point de vu Aela :Je suis seule dans la pièce à nouveau. Le silence est lourd, presque suffocant, mais je le préfère à la présence oppressante de cet homme. Mon corps me fait souffrir, mais c'est mon esprit qui est le plus fatigué. Je dois m'échapper, mais chaque porte semble fermée, chaque issue bloquée.
Mes pensées se tournent vers lui, l'homme au regard intense. Il m'a torturée, manipulée, mais il y a quelque chose de plus profond chez lui, quelque chose que je ne comprends pas encore. Il ne veut pas juste des informations, il joue avec moi, et ce jeu est dangereux.
La porte s'ouvre soudainement, et il entre, sa démarche toujours aussi calme, trop calculée. Il s'arrête à quelques mètres de moi, les bras croisés, et me fixe longuement.
— Tu as réfléchi à ma question ? murmure-t-il, d'une voix plus douce que je ne l'attendais.
Je reste immobile, ne répondant pas tout de suite. Ma tête tourne toujours avec la fatigue et la douleur, mais je ne lui donnerai pas la satisfaction de le montrer.
— Quel est ton souvenir le plus douloureux ? répète-t-il, comme s'il s'agissait d'une simple conversation.
Je détourne le regard, mon cœur battant plus fort. Je ne veux pas revenir à ce passé, à cette douleur. C'est précisément ce qu'il cherche à exploiter, à me briser avec mes propres failles. Je ne jouerai pas à son jeu.
— J'ai déjà répondu à cette question, dis-je sèchement.
Son sourire s'élargit légèrement, mais ses yeux sont perçants, froids.
— Pas de la manière que j'attendais. Et tu sais ce qui arrive quand je ne suis pas satisfait.
Il fait un pas vers moi, et je retiens ma respiration. Je peux sentir l'électricité dans l'air, une tension qui monte chaque fois qu'il s'approche. Je m'efforce de ne pas reculer. Il aime ça, sentir la peur, le contrôle.
— Je te propose autre chose, dis-je soudain, ma voix plus assurée que je ne le ressens vraiment.
Il arque un sourcil, intrigué.
— Un défi, continue-je. Puisque tu sembles aimer les jeux, pourquoi ne pas faire un pari ? Si je gagne, tu me laisses tranquille, pour de bon.
Il éclate d'un rire bref, presque amusé.
— Et si je gagne ? demande-t-il, les yeux plissés.
Je sens mon estomac se nouer, mais je dois rester ferme.
— Si tu gagnes, je te dirai tout ce que tu veux savoir, dis-je en tentant de masquer la nervosité dans ma voix. Mes secrets les plus sombres. Plus de résistance. Mais je veux choisir le défi.
Il se tait un moment, ses yeux m'étudiant comme s'il pesait chaque mot que je venais de prononcer. Puis, lentement, il acquiesce.
— Très bien. Je suis curieux de voir ce que tu as en tête, dit-il enfin.
Je prends une profonde inspiration, essayant de penser à un plan rapidement. Ce pari est mon seul moyen de regagner un semblant de contrôle dans cette situation, mais je dois trouver quelque chose qui me donne une chance.
— Un jeu d'évasion, dis-je finalement. Donne-moi une heure. Si je réussis à m'échapper d'ici, tu me laisses partir. Si je n'y arrive pas... je répondrai à tes questions, sans mensonges.
Son sourire disparaît légèrement, remplacé par une expression sérieuse. Il aime les défis, mais il sait que celui-ci pourrait lui échapper.
— Et si je te rattrape avant la fin de l'heure ? demande-t-il, ses yeux brillant d'un intérêt soudain.
— Alors, tu as gagné, réponds-je. Tu auras tout ce que tu veux de moi.
Il prend un moment pour réfléchir, ses doigts effleurant son menton. Puis il acquiesce.
— Une heure, c'est tout ce que tu auras. Et si tu échoues, tu ne pourras plus jamais me désobéir.
Mon cœur s'emballe à cette perspective, mais je hoche la tête. Je n'ai pas le choix. Il se dirige vers la porte et fait un signe à l'un de ses hommes, qui attendait dehors.
— Préparez tout, dit-il calmement.
- Que le jeu commence.(...)
quelques minutes plus tard
Je suis seule dans cette pièce, mais je sais que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne vienne me chercher. Une heure. C'est tout ce que j'ai pour me sortir de ce cauchemar.
Les secondes s'égrènent dans ma tête comme une bombe à retardement. Chaque tic-tac semble plus fort, plus oppressant.
Je scrute la pièce, cherchant une échappatoire. Des fenêtres, des portes ? Rien ne semble accessible. Je sais qu'il a tout prévu pour rendre cet exercice presque impossible. C'est son jeu, après tout. Mais il sous-estime ma détermination. Je n'ai pas survécu à tout ça pour échouer maintenant.
Je commence par fouiller chaque recoin, cherchant des indices, des objets que je pourrais utiliser. Mes mains tremblent légèrement sous l'effet de la fatigue, mais je ne peux pas me permettre de m'arrêter. Pas maintenant.
Soudain, je trouve un conduit d'aération, caché derrière un meuble. C'est peut-être une chance, mais je devrais être rapide, et il sera sûrement prêt à me rattraper. Je regarde la montre qu'il m'a donné. Il me reste à peine 45 minutes.
Je m'approche du conduit et commence à démonter la grille avec tout ce que je peux trouver, mes muscles protestant à chaque mouvement. Juste avant de pénétrer dans l'ouverture étroite, je jette un dernier coup d'œil à la porte, m'attendant presque à le voir surgir.
Je me glisse dans le conduit, mon souffle court. L'air est lourd et poussiéreux, mais je continue d'avancer à quatre pattes, le cœur battant. Chaque mouvement me rapproche de la sortie, mais je sais qu'il est là, quelque part, à me cherchant. C'est son jeu, mais c'est ma vie.
Le bruit de mes respirations étouffées résonne dans le métal. Soudain, j'entends un bruit en dessous. Sa voix.
— I see you, dit-il, imitant avec une précision glaçante la voix du jeu *Granny*, avant de laisser échapper un rire étouffé.
Mon cœur s'arrête un instant. Comment peut-il rire dans un moment pareil ? Je chasse cette pensée, refoulant la panique qui monte en moi, et je continue de ramper, plus vite, sans oser me retourner.

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Jeux de pouvoir- tome 1
RomanceDans un monde où le désir et le danger se mêlent, Aela navigue entre jeux de pouvoir et séduction. Kidnappée et confrontée à des choix mortels, elle doit utiliser ses armes - tant physiques que psychologiques - pour survivre. Mais dans ce monde, la...