44- vérité réparatrice

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- veuillez nous excuser.
Fini par dire Kays à nos invités sans le moindre mal. Comme ci tout ça n'était trois fois rien, juste une petite dispute de couple.

Je me tournais vers nos invités qui  étaient accolés au feu de cheminée  contre le mur de la porte d'entrée.

Quelle ne fut pas ma surprise quand je reconnu le visage de Gwendoline et de Marius.
Tout deux semblaient extrêmement inquiets et Gwendoline tenait un mouchoir dans sa main droite.
Je venais sûrement d'interrompre quelque chose d'important.
Mais à cet instant rien ne m'importait plus que les réponses que je cherchais tant à avoir.

- Marius, mon cher oncle, tu tombes bien.
Je m'approchais de lui et tendis ma main dans sa direction, un faux sourire qui en avait tout l'air d'un vrai, scotché sur mon visage.

Il prit ma main et la serra.
Je retournais mon poignet, entraînant dans mon mouvement sa main pour y admirer l'alliance bien installée depuis des décennies dans sa chaire.

- Tu es marié on dirait bien, qui est l'heureuse élue ?
Le questionnais-je, une idée bien arrêtée en tête.

Il regarda par-dessus mon épaule, cherchant certainement de l'aide auprès de Kays.

Un raclement de gorge se fit entendre...

- Suis moi Heidna, je crois qu'il est temps de te montrer quelque chose.
La voix de Kays avait beau résonner dans la pièce, je ne pouvais lâcher ma prise sur Marius ni détacher mon regard de l'homme à qui je devais coller une nouvelle étiquette sur le front avec sa nouvelle identité.

Kays me prit par le bras avant de me sortir de force de la pièce, accompagné de Gwendoline et Marius.

Nous montâmes à  l'étage sans plus de cérémonie et dans un silence de mort.

Ascian et Elley nous suivirent de près.
Kays s'arrêta face à une porte dans laquelle je n'avais jamais mis un pied. Cette dernière avait toujours été fermée à double tour.

Kays sortit un petit trousseau de clés, il en saisit une et l' inséra dans la serrure.
La porte s'ouvrit doucement sur une chambre d'enfant.

Un tapis en fourrure blanche habillait un parquet de couleur claire, un immense berceau en rotin orné d'un long voile crème se trouvait au centre de la pièce.
Juste à côté était installé un fauteuil à bascule et des coussins blancs. Le tout face à une immense fenêtre qui donnait sur le jardin enneigé.

Kays passait sa main dans mon dos pour  me pousser à entrer.
J'étais figée face à ce que je voyais, mon cœur se serait et je ne savais plus quoi dire ni penser.
Et contre toute attente, il se détacha de moi pour ouvrir les portes d'un grand placard caché dans un mur.

Je restais paralysée face à ce que contenait ce placard...

- Au début j'avais créé cette pièce pour nous, pour l'enfant que j'espérais avoir avec toi. Mais j'ai compris au fil du temps que c'était pour moi que j'avais fait cet endroit et que se serait égoïste de t'imposer mon rêve alors je me suis interressé au tien. J'ai passé des heures chaque jour à chercher des réponses à tes questions.
Heidna, je n'ai jamais voulu te mentir mais ce que j'ai découvert est infiniment plus compliqué que ce que tu crois. Tu dois me croire.
Ouvrir la boîte de Pandore à un prix et ce n'est pas à toi de payer.
Laisse Marius, Ascian, Gwendoline et moi finir ce que nous avons commencé, Darling.

Je ne savais plus comment respirer ni parler. Alors je fis la seule chose qui me parut adapté à la situation et je me blottis dans les bras de Kays, respirant son odeur familière et apaisante. Je me détestais d'avoir douté de lui un instant. Peut être me cachait-il des choses mais il ne mentait pas sur une chose, il avait bien passé un temps inconsidérable à amasser des dizaines de photos, de lettres, d'adresses et j'en passe.
Tout était là, devant moi, je n'avais plus qu'à remonter les pistes et passer ma journée à apprendre d'où je venais, qui j'étais et où se trouvait ma mère.

-Je t'aime d'un amour inconditionnel Heidna...
Je te demande de me faire confiance là dessus.

Les mots de Kays venaient se loger dans mon cœur et réchauffer mon âme. J'avais tout de même cette boule à la gorge qui ne voulait pas partir, cette douleur à la poitrine qui m'opressait.
J'avais eu tellement peur de le perdre que le fait de savoir qu'il était bel et bien de mon côté, me ravageait.
La tension était montée et maintenant elle redescendait, bloquant ma respiration.
Je laissais quelques larmes couler et dans le silence je repris mes forces dans les bras de la personne qui pouvait me détruire tout en étant le seul à pouvoir me reconstruire.

J'étais désespérément sienne et cela me terrifiait, car s'il venait à me délaisser ou à me trahir, je ne m'en remettrai jamais.

Mes yeux se posèrent sur Ascian qui me regardait avec tristesse depuis l'embrasure de la porte. Depuis le début il m'avait protégé, depuis  le début il s'était tapis dans l'ombre mais il était bel et bien présent.
Je ne pouvais oublier ce que j'avais ressenti pour lui mais comme tout premier amour, il était là pour un temps défini, pour me montrer ce que je voulais et ce que je ne voulais plus, pour m'aider à grandir...

Tout ça était derrière nous, et ma colère devait cesser également.
Ascian a fait des mauvais choix mais il fallait bien que quelqu'un se sacrifie et prenne le mauvais rôle. Pour autant, c'est grâce à lui que nous avançons. Je compte bien essayer de lui pardonner et réussir à avancer sans lui faire payer d'avantage ses choix.

Il allait devoir s'occuper de la jeune servante, ce qui était déjà bien assez compliqué.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 01 ⏰

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La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant