Chapitre 20

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Chapitre 20 – Gianni

Un mois plus tard

Le jet privé atterrit en douceur sur la piste de l'aéroport de Port-au-Prince. Depuis mon hublot, je regarde les lumières de la ville qui s'étendent sous mes yeux, un chaos organisé de rues animées et de bâtiments délabrés. L'air chaud s'infiltre dès l'ouverture de la porte, chargé d'humidité et d'odeurs de kérosène et de terre mouillée.

Mon père descend le premier, suivi de nous, mes frères et moi. Sur le tarmac, une ligne de voitures blindées nous attend. À côté d'elles, Santos patiente, son regard dissimulé derrière des lunettes de soleil malgré l'heure tardive.

Santos, un homme d'une cinquantaine d'années, peau noire marquée par les épreuves, était autrefois l'un des narcotrafiquants les plus puissants des Caraïbes. Jusqu'à ce que Carlos lui fasse un sale coup. Ce fils de chien lui a volé une cargaison entière de drogue, détruisant son réseau et lui coupant l'accès aux États-Unis et au Mexique. Un mois plus tôt, Santos a tendu la main à mon père pour une alliance. Maintenant, nous sommes là.

Il serre la main de mon père avec un sourire en coin.

— Le grand Vincenzo Moretti et sa descendance, un honneur.

Nos poignées de main échangées, on monte dans les voitures. Je m'installe avec Lorenzo tandis que Dante et Matteo prennent la suivante. Mon père monte avec Santos.

La route est chaotique, typique de Port-au-Prince. On traverse des quartiers où la pauvreté côtoie le luxe des nouveaux riches, où des gamins courent entre les motos et les voitures qui klaxonnent sans cesse. Je regarde défiler la ville sans un mot, absorbé par mes pensées.

Quand on arrive enfin au quartier général de Santos, je ne suis pas surpris par la taille du bâtiment. Un véritable bunker entouré de murs hauts et surveillé par des hommes lourdement armés. L'intérieur est plus moderne que prévu, mélange de marbre et de décorations locales.

On s'installe dans son bureau. Santos ne perd pas de temps et nous expose la situation.

— Carlos et moi, on bossait ensemble. Il était encore un gamin, mais il savait se rendre indispensable. C'est moi qui lui ai appris tout ce qu'il sait. Et comment il me remercie ? En me volant une cargaison qui valait des centaines de millions. Il m'a ruiné.

Il projette des images sur un écran. Des photos de cargaisons perdues, des routes bloquées, des comptes vidés. Mais ce qui attire mon attention, ce sont les images de Carlos lui-même.

Je fronce les sourcils. Il y a quelque chose de familier dans son visage. Ce n'est pas seulement parce qu'on le traque depuis des mois. Ces yeux verts... Je les ai déjà vus ailleurs. Je n'arrive pas encore à mettre le doigt dessus, mais ça m'agace.

Santos continue son exposé. Il veut retrouver son empire. Nous, on veut éliminer Carlos. Une alliance est logique.

Mon père écoute sans broncher. Il pose quelques questions précises, Lorenzo note chaque détail. Au bout de longues discussions, l'accord est conclu.

Santos nous accompagne jusqu'à la sortie.

— Je vous préviens, Carlos est malin. Il ne se laissera pas piéger facilement.

Je serre la mâchoire.

— Alors on fera en sorte qu'il ne voie rien venir.

On monte dans les voitures. Demain, on pose les premières pierres de notre vengeance.

Et moi, je n'arrive toujours pas à chasser ces foutus yeux verts de mon esprit.

La villa que Santos nous a mise à disposition est un bâtiment imposant, moderne, avec des vitres teintées et des murs épais qui respirent la sécurité. L'endroit est stratégique, suffisamment éloigné du centre-ville pour éviter les regards indiscrets, mais assez proche pour accéder rapidement à toutes les infrastructures nécessaires.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 10 ⏰

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The Moretti Legacy : Entwined in blood Où les histoires vivent. Découvrez maintenant