Jamais. Jamais je n'aurais cru qu'un jour, en écoutant les paroles de mon propre mari, je découvrirais l'une des vérités les plus glaçantes de mon existence. Cet homme, avec sa voix chaude, son sourire de diplomate et ses gestes tendres qui me faisaient fondre... détestait les enfants.
Ce n'était pas un simple désintérêt. Non. Une véritable haine. Froide. Injustifiable. Implacable.
Ses mots avaient résonné dans mon esprit comme une détonation dans une cathédrale silencieuse. Mon cœur s'était serré, et tout mon monde avait vacillé. J'avais voulu croire que j'avais mal compris. Que c'était une mauvaise blague. Mais non. Le ton de sa voix était trop calme, trop lucide. Trop sincère.
Étourdie, je m'étais dirigée vers la salle de bain, comme un automate. J'avais laissé mes vêtements glisser au sol, puis j'étais entrée sous la douche. L'eau chaude ruisselait sur ma peau, mais ne parvenait pas à effacer la souillure mentale de ses paroles. Chaque goutte d'eau semblait murmurer : tu ne le connais pas... tu ne l'as jamais connu...
Je fermai les yeux.
J'aurais voulu rester là des heures.
Mais un bruit me fit sursauter. Un bruit sourd. Grave. Métallique.
La fenêtre. Celle du salon, à gauche. Pourtant... j'étais certaine de l'avoir bien fermée.
Un frisson remonta le long de ma colonne vertébrale. Je sortis précipitamment de la douche, enroulai une serviette autour de mon corps, et, pieds nus, me dirigeai vers la source du bruit.
Le salon était plongé dans une semi-obscurité. Un silence pesant y régnait, presque surnaturel.
- Bon sang... murmurais-je, mon souffle court.
Avais-je oublié de verrouiller quelque chose ? Ou bien... étais-je déjà en danger ?
J'avançai prudemment, pas à pas. Mon regard fouillait chaque ombre, chaque recoin. Puis, je me détendis. Juste un courant d'air. Peut-être la fenêtre mal verrouillée.
Mais au moment où je me retournais, une main surgit de l'ombre.
Elle se plaqua violemment sur ma bouche.
J'eus à peine le temps de pousser un cri étouffé que mon dos heurta brutalement le canapé. L'homme était grand, musclé, vêtu de noir. Son regard ne trahissait aucune émotion.
Il appuya son pied sur mon ventre et sa main sur ma gorge, me clouant au sol.
- Tu vas boire un truc... et tu ne poseras aucune question. T'as compris ?
Sa voix était rauque. Terrifiante. Un monstre.
Je voulais hurler. Fuir. Me débattre. Mais il me dominait de tout son poids. Puis, il sortit une petite fiole de sa veste. Un liquide étrange, couleur cendre.
- Bois ça. Ou je t'ouvre la bouche moi-même.
- Qui vous envoie ?! Qui êtes-vous ?!
Il ne répondit pas. Son regard était vide. Déterminé.
Je secouai la tête, les larmes au bord des yeux.

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UN MARI , DEUX MONDES
FantasyIl existe un secret que peu d'âmes osent murmurer : deux mondes, séparés par un voile invisible, coexistent dans un équilibre précaire. Le premier est la Terre, vaste et familière, où les hommes vivent, inconscients des mystères qui les entourent. L...