La tension est palpable dans l'air, une sorte de bourdonnement électrique qui me fait frémir. Le rendez-vous est fixé dans un vieux garage désaffecté à la périphérie de la cité, un lieu parfait pour un deal en toute discrétion. C'est là que nous avons établi notre petite routine, un coin où les murs ont vu passer plus d'affaires louches que je ne peux en compter. Je jette un coup d'œil à Lucas, qui s'affaire à organiser nos affaires. Les deux sacs, remplis de billets, reposent sur la table au centre.On jongle avec de gros chiffres, quelque chose qui pourrait nous permettre de nous établir encore plus solidement. Mais ce n'est pas seulement une question de fric. Les partenaires impliqués sont réputés pour être sérieux, mais aussi pour être durs. Et là où il y a de l'argent, il y a souvent des problèmes.
Je scrute les lieux, m'assurant que tout est en ordre. Les murs sont couverts de graffitis, des œuvres d'art criardes qui semblent raconter des histoires de deals passés, de trahisons et de sang. Ça me donne une certaine assurance, mais je reste sur mes gardes. L'espace est vide, à part quelques caisses vides et des chaises bancales.
Au loin, j'aperçois la silhouette de notre contact, un homme aux traits durs, la quarantaine bien entamée, qui s'avance vers nous. Il est flanqué de deux types musclés qui ne rigolent pas. Je reconnais Julien, un petit dealer local que je connais de réputation. Il est là pour superviser l'échange.
Je fais un signe de tête à Lucas, et il dépose les sacs sur la table, prêt à commencer. Le cœur bat la chamade dans ma poitrine, mais je ne laisse rien transparaître. Les affaires sont une danse délicate, et chaque mouvement doit être précis.
Julien s'arrête à quelques pas de nous, les bras croisés, un sourire sarcastique sur les lèvres.
— Alors, Samir, qu'est-ce que t'as amené cette fois ?
Je lui renvoie un sourire calme, feignant l'assurance.
— Ce qu'on a discuté, comme prévu. J'espère que ça te plaît.
Il ouvre un des sacs et en tire quelques liasses, les feuilletant lentement. Il regarde les billets, puis lève les yeux vers moi, toujours avec ce sourire.
— Pas mal, pas mal. Mais tu sais que c'est pas juste une question de fric, n'est-ce pas ? Tu dois aussi montrer que tu es fiable.
À cet instant, je me rappelle de Lucas, qui s'est posté derrière moi, vigilant. J'ignore le sous-entendu de Julien. Le gars cherche toujours à me provoquer. Je me penche légèrement en avant.
— Je ne suis pas là pour jouer, Julien. Je suis là pour faire des affaires. J'ai déjà prouvé ma valeur, et tu le sais.
Julien hoche la tête, appréciant le défi. Il semble amusé, comme s'il s'attendait à une confrontation. C'est un jeu dangereux, mais je suis prêt à parier gros. Je n'ai pas l'intention de reculer.
L'échange se poursuit, mais je garde un œil sur Lucas. C'est un bon gars, loyal, mais je ne peux pas me permettre de baisser ma garde. Les deux types de Julien, postés en arrière, ne lâchent pas du regard. L'atmosphère se tend de plus en plus.
— Alors, dis-moi, Samir, j'espère que tu as tout ce qu'il faut pour conclure cette affaire, dit Julien, un sourire narquois sur les lèvres. Parce que tu sais, on n'aime pas les surprises dans notre business.
Je me redresse, sentant une montée d'adrénaline. J'ignore le ton provocateur de Julien, mais je sais qu'il teste mes nerfs. Je fais un geste à Lucas pour qu'il reste calme, puis je me tourne vers Julien.
— Pas de surprises ici. On a discuté de chaque détail. Tu as ce que tu veux, et je m'attends à ce que tu respectes ta part de l'accord.
À ce moment-là, le stress monte d'un cran. Les types derrière lui échangent des regards significatifs. Je respire profondément, cherchant à garder mon calme. Ce n'est pas le moment de flancher.
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L'ÉCLAT DU PASSÉ
Ficción GeneralQuand Samir croise le regard d'Imany, il est immédiatement envoûté, comme si elle seule pouvait percer son âme. Mais ce coup de foudre reste unilatéral, car Imany, distante et mystérieuse, garde ses distances. Malgré ses tentatives pour se rapproche...