Éden et le monde magique

chapitre 21 : jour 2 ( partie 2 )

Je pose le plateau sur le lit et m'assois sur mon propre lit. Je commence par prendre la lettre, je l'ouvre et la lis tout en commençant à manger.

« Coucou Éden, j'espère que tu vas bien et que tu as bien dormi. Tu penses peut-être que je ne m'intéresse pas à toi, mais si, de plus en plus. J'ai juste besoin de temps. Bisous, Alicia ♡ »

Après avoir mangé ma tranche de pain tartinée de Nutella, tout en lisant, je replie la lettre et la glisse sous mon oreiller. Peut-être que cela m'aidera à ne plus faire de cauchemars si je la garde près de moi. Je bois mon verre de jus d'orange et me prépare à descendre. Dans les escaliers, j'entends Alicia parler à Yaëlle.

— Écoute, Yaëlle, je suis désolée de t'avoir accusée à tort. Je n'aurais pas dû, je sais que c'est dur de vivre un viol…

— T'inquiète pas, Alicia. Éden a remarqué ton visage quand j'étais dans ses bras. Tu étais jalouse, c'est normal quand on aime un garçon.

— Oui, j'étais jalouse, dit-elle avec un air mal à l'aise, mais je ne suis pas amoureuse de lui, Yaëlle.

— Oh, dis pas n'importe quoi, ça se voit.

C'est à ce moment-là que je descends les escaliers en toussant fort pour qu'elles sachent que je suis là. Elles me regardent toutes les deux et je dis à Alicia, tout en me dirigeant vers la cuisine pour poser les plateaux sur la table :

— Alicia, prépare-toi, on va partir.

Alicia me répond :

— Oui, tout de suite.

Yaëlle passe devant Alicia et dit :

— Tu vois, vous êtes amoureux tous les deux.

Cela m'arrache un sourire. Alicia enfile sa veste, passe devant moi et me dit :

— On y va.

Je sors mes clés de ma poche et lui réponds :

— Tout de suite.

Nous montons dans la voiture. Je mets le contact et démarre pour aller à la librairie. Je vais lui acheter un livre. J'espère qu'elle va aimer.

— On va où, en fait ? me demande Alicia.

Je lui réponds donc :

— À la librairie.

Elle saute de joie dans la voiture et dit :

— J'ai trop hâte ! Tu vas voir, j'ai envie de lire plein de livres !

Je repense à cette lettre qu'elle m'a écrite. J'ai bien compris qu'elle avait besoin de temps, mais peut-être que, grâce à ça, il lui en faudra moins que prévu. Je devrais sûrement lui dire…

— Merci… Merci pour la lettre, et merci de jouer le jeu des trois jours. Mais… ce jeu va-t-il bien se terminer ou pas ?

— Tout dépend de toi, Éden, mais pour l'instant, tu as toutes tes chances.

D'un coup, une idée me vient en tête. Et si j'accélérais ? Elle va sûrement prendre peur, et c'est à ce moment-là que je poserai ma main sur sa cuisse et lui demanderai de me faire confiance.

J'exécute mon plan et j'accélère, sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Je commence à accélérer et tourne ma tête vers elle, un grand sourire aux lèvres.

— Comment on enlève le plafond de cette voiture ? Enfin, si c'est une décapotable, demande-t-elle.

Je lui réponds :

— Oui, poupée. Ma belle décapotable rouge a bien un bouton pour ouvrir le toit. Il est juste là, dis-je en pointant le bouton du toit. Je continue en lui disant :

— Vas-y, appuie.

Elle appuie sur le bouton, le toit s'ouvre. Elle enlève sa ceinture. Je lui demande alors :

— Que fais-tu ?

— T'inquiète pas, beau gosse, me dit-elle en s'asseyant sur le dossier de son siège.

Elle est tarée ou quoi ?

— Non mais, tu es folle ou quoi ?

— Ça va, profite de la vie et kiffe ce monde !

Elle lève les bras et crie "waouh". Ses cheveux bruns flottent dans le vent. Elle est si belle, mais c'est complètement inconscient. Je m'arrête donc et lui dis :

— Soit tu te rassois sur ton siège, soit tu sors de ma voiture.

— Oh, donc tu comptes me libérer ?

— Bien sûr que non, lui dis-je en souriant. Tu auras trois heures pour t'enfuir. Une fois le temps écoulé, je te retrouverai, et comme je ne pourrai pas t'avoir pour la vie, alors personne ne t'aura. Ce qui va entraîner… le meurtre. Je pose ma main sur sa cuisse et continue : je te tuerai.

Elle déglutit et se rassoit sur son siège. Je rappuie sur le bouton pour refermer le toit de la voiture et redémarre doucement.