente de dire qu'il ne le veut pas. Il était trop compliqué pour construire un plan complet pour l'instant, je devais juste voir où les choses me mèneraient. "En général, il les fait à chaque nouvelle lune. Je trouve ça plutôt stupide, mais ce n'est pas moi qui fais les règles, malheureusement." Son ton était décontracté, me rappelant qu'il s'agissait d'un événement normal pour lui.