Il nous observa un instant, essayant de décrypter la situation. Puis, tout à coup, comme s'il avait compris, il s'avança avec un sourire narquois.— Vous croyez vraiment pouvoir vous enfuir aussi facilement ?
Une lueur malicieuse brillait dans ses yeux, tandis que son sourire s'élargissait à mesure qu'il approchait.
— Laisse-nous partir, et on oublie tout ! déclara Martin en serrant fermement le couteau.
— Tu me prends pour qui, exactement ?
Il s'approcha brusquement de moi, me saisit et pressa l'arme contre ma tempe.
La peur me paralysait, mais je me forçais à garder mon calme. Le regard de Martin restait rivé sur Vincent, prêt à bondir au moindre signe.
— Crois-moi, je ne rate jamais une opportunité, murmura Vincent d'une voix douce, tout en appuyant un peu plus le métal froid contre ma peau.
— Si tu nous blesses, tu ne t'en sortiras pas indemne, répondit Martin, la voix tremblante mais résolue.
— Indemne ? Je n'ai jamais été aussi vivant qu’en cet instant, rétorqua-t-il avec un sourire déformé. Vous ne réalisez pas encore, hein ? Ce n’est pas vous qui avez le contrôle de vos destins.
La sueur coulait sur mon front, mais une force nouvelle émergeait en moi.
— On peut négocier, déclarai-je d'une voix plus assurée. Tout le monde a un prix, même toi.
Intrigué, il desserra légèrement son emprise.
— Intéressant. Qu’est-ce que tu as à m’offrir qui pourrait m’intéresser ?
Je pensais avoir trouvé une faille, mais le calme fut brusquement rompu par un bruit assourdissant. Deux hommes entrèrent en trombe.
— Boss, la police est là !
— Merde ! cracha Vincent en relâchant son emprise sur moi.
— On doit filer ! ajouta l'un des hommes.
Je savais que c'était notre seule chance. Tentant de me libérer totalement, Vincent raffermit son étreinte avant de me frapper violemment à la tête, me plongeant dans l'inconscience.
...
Martin
Quand je vis Jacky s'effondrer, une vague de froid traversa mon corps.
— Qu’est-ce que tu lui as fait, espèce de salaud ?! hurlai-je.
Vincent éclata de rire, ignorant délibérément ma question. Il se dirigea vers la porte, prêt à s’enfuir. Mais au même instant, le lieutenant Farel et ses hommes surgirent, bloquant son chemin.
— Intéressant, dit Farel en nous scrutant.
Vincent et ses hommes étaient pris au piège. Tout semblait terminé pour lui... du moins, c’est ce que je croyais avant qu’il ne prenne la parole et renverse la situation.
— Aidez-moi, mon frère a perdu la tête. Il est devenu fou. Faites quelque chose.
— C'est faux ! Vincent, arrête tes mensonges ! répliquai-je.
Farel, visiblement perturbé, nous regarda tour à tour, cherchant à discerner qui disait la vérité.
— Lequel de vous deux est Martin Asare ? demanda-t-il.
— C'est moi ! répondîmes Vincent et moi en même temps, plongeant le lieutenant dans la confusion.
Farel plissa les yeux, cherchant à démêler le vrai du faux. La tension dans l’air était palpable, chaque seconde semblait durer une éternité.