Ville Natale -Masky X Reader-

Suspicion.

En terminant mon petit-déjeuner, je jetai un coup d'œil à Toby, qui semblait s'intéresser à moi de façon inhabituelle ces derniers temps. Tim m'avait évité ces deux derniers jours, ce qui signifiait que je n'avais pas avancé dans mes recherches sur lui. Plus précisément, il s'intéressait à ce dont je parlais avec Tim, ce dont j'avais essayé de le distraire. Le problème avec lui, c'est qu'il était têtu et qu'il n'avait pas l'habitude d'abandonner les choses.

Hoodie ne semblait pas prêter beaucoup d'attention à son changement d'attitude, peut-être parce que c'était un comportement standard pour lui. Dans l'ensemble, je me sentais assez tendue. Ils semblaient toujours garder un œil sur moi, mais pourquoi? Mon lien de plus en plus fort avec Tim était-il devenu évident? C'était une possibilité, mais je ne voulais pas croire qu'ils avaient compris. La pluie battait le toit et les fenêtres, et une question me taraudait l'esprit. Quand cet entretien a-t-il eu lieu? Combien de temps me restait-il pour trouver un plan? Pour l'instant, ma seule idée était d'utiliser Tim, mais si je ne parvenais pas à le convaincre avant? Il y avait tellement de variables que c'en était intimidant, si je me plantais ou si je ne réussissais pas à temps, que se passerait-il? Je considérais ce délai comme la fin de ma liberté, si je ne le faisais pas d'ici là, est-ce qu'il se passerait vraiment quelque chose? Et si je me précipitais sans raison?

Je me sentais un peu idiote, en toute honnêteté, pourquoi avais-je eu si peur de cette critique? C'était peut-être parce que si je me comportais mal, quelqu'un ne manquerait pas de le signaler. Était-ce pour cela que Hoodie me surveillait? Tout à coup, je me sentis jugée, comme si tout le monde avait les yeux rivés sur moi. Avaient-ils remarqué que je n'étais pas à ma place? Je ne le savais pas, mais c'était une possibilité effrayante. Les quelques jours qu'il me restait pourraient être les derniers. Cette pensée me mettait mal à l'aise, mais j'essayais de la repousser. Et si je m'efforçais d'agir naturellement cette fois-ci au lieu d'élaborer un plan? Et si c'était sur cela qu'ils comptaient? Il était difficile de prendre une décision alors que toutes ces choses me paraissaient si horribles. Et si j'en faisais une, pour ensuite réaliser que j'aurais dû faire l'autre, mais qu'il était trop tard?

Prenant une respiration égale, je me déplaçai légèrement sur mon siège, observant l'homme à lunettes qui s'approchait à nouveau de moi.

"Qu'est-ce qu'il y a, Toby?" Contrairement à d'habitude, il semblait plutôt confiant en s'avançant vers moi.

"J-Je voulais juste en savoir plus sur toi." Parla-t-il nonchalamment en s'asseyant en face de moi, ce qui me fit instinctivement frissonner. Je n'étais pas encore habituée à être aussi proche de lui, ce qui me donnait l'impression d'être en train de tirer la sonnette d'alarme. Comme il était habituellement très méfiant à mon égard, je ne m'attendais pas à ce qu'il s'assoie si près de moi, surtout dans une position aussi détendue. Ses pupilles ambrées se mirent à scintiller devant mon visage tandis qu'il inclinait légèrement la tête.

"Que veux-tu savoir alors?" C'était pour le moins déconcertant. Il était schizophrène, non? Cela pouvait sans doute expliquer son changement de comportement, peut-être. Cela ne le rendait pas moins surprenant pour autant.

"Q-Qu'est-ce que tu aimes faire?" Mes loisirs? Vraiment? Me déplaçant légèrement sur mon siège, je ne le quittai pas des yeux, mais je fredonnai en réfléchissant.

"Je crois que j'aimais regarder des films d'horreur avant de me retrouver ici. La plupart étaient plutôt merdiques, mais je les trouvais toujours drôles. En général, Sarah se joignait à moi." Cela me rappela cette horrible nuit, celle où j'avais ligoté Toby dans ma cave. Combien de personnes allais-je frapper à la tête avec des objets contondants dans ce maudit endroit? La réponse allait être, pas plus, dès que j'aurais foutu le camp d'ici, je déménagerais de ce taudis, peut-être pour aller dans le Wisconsin. En fait, n'importe où ailleurs qu'ici serait parfait. "À part ça? Je ne sais pas vraiment, je crois que j'aimais aussi la lecture et le café." Je n'avais pas vraiment de raison de ne pas lui dire, certes, il était mon ennemi, mais ce n'était pas comme si je le méprisais ou quoi que ce soit d'autre. Un silence s'installa, Toby ne sachant manifestement pas quoi demander ensuite, ce qui était manifestement à la fois une bonne et une mauvaise chose. Je ne pouvais pas dire si c'était mieux avec ou sans lui, puisque maintenant je sentais juste ses yeux tracer chaque centimètre de mon putain de corps. Ce n'était probablement pas voulu, mais cela me mettait mal à l'aise.