Chapitre 38

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La température avait chuté brusquement, et au loin, de fines gouttes de pluie se faisaient entendre, leur écho se répercutant sur les parois humides de la grotte. Malgré l'humidité ambiante et l'atmosphère souterraine étouffante, l'équipe fut frappée de stupeur en arrivant à l'entrée du tombeau. Pendant trois jours, ils avaient arpenté des tunnels sombres, oppressés par l'odeur de moisissure et l'air lourd qui les entourait. Mais à cet instant, toute trace de dégoût disparut.

Devant eux s'étendait une vaste ouverture dans la grotte, révélant un immense cratère naturel, comme si la terre elle-même s'était pliée à une volonté divine pour créer cet espace. Au-dessus du cratère, une ouverture béante laissait passer la lumière du jour, illuminant la scène d'une lueur presque irréelle. La lumière, douce et dorée, faisait briller la végétation luxuriante qui recouvrait les parois du cratère, créant un contraste saisissant avec les ténèbres qu'ils venaient de quitter. Des plantes grimpantes s'étiraient le long des parois, leurs feuilles étincelantes de rosée, tandis que des fleurs colorées, rares et exotiques, parsemaient la verdure.

Des oiseaux chantonnaient, leurs mélodies se mêlant au bruit apaisant de l'eau s'écoulant doucement d'une petite cascade. L'endroit semblait vivant, vibrant d'une énergie presque sacrée. Même sous terre, la nature avait trouvé un moyen de prospérer, comme si elle-même rendait hommage à la beauté du lieu.

Au fond du cratère, trônait la porte du tombeau. En partie dissimulée sous les racines et la végétation envahissante, elle n'en était pas moins majestueuse. Les sculptures gravées dans la pierre étaient d'une finesse inouïe, des motifs complexes représentant des scènes oubliées d'anciens mythes. Chaque détail était si minutieusement travaillé que l'on aurait pu croire que des dieux eux-mêmes avaient façonné ce portail. Les colonnes qui encadraient l'entrée étaient imposantes, recouvertes de symboles mystérieux, dont la signification semblait se dérober aux esprits de ceux qui les observaient.

L'air était chargé d'une sérénité mystique, et malgré l'humidité et la fraîcheur, l'équipe ressentait une chaleur étrange, une invitation à s'aventurer plus profondément dans ce sanctuaire secret.


De John à Tame, chaque membre de l'équipe laissa son regard s'attarder sur le paysage extraordinaire qui s'offrait à eux. Après trois jours de marche pénible à travers des grottes sombres et humides, ils étaient enfin parvenus à l'entrée du tombeau. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, le tombeau n'était pas caché, il se dressait majestueusement, comme un trésor laissé à la vue de ceux qui avaient le courage et la persévérance de le trouver. Ceux qui l'avaient construit n'avaient pas cherché à le dissimuler, mais plutôt à le protéger. Et à en juger par les détails minutieux de l'architecture, ils n'avaient pas eu besoin de recourir à l'invisibilité pour garantir sa sécurité.

John, les sourcils légèrement froncés, observait la gigantesque porte, tandis que Dona se tenait à ses côtés. Un simple regard échangé entre eux suffit pour qu'ils comprennent la situation. Cette porte n'était pas ordinaire. Elle était ensorcelée, protégée par une malédiction ancienne et puissante, un obstacle qu'ils allaient devoir surmonter. L'accès ne serait pas simple.

Se tournant vers le reste de l'équipe, John prit la parole, sa voix marquée par la fatigue de la longue marche, mais aussi par la prudence. « On va descendre ici et établir notre campement pour la nuit. On a marché toute la journée, et je suis trop fatigué pour tenter de lever la malédiction de cette porte maintenant. » Il jeta un coup d'œil vers l'horizon, où le soleil commençait déjà à décliner, plongeant peu à peu le paysage dans une lumière dorée. Il était évident que la nuit tomberait bientôt.

Le soulagement visible sur les visages des plus jeunes, Tame en particulier, confirma à John que tout le monde ressentait la même fatigue. Les corps étaient épuisés, et même si l'excitation d'être arrivés à destination se lisait dans leurs yeux, ils savaient tous qu'ils avaient besoin de repos avant d'entreprendre quoi que ce soit.

Ostru: Fragments d'un Monde DéchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant