Chapitre 56

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L'instant d'après, un rire sarcastique s'échappa de la gorge de Vincent.

« Tu veux jouer au héros, frérot ? Dans ce cas, tu verras l'un d'eux mourir sous tes yeux. Je vais compter jusqu'à dix. La personne sur qui l'arme sera brandie ira tout droit en enfer. »

Je sentis la peur s'insinuer en moi alors qu'il commençait son décompte. Mes mains tremblaient, et je cherchais désespérément un moyen d'échapper à ce cauchemar. Si l'arme s'arrêtait sur mon beau-père, il ne ferait plus partie de ce monde. Et si elle s'arrêtait sur moi... Oh mon Dieu, je n'ose même pas y penser.

__ Un...  La tension montait, chaque chiffre résonnant comme un glas dans mon esprit.

Les visages autour de moi se figeaient, et je voyais la terreur dans leurs yeux, mais c'était la mienne qui me paralysait le plus.

__ Deux... Vincent affichait un sourire tordu, se délectant de notre angoisse.

Le compte à rebours continuait, et dans un ultime effort, je tentais de crier, de demander pitié, mais les mots restaient bloqués dans ma gorge.

__ Huit...  Mon cœur battait à tout rompre. Je savais que la prochaine seconde changerait tout.

__ Dix !

L'arme était pointée sur moi, et j'ai dégluti péniblement, sentant ma fin proche. L'adrénaline me paralysait, chaque seconde s'étirant comme une éternité. Les regards horrifiés de mon beau-père et de Marti ne faisaient qu'amplifier mon désespoir.

__ Tu es prête à aller en enfer ? Vincent s'approcha, son sourire malveillant s'élargissant.

Dans ce moment critique, quelque chose en moi se réveilla. J'étais terrifiée, mais je ne pouvais pas abandonner. J'avais encore des choses à dire, des choses à faire.

__ Ne fais pas ça pitié !  ma voix sortit enfin, brisée et apeurée.

Vincent rit aux éclats, se délectant de la situation.

__ Arrête ton cinéma Vincent, on sait très bien que tu ne feras rien !

Martin le provoquait délibérément, avait-il perdu la tête ?

Vincent ouvrit la bouche, s'apprêtant à lui répondre lorsque la porte s'ouvrit brusquement. Un homme de corpulence moyenne entra et lui glissa quelques mots à l'oreille.

Il se figea, son sourire se fânant légèrement en entendant les mots chuchotés à son oreille. L’homme, avec un air grave, jeta un coup d'œil rapide à la scène tendue devant lui, puis se pencha à nouveau vers Vincent, murmurant quelque chose que je ne pouvais pas entendre.

Le temps sembla s'arrêter alors que je scrutais les visages autour de moi, cherchant une lueur d'espoir. Mon beau-père avait les mains crispées sur ses genoux, tandis que Martin, malgré la peur qui tordait ses traits, affichait une détermination que je n'avais jamais vue chez lui.

Finalement, Vincent se redressa, son regard se faisant froid et calculateur.

__ Tu as de la chance, petite. Il semblerait que nous ayons un imprévu. Mais cela ne veut pas dire que je ne m’amuserai pas avec vous.

Je le dévisageai, l’angoisse mêlée à un léger espoir. L'homme au corps moyen s'éloigna, laissant derrière lui une atmosphère électrisante, comme si une tempête se préparait.

__ Qu'est-ce que tu veux dire par là ? demandai-je, ma voix tremblante trahissant mon inquiétude.

Vincent s'avança, l'arme toujours à la main, mais son attention semblait ailleurs. Il réfléchissait à quelque chose, ses yeux pétillant d'une malice inquiétante.

__ Écoutez bien, je ne suis pas un monstre. Pas encore. Mais je veux que vous sachiez que ce n'est pas fini.

Il se tourna vers Martin, un sourire sournois étirant ses lèvres.

__ Tu veux jouer les héros, n'est-ce pas ? Eh bien, tu as juste gagné un peu plus de temps. Mais n’oublie pas, je suis toujours dans le coin, et je n’aime pas les perdants.

Avec un mouvement brusque, il rangea l'arme dans sa ceinture, mais l'ambiance resta lourde, l'angoisse palpable dans l'air.

Dès que Vincent sorti avec ses hommes, je me retournai vers Martin et mon beau-père, un frisson de terreur et de détermination m’envahissant.

__ Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? murmurai-je.

Martin prit une profonde inspiration, son regard ancré dans le mien, plein de feu.

__ On ne peut pas rester ici. Il faut qu'on sorte, qu'on trouve un moyen de l'arrêter.

Mon cœur battait à tout rompre. La menace n'était pas écartée, et je savais que la vraie lutte ne faisait que commencer.

Nous avions peut-être gagné un peu de temps, mais il me fallait trouver une solution. J'avais une vie à sauver, et je n'allais pas laisser Vincent gagner. Je me suis mise à réfléchir et quelques instants après, je me suis rappelé avoir mis un couteau de poche dans la poche interne de mon vêtement avant de sortir ce matin.

C’était notre seule chance de nous libérer.

__ Attendez, dis-je rapidement, ma voix plus ferme. J’ai un couteau, je peux nous couper les liens.

Martin et mon beau-père se tournèrent vers moi, des lueurs d’espoir illuminant leurs visages.

__ Où est-il ? demanda Martin, son ton pressant.

__ Dans ma poche, répondis-je, essayant de garder le calme malgré la tension.

Avec précaution, je commençai à me pencher en avant, cherchant à glisser mes mains vers ma poche. Les cordes m'entravaient, mais je m'efforçai de me contorsionner jusqu'à ce que je sente le métal froid du couteau contre ma peau.

__ Ça y est ! murmurai-je, la voix pleine d’excitation.

Je le sortis lentement, la lame brillante à la lumière faible. Je pouvais voir le soulagement dans les yeux de Martin, mais je savais que nous devions agir vite.

__ On doit se libérer, maintenant, avant que Vincent ne revienne, dis-je en regardant autour de nous, soucieuse du bruit.

Je commençai à couper mes liens, la lame glissant lentement à travers la corde. Chaque coup me rapprochait de la liberté, mais aussi de l’incertitude.

Enfin, je parvins à me libérer, et je tendis le couteau à Martin.

__ À toi, dépêche-toi !

Martin saisit le couteau, ses mains tremblantes trahissant son anxiété. Je surveillai la porte, prête à sauter sur mes pieds dès qu'il serait libre. Mon beau-père regardait avec une intense concentration, prêt à agir.

__ Presque... presque, murmura Martin, se concentrant sur les nœuds qui l’entravaient.

La peur me tenaillait, mais j’étais déterminée. Si nous échouions ici, tout serait fini. La porte était la seule issue, et je savais que nous devions sortir avant que Vincent ne revienne avec ses hommes.

Finalement, Martin réussit à se libérer. Il se leva rapidement, le couteau à la main, son visage éclairé par une lueur de détermination et se dirigea vers son père pour défaire ses liens. Quand il y était presque, la porte s'ouvrit.

Vincent était de retour .

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant