Chapitre 62

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Deux semaines plus tard.

Chaque pas, chaque regard que je croisais dans la rue me semblait rempli de soupçons. Mais jamais je n'aurais imaginé que cet après-midi-là, en rentrant du supermarché, la réalité me rattraperait de cette manière brutale.

Alors que je m’apprêtais à décharger mes courses, plusieurs voitures de police surgirent et bloquèrent l’entrée de ma maison. Mon cœur s’emballa. Une sensation de vertige m’envahit, mes mains devinrent moites alors que les policiers s’avançaient vers moi, leur regard impitoyable.

— Madame Asare, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de votre époux, Monsieur Asare Martin, annonça froidement l’un d'eux.

Le sol se déroba sous mes pieds. Mon esprit se brouilla. Ils savaient… Mais comment ? Tout était censé être parfait, chaque détail soigneusement calculé. Je ne pouvais plus bouger, figée par la peur qui m’empoignait comme un étau.

Les policiers se rapprochèrent, menottes en main.

— Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous...

Leurs mots résonnaient dans ma tête, flous et étouffés par le bruit assourdissant de mon propre battement de cœur. C’était fini. Je pouvais sentir mon monde s'effondrer autour de moi.

Je jetai un regard désespéré vers ma maison, comme si elle pouvait encore me protéger. J’aperçus à la fenêtre ma sœur, le visage pâle et terrifié, regardant la scène sans oser bouger. Elle savait que c'était le début de la fin.

J’avais été trahie. Mais par qui ?

Les menottes se refermèrent autour de mes poignets avec un cliquetis métallique, froid et implacable. J'avais toujours imaginé que ce moment, si jamais il arrivait, serait accompagné de cris, de larmes ou de résistance. Mais au lieu de cela, je restai silencieuse, le regard perdu, trop hébétée pour réagir.

Les policiers me firent entrer dans leur voiture, et tandis que le paysage familier défilait devant mes yeux, mon esprit était ailleurs, cherchant désespérément à comprendre ce qui avait mal tourné. Qui m'avait trahie ? Comment avaient-ils découvert la vérité ? Était-ce ma sœur ? Avait-elle cédé sous la pression ? Ou bien ma belle-mère ?

Alors que je passais en revue chaque détail, chaque action, je réalisai que quelqu’un devait savoir plus que je ne le pensais. Peut-être avais-je sous-estimé mes ennemis. Peut-être que tout cela n’était qu’une vaste mise en scène, une vengeance patiemment orchestrée.

Arrivés au poste de police, ils m’emmenèrent directement dans une salle d'interrogatoire. Le silence dans la pièce était presque oppressant, interrompu seulement par le bruit du cliquetis des dossiers qu’on posait devant moi. Face à moi, un officier en civil, l’air impassible, s'assit. Il m’observa un instant, avant de poser ses mains sur la table, comme pour peser ses mots.

— Madame Asare, je vous conseille de coopérer. Vous savez que ce que vous avez fait est grave. Mais si vous parlez maintenant, ça pourrait jouer en votre faveur.

Je sentis un frisson parcourir ma colonne vertébrale. Ils pensaient tout savoir. Mais moi, je ne pouvais pas céder. Pas encore.

— Je ne comprends pas de quoi vous parlez, répondis-je d’une voix que je voulais ferme, mais qui trahissait une légère tremblote.

L’homme me regarda, un sourire sans joie au coin des lèvres.

— Nous savons ce que vous avez fait, nous avons un témoin et vous êtes dans la merde.

Une pensée set orientée vers ma soeur. C'était elle probablement, mais pourquoi ?

Je me retins de frémir en entendant ces mots. Mon regard se durcit alors que je cherchais à garder mon calme. Si ma sœur avait trahi notre secret, tout était compromis. Je devais savoir ce qu'ils avaient réellement en leur possession.

— Vous avez un témoin ? répétai-je, feignant l'innocence tout en sentant une rage sourde monter en moi.

