Chapitre 3- Imany

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L'entrée est plongée dans l'obscurité, mais une petite enveloppe blanche repose sur le sol, juste devant la porte. Je la ramasse, l'esprit embrouillé, et referme précipitamment la porte derrière moi, verrouillant aussitôt tous les verrous.

Je retourne dans ma chambre, l'enveloppe toujours en main, et m'assois sur le lit, l'observant sous toutes les coutures. Il n'y a rien d'écrit dessus, pas d'adresse, pas de nom. Mon esprit imagine déjà mille scénarios. Qui aurait pu laisser ça ici, et pourquoi ? Un autre message de Samir, peut-être ? Ou quelqu'un d'autre ?

Je déchire délicatement le coin de l'enveloppe et glisse mes doigts à l'intérieur pour en sortir un petit morceau de papier plié. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va éclater dans ma poitrine. Je déplie doucement le papier, révélant une simple phrase, écrite à la main, en lettres majuscules.

"TU N'ES PAS À TA PLACE ICI."

Je sens un vertige soudain m'envahir. Mon sang se glace, et mes mains se mettent à trembler légèrement. Ce n'est plus une plaisanterie. Quelqu'un me surveille, et ce quelqu'un sait que je suis ici. Mais pourquoi ? Qu'ai-je fait pour attirer l'attention de cette manière ? Je me lève d'un bond et commence à tourner en rond dans la pièce, essayant de comprendre.

Est-ce une menace ? Un avertissement ? Et surtout, qui a bien pu écrire ce message ?

Mon premier réflexe est d'aller voir ma tante, mais je me retiens. Elle dort probablement, et je ne veux pas l'inquiéter sans avoir plus de certitudes. Peut-être qu'il s'agit simplement d'une mauvaise blague, quelque chose sans conséquence. Mais une voix au fond de moi refuse de le croire. Tout ceci est trop étrange.

Je m'assois à nouveau sur le lit, la tête entre les mains, essayant de reprendre mes esprits. Mais les mots sur le papier continuent de résonner dans mon esprit comme une sentence, lourds et menaçants.
"Tu n'es pas à ta place ici."

Je me souviens des paroles de Samir. "Les gens ici peuvent être différents de ce que tu crois". Ses avertissements prennent soudain un sens plus troublant.

Je me redresse, le cœur battant encore la chamade. Mes pensées s'emballent, et chaque son qui résonne dans l'appartement semble amplifié, comme si le silence se moquait de moi. Je me lève brusquement et fais les cent pas dans ma chambre, le message de l'enveloppe toujours en main. Je me demande si ma tante est au courant de quelque chose, si elle a déjà reçu des menaces ou des signes de danger. Je n'ai jamais envisagé que ma vie ici pourrait être si perturbée.

L'idée que je pourrais être observée me donne la chair de poule. Je m'approche de la fenêtre et jette un œil à l'extérieur. La rue est calme, presque trop calme, les lampadaires projettent une lumière jaunâtre sur le bitume. À cette heure tardive, les ombres dansent et se mêlent aux arbres qui se dressent comme des silhouettes menaçantes. Je secoue la tête, tentant de chasser cette peur irrationnelle.

L'enveloppe tremble légèrement dans ma main alors que je me force à penser logiquement. Je ne peux pas rester ici, paralysée par la peur. Je prends une profonde inspiration et décide de me rendre dans la chambre de ma tante. Peut-être qu'elle saura quoi faire.

Je quitte ma chambre et traverse le couloir. L'appartement est silencieux, et l'obscurité me semble encore plus pesante que tout à l'heure. J'atteins la porte de sa chambre et frappe doucement. Pas de réponse. Je fronce les sourcils et frappe de nouveau, un peu plus fort cette fois.

— Tatie ? C'est moi, Imany, murmuré-je, un peu anxieuse.

Après un instant, j'entends un bruit de draps tirés et la voix fatiguée de ma tante qui se fait entendre.

— Qu'est-ce qui se passe, ma chérie ?

Je pousse lentement la porte, et je la découvre, encore en pyjama, les cheveux en désordre. Son visage s'illumine quand elle me voit, mais je peux aussi déceler une trace de confusion dans ses yeux.

L'ÉCLAT DU PASSÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant