Dans le somptueux décor de l'Égypte médiévale, où les pyramides veillent silencieusement sur des secrets millénaires, une princesse royale, prisonnière de ses devoirs, et un artisan des carrières de pierre, simple mais fier, s'abandonnent à une pass...
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𝐙𝐨𝐮𝐡𝐞𝐲𝐫
— Que pensez-vous de ce meuble pour sa chambre ? Me demande le prince, ses yeux scrutant mon visage avec une curiosité non dissimulée.
Ses mains croisées derrière son dos dans une posture détendue, mais calculée.
Je me tourne vers le meuble en bois massif, magnifiquement sculpté avec des motifs floraux délicats et des arabesques complexes. Je glisse mes doigts sur la surface lisse et vernie, admirant la finesse du travail que j'ai fourni. Le vernis qui reflète la lumière de la chandelle, ajoute une touche de chaleur à la pièce, même si une certaine froideur semble émaner de la situation.
— Ce meuble est destiné à orner la chambre de Sabah, la princesse. Continue-t-il, d'une voix calme mais chargée d'une certaine impatience.
C'est une initiative audacieuse de sa part, qui a déjà fait couler beaucoup d'encre et suscité des murmures dans les couloirs du palais. Je m'arrête, mes doigts encore posés sur le meuble, réfléchissant aux mots à choisir.
— C'est un très beau meuble. Dis-je en pesant mes mots. Je pense que Sabah... je veux dire la princesse, me repris-je rapidement, mes yeux rencontrant le regard perçant du prince. Mais pensez-vous qu'elle appréciera ce changement soudain, sans son consentement ? Ajoutai-je, sceptique, en tournant légèrement mon corps pour mieux le voir.
Le prince décroise lentement ses mains, les muscles de sa mâchoire se contractant brièvement. Ses yeux, habituellement paisibles, se durcissent légèrement.
— Sabah a toujours eu un goût prononcé pour l'élégance et la beauté. Déclare-t-il d'un ton assuré. Ce meuble, j'en suis sûr, trouvera grâce à ses yeux.
Je hoche la tête, mais le doute persiste. Je croise mes bras, comme pour me protéger d'une éventuelle réprimande, tout en cherchant les bons mots pour répondre.
— Peut-être. Répondis-je en inclinant légèrement la tête. Mais la princesse est aussi connue pour son indépendance et son désir de contrôle sur son environnement. Elle pourrait mal prendre le fait que cette décision ait été prise sans elle. Ajoutai-je, mes bras se décroisant alors que j'essayais de mesurer l'impact de mes paroles.
Le prince esquisse un sourire, presque imperceptible, mais ses yeux demeurent inaccessibles, voilés d'un mystère que je ne peux déchiffrer.
— Parfois, les surprises peuvent être agréables. Dit-il d'un ton tranquille, presque détaché, tout en inspectant minutieusement les gravures sur le meuble. Elle comprendra que cela vient d'une bonne intention.
Je contemple à nouveau le meuble, cette fois-ci en me reculant légèrement, comme pour prendre du recul sur la situation. Mon esprit vagabonde un instant, réfléchissant aux conséquences de cette initiative. La relation entre le prince et Sabah est complexe, est elle est marquée par des années de complicité, mais aussi de divergences surtout ces derniers temps. Leur relations est très conflictuelle et je sens que ce geste pourrait créer des tensions supplémentaires.
