Chapitre 22

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"-C'est trop privé si je te demande si l'homme qui était dans la voiture dans laquelle tu étais,  est ton mec ?

Je jette un coup d'œil au remplaçant de Ida ma tutrice de stage depuis quelques jours. Elle est tombée dans les escaliers, elle est donc en repos forcé.

-Car j'ai cru qu'il allait me tuer vu le regard qu'il m'a jeté.
-Oh ce n'est pas contre toi, c'est son regard naturel.

Je continue d'installer le matériel. Je me souviens très bien, j'ai eu le droit à un "C'est qui ce mec ?!" Très agressif. Lucien est sur les nerfs depuis quelques semaines et il aime deux choses : s'énerver contre moi et me rappeler que je suis sa petite chose encore pendant un peu plus de deux mois et la deuxième : me baiser. Je préfère la deuxième même si je suis toujours en colère contre lui.

-En tout cas , belle babiole. Il fait quoi dans la vie ?

J'hésite.

-Il tient une boîte de vente de renseignements.
-Ca consiste à quoi ?
-Si tu veux trouver quelque chose de croustillant contre quelqu'un que tu n'aimes pas, une information qu'il te faut. Tu l'appelles et il trouve.
-C'est légal ?
-Demande à l'ancien président.

Il reste aussi bouche bée que moi quand Lucien m'avait raconté cette anecdote.

-Tu l'as dégoté où ton mec ?
-C'est lui qui m'a trouvé.

Le rouquin rigole tapant dans ses mains. Axel à 32 ans, bel homme il faut le dire. Il a des tâches de rousseur sur le nez et des lunettes rondes. Une mâchoire marquée et un corps musclé. Il doit en faire tomber des jolies petits cœurs.

-Sinon, tu avances dans tes révisions ? Tu as eu le résultat de ta soutenance ?
-Pas encore, ce n'est qu'une question de jour maintenant. Je bloque surtout sur la kiné respiratoire, on en fait très peu donc je dois vraiment apprendre sur papier.
-On pourrait peut-être se rejoindre ce soir ? Je pourrais te montrer quelques trucs si tu veux.
-C'est vrai ?
-Oui. Surtout sur les nourrissons, il faut qu'on étudie sur un mannequin. Pour te préparer à l'hiver prochain avec toutes les bronchiolites, c'est une horreur. Et je sais que Ida refuse de bébés. Si l'année prochaine, ton employeur prend tous les mômes tu vas être stressée et faire de mauvais gestes. C'est super important.
-Merci beaucoup !"

Il me sourit avant d'aller ouvrir la porte du cabinet pour accueillir le premier patient de la journée. La matinée passe a une vitesse folle. Je salue Axel et part en direction du petit magasin pour faire quelques courses et rentrer à pied. Lucien doit être à un de ses travail, peu importe. Je range mes achats et mange mon casse-croûte. C'est étrange de ne plus avoir de deuxième travail. La personne que je remplacé et revenu. Grâce à l'hébergement que m'offre le diable, je peux vivre de la bourse et de ma rémunération de stage.

"-Qu'est ce que tu fais ?

Je sursaute, lâche mon téléphone. Il me regarde littéralement de haut. Je ravale ma salive et mon téléphone pour éteindre l'écran qui affiche une page de recherche de logement.

-Rien de spécial.

J'essaie d'éviter la dispute quotidienne mais je sens son regard sur moi quand je me dirige dans la buanderie pour enfiler mes chaussures. Quand je me redresse, il est dans l'encadrement de la porte les bras croisés. J'enfile mon manteau mais il ne me laisse pas passer.

-Tu vas où ? Visiter un taudis ?
-Je vais réviser mes cours de respiration au cabinet.
-Avec Axel Roudel ?

Je soupire. Pourquoi ça ne m'étonne pas ? Il a dû tout savoir sur lui en cinq minutes.

-Je t'amène.
-Lucien...
-Dépêche toi."

Je me mord la langue pour ne rien répliquer. Depuis la fameuse soirée il y a trois semaines j'ai une peur : qu'il me frappe. Alors j'obéis. Mis à part des nuits torrides, il n'y a plus rien. Même quand on couche ensemble, il ne m'embrasse plus, il me repousse. Nouvelle position préférée : la levrette. Au moins il ne me voit pas. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal. Je suis sa pute et rien d'autre. Ça me met encore plus misérable.

La route se fait dans un silence lourd. Ses doigts sont serrés sur le volant. Pour une fois qu'il y a de la place juste devant le cabinet. Il s'arrête pile poil devant la fenêtre du bureau ou mon patron par intérim est installé. Je pivote la tête pour remercier Lucifer mais il a d'autres plans. Le brun sort de la voiture pour m'ouvrir la portière. Alors qu'il aurait pu ouvrir la porte grâce à un bouton du tableau de bord. Mes mains commencent à trembler en imaginant une suite catastrophe.

"-Ecoute, il....

Ses doigts glissent sur ma nuque pour que ses lèvres rencontrent les miennes. Il m'embrasse sauvagement et je fond totalement attrapent ses poignets. Mon corps s'excite. Il presse son corps au mien. Il s'écarte et jette un coup d'œil au cabinet. Le fumier.

-Content ? Il n'en a rien a foutre de moi.
-C'est n'est pas ce que me dit c'est recherche internet.

Je secoue la tête dépité. Axel a sûrement fait le curieux comme n'importe qui d'autre l'aurai fait. Je soupire et me recule pour qu'il me lâche mais il me retient.

-Oublie pas une chose Cleophé. Tu m'appartiens.
-Oui encore pendant deux mois et après je suis libre comme l'air. Merci je sais, je suis ta pute.
-Exacte. Je viens de chercher dans deux heures."

Le diable me lâche enfin, je lève les yeux au ciel et entre dans les bureaux.
Je souris gênée au rouquin et enlève mon manteau.

"-J'ai hésité à écrire sur un papier " t'inquiète je ne veux pas me la faire"

Son humour me détend.

-Desolée, il est un peu parano. Et c'est très gênant.
-Bon, on ce met au travail ?"

Lucifer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant