Quelques semaines plus tard....
Le procès avait lieu, j'étais accusée d'avoir tué mon époux, Martin Asare. L’atmosphère dans la salle était électrique, le murmure des spectateurs résonnant comme un écho lugubre. Mon cœur battait la chamade, et malgré l'assurance que je tentais de projeter, l'angoisse me rongeait.
Le juge, une figure austère, annonça le début des délibérations, tandis que mes avocats se préparaient à plaider ma cause. Je jetai un coup d'œil furtif vers l'autre côté de la salle, où se tenait la famille de Martin. Leur regard me transperçait comme une flèche, chargé de douleur et de colère.
Tout le monde semblait attendre la vérité, mais la vérité était une notion complexe. J’avais mes raisons, des raisons que peu pouvaient comprendre. Ce jour-là, les choses avaient dérapé, et je ne pouvais pas prendre la responsabilité de ce qui s’était passé.
Le procureur se leva, une lueur de défi dans les yeux.
__ Mesdames et messieurs du jury, vous entendrez des témoignages qui démontreront que Jacky avait tout à gagner de la mort de Martin.
Ses mots, tranchants comme un couteau, résonnaient dans ma tête, comme si chaque accusation était un coup supplémentaire.
Je me redressai sur mon siège, tentant de maintenir un air calme. J'avais décidé de me battre. Chaque détail, chaque émotion, allait être scruté, et je devais prouver mon innocence, peu importe le coût. Je savais que la route serait longue et difficile, mais je n’étais pas prête à céder. Mon histoire devait être entendue.
Je me redressai sur mon siège, tentant de maintenir un air calme. J'avais décidé de me battre. Chaque détail, chaque émotion, allait être scruté, et je devais prouver mon innocence, peu importe le coût. Je savais que la route serait longue et difficile, mais je n’étais pas prête à céder. Mon histoire devait être entendue.
Le procureur commença à exposer les éléments à charge. Des témoignages, des preuves matérielles, des extraits de conversations entre Martin et moi, tout semblait jouer contre moi. À chaque nouvelle accusation, je sentais le poids de l’injustice s’alourdir sur mes épaules. Je ne pouvais pas rester silencieuse. Quand mon avocat me désigna pour témoigner, je me levai lentement, les jambes tremblantes, mais déterminée.
__ Jacky, racontez-nous ce qui s’est passé ce jour-là, me demanda mon avocat avec douceur.
Je pris une profonde inspiration, ma voix hésitante au début.
__ Martin et moi avons eu une dispute. C'était devenu habituel... Mais je n’ai jamais voulu qu'il meure.
Mes mots flottaient dans la salle, et je pouvais sentir les regards du jury sur moi. J’exposai les détails de notre relation, l’amour qui avait tourné à la haine, les menaces qu’il avait proférées.
À mesure que je parlais, je pouvais voir certains membres du jury se tendre, émus par mon récit. Mais je savais qu’ils n’avaient pas encore entendu le plus important. Je décrivis la scène, expliquant comment j’avais trouvé Vincent, déjà inconscient, et comment je n’avais pas pu le sauver malgré mes efforts désespérés.
Le procureur se leva à nouveau, son regard aiguisé.
__ Mais n’était-ce pas vous qui l’aviez poussé à bout ? N’aviez-vous pas des raisons d’en vouloir à votre époux ?
Je ne pouvais pas laisser ces insinuations passer.
__ J’aimais Martin, mais je ne pouvais plus vivre sous son contrôle. Je levai la tête, décidée. __ J’ai eu peur. Mais je n’ai jamais voulu sa mort.
Le silence qui suivit était lourd, chaque regard pesant sur moi. Puis, un juré prit la parole, son ton hésitant.
__ Avez-vous des preuves, des témoins qui peuvent confirmer votre version des faits ?
Je savais que c'était crucial.
__ Oui, ma belle-mère. Elle peut témoigner. Je sentais un espoir renaître, une lueur au milieu de cette obscurité. Mon avocat acquiesça, un léger sourire aux lèvres.
Après quelques échanges, Rita fut appelée à la barre. Son témoignage était précieux, confirmant que Vincent avait eu un comportement erratique et menaçant. Mais même alors, je savais que le jury resterait sceptique.
*
*
Au fil des jours, les témoignages défilaient, et la tension grandissait. La salle se remplissait chaque matin, l’angoisse palpable. Mais je n'étais pas seule. Ma famille venait me soutenir, leurs regards remplis de foi.
Enfin, le moment tant attendu arriva. Le jury se retirait pour délibérer. Les minutes s’étiraient, et je priais pour que la vérité triomphe. J'avais besoin de cette liberté, de prouver que je n'étais pas un monstre, mais une femme piégée dans un mariage destructeur.
Quand le jury revint, le silence tomba sur la salle. Le juge, avec son ton solennel, annonça le verdict.
__ Avez-vous atteint un consensus ?
Le juré principal se leva. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser.
__ Nous avons décidé que…
Au même instant, un énorme vacarme se produisit et les portes du tribunal s'ouvrirent. Tous les regards se dirigèrent dans cette direction, le mien y compris et mes yeux se posèrent sur ....
__ Martin ?
Il était en compagnie du Lieutenant Farel.
L'atmosphère dans la salle de tribunal se chargea d'une tension palpable. Martin, que je croyais mort, se tenait là, vivant et intact, le visage grave. Le Lieutenant Farel, à ses côtés, avait l’air déterminé, comme s'il était là pour apporter une révélation capitale. Mes pensées tourbillonnaient, mon cœur hésitant entre soulagement et angoisse.
__ Jacky, tu dois m'écouter, dit Martin d'une voix forte, coupant court au murmure grandissant. __ Je suis revenu pour toi mon amour, pour notre enfant.
Un frisson d'incrédulité parcourut la salle. Comment cela était-il possible ? La stupeur et la confusion se mêlaient en moi. Je ne comprenais pas ce qu'il faisait ici, ni pourquoi il parlait comme si tout était déjà réglé.
Le juge, visiblement perturbé par cette interruption inattendue, frappa son maillet.
__ Ordre dans la salle !, s'écria-t-il, mais l'excitation était déjà contagieuse.
Martin avança vers le banc des témoins, ses yeux fixés sur moi, et je vis une lueur de désespoir. Le lieutenant le suivit de près, son air grave ne laissant présager rien de bon.
__ Martin, que fais-tu ici ? Demandai-je, ma voix tremblante.
__ Je suis là pour clarifier les choses.
Mon avocat, visiblement désorienté, s'approcha de Martin.
__ Qu'est-ce qui se passe ici, Monsieur Asare ? Comment se fait-il que vous soyez en vie !?
__ Je ne suis pas mort, et je ne veux pas que Jacky soit mêlée à cette histoire. répondit Martin, sa voix empreinte d'une sincérité troublante. __ Je suis ici pour dire la vérité.
L’attention de la salle était fixée sur lui, chaque spectateur suspendu à ses lèvres.
__ Il y a eu des complications, des mensonges... L'homme qui est décidé est Vincent, mon frère jumeau. Il s'est fait passé pour moi auprès des miens et a mené la vie dure à mon épouse.
Les murmures s'élevèrent à nouveau, mais cette fois, c'étaient des murmures de confusion et d’étonnement.