L’officier croisa les bras, visiblement satisfait de ma réaction.

— Oui, Madame Asare.

C'était elle. La garce.

— Qui est-ce ? demandai-je, prenant soin de camoufler ma nervosité tout de même.

— Je ne peux pas vous le dire pour l’instant. Mais sachez qu’il a décrit les événements avec beaucoup de détails. Nous avons également des preuves matérielles.

Des preuves matérielles ? Je sentais la panique m’envahir. Quel genre de preuves ?

— Vous feriez mieux de réfléchir à votre défense, continua l'officier, implacable. Vous n’êtes pas dans une situation facile.

Je me forçai à respirer profondément, tentant de garder un semblant de contrôle sur mes émotions. Dans ma tête, une stratégie commençait à se former. Je ne pouvais pas céder à la panique.

— Écoutez, je n’ai rien à cacher. Mon époux  et moi avions des problèmes, mais je ne l’ai jamais tué. Vous devez comprendre que je suis innocente, déclarai-je, ma voix tremblant légèrement.

L’homme me fixa, le regard perçant. Je pouvais sentir qu’il essayait de déceler la moindre fissure dans mon récit, mais je tenais bon.

— La vérité finira par éclater, Madame Asare. Et croyez-moi, vous ne voulez pas être la seule à porter le chapeau.

Ses mots résonnèrent dans ma tête, lourds de sens. Je ne pouvais pas laisser cela arriver. Je devais trouver un moyen de retourner la situation à mon avantage. Mais comment ?

Les minutes s’étiraient, et je restais là, muette, perdue dans mes pensées. L'officier finit par se lever, m’abandonnant dans la pièce, me laissant seule avec mes angoisses. La porte se referma derrière lui dans un claquement sec.

Je savais que je devais agir vite. Les pensées tourbillonnaient dans ma tête, et je réalisai que ma sœur pourrait être la clé de ma libération ou de ma condamnation. Si elle était le témoin dont parlait la police, je devais la convaincre de ne rien dire. Mais comment ?

Je sortis de mes réflexions lorsque la porte s’ouvrit à nouveau. Cette fois, ce n'était pas l’officier, mais un autre policier, un jeune homme qui semblait moins sûr de lui.

— On va vous transférer dans une autre salle, dit-il d’une voix calme.

Mon cœur s’accéléra à l’idée d’un nouvel interrogatoire, mais je me forçai à garder mon calme. Je savais que le jeu était loin d’être terminé.

Une fois dans la nouvelle salle, je me retrouvai face à une fenêtre sans barreaux, une possibilité de voir dehors. L'air était lourd, presque suffocant. J'avais besoin de planifier ma défense. Je devais obtenir des informations sur ce témoin avant qu’il ne soit trop tard.

La porte s'ouvrit de nouveau, et cette fois, je vis ma sœur entrer, le visage blême, les yeux pleins de larmes. Je sentis une bouffée d'angoisse. Si elle me trahissait, je perdrais tout.

— Qu'est-ce que tu as dit ? demandai-je, essayant de contenir la colère qui menaçait de déborder.

Elle secoua la tête, visiblement effrayée.

— La vérité, je suis enceinte ! Tu as tué le père de mon enfant.

__ Sale traître !!! Je te hais.

La révélation tomba comme un coup de tonnerre, un éclat de trahison qui résonna dans la pièce. Mon cœur s’arrêta un instant, mon regard s’ancrant sur ma sœur. Chaque syllabe de sa phrase était une lame de couteau, coupante et douloureuse.

— Quoi ? demandai-je, ma voix ne ressemblant plus qu’à un murmure incrédule.

Elle se mit à pleurer, ses larmes coulants sur ses joues blêmes. Je la regardais avec dégoût.

__ Tu as oublié une chose , si je plonge tu plonges aussi idiote !!!

Nous étions au fond du gouffre et je comptais tout faire pour sauver ma peau.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant