Chapitre 4

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La tension entre Andrea et moi continuait de grandir, jour après jour, chaque échange devenant un peu plus intense, un peu plus troublant. Ses paroles étaient toujours aussi rusées, ses gestes subtils mais calculés, pourtant je sentais que je prenais peu à peu le contrôle du jeu. Il était charmeur, oui, mais je percevais de plus en plus la vulnérabilité derrière ses yeux. Son masque parfait de séducteur commençait à se fissurer, et je savais que cela l'intriguait autant que cela l'effrayait.

Chaque fois que nous nous croisions dans les couloirs sombres du château, il trouvait une excuse pour s'approcher, pour effleurer mon bras ou murmurer une phrase pleine de sous-entendus à mon oreille. Ce petit jeu de séduction devenait presque addictif. Moi aussi, j'avais appris à répondre, à le déstabiliser de temps en temps, et je pouvais voir que cela le surprenait. Andrea n'avait pas l'habitude qu'on prenne le dessus sur lui, et encore moins qu'une femme joue à ce jeu aussi bien que lui.

Un soir, alors que je traversais le grand hall pour rejoindre mes quartiers, je le vis, adossé contre un mur, l'ombre dissimulant en partie son visage. Il souriait en me regardant approcher, ce sourire en coin qui semblait être devenu sa signature. Je ralentis mes pas, le fixant avec défi.

— « Toujours à traîner dans les coins sombres, Andrea ? » demandai-je en m'arrêtant juste devant lui, les bras croisés. « N'as-tu rien de mieux à faire ? »

Il haussa un sourcil, amusé. « Peut-être que je préfère les coins sombres... On y découvre souvent des choses qu'on ne voit pas en pleine lumière. »

Je levai les yeux au ciel, mais mon cœur battait plus fort à chaque mot qu'il prononçait. Je ne pouvais m'empêcher de répondre à cette tension magnétique entre nous, à ce jeu dangereux que nous jouions. Je me penchai légèrement vers lui, ma voix basse.

— « Ou peut-être que tu te caches, Andrea. Peut-être que tu as peur de ce que tu pourrais révéler dans la lumière. »

Son sourire s'effaça légèrement, ses yeux cherchant les miens avec une intensité que je n'avais encore jamais vue. Il se redressa, s'approchant lentement de moi, ses doigts frôlant à peine mon bras.

— « Et toi, Athéna ? Qu'est-ce que tu cherches à révéler ? Ou plutôt... à cacher ? »

Sa voix était basse, un murmure à peine audible, mais elle vibrait dans l'air entre nous, me faisant frissonner. Je soutins son regard, refusant de reculer, même si la proximité entre nos corps était de plus en plus palpable. J'avais l'impression de pouvoir sentir la chaleur qui émanait de lui, son souffle effleurant ma peau.

— « Peut-être que je ne cache rien, » répliquai-je, un sourire taquin aux lèvres. « Peut-être que je suis un livre ouvert. »

— « Un livre ouvert ? » Il rit doucement, son souffle chaud caressant mon cou. « J'en doute fort. Mais tu sais... c'est ce mystère qui me fascine. »

Cette fois, c'est moi qui fis un pas vers lui, réduisant la distance à presque rien. Mon regard plongea dans le sien alors que je lui murmurais à l'oreille :

— « Et moi, c'est de te voir perdre le contrôle qui me fascine. »

Je le sentis tressaillir légèrement, ses muscles se tendant sous la provocation. C'était comme si, pour la première fois, Andrea se trouvait sur le point de céder à quelque chose qu'il n'avait pas prévu. Ce jeu, aussi séduisant soit-il, avait ses limites. Et nous étions sur le point de les franchir.

Il ne répondit pas tout de suite. Il y eut un long silence entre nous, seulement troublé par nos respirations, lourdes, profondes. Ses doigts remontèrent lentement le long de mon bras, jusqu'à mon épaule, avant de descendre légèrement, effleurant le tissu de ma robe. Chaque geste semblait calculé pour provoquer une réaction en moi, et pourtant je restais calme, déterminée à ne pas lui montrer qu'il avait cet effet sur moi.

— « Fais attention, Athéna » murmura-t-il enfin, sa voix rauque. « Tu joues avec le feu. »

— « Peut-être que j'aime le feu, » répliquai-je en me redressant, le défiant du regard.

Nous étions si proches que je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres, et pendant un instant, le monde entier sembla s'arrêter. C'était un moment suspendu, un instant où tout pouvait basculer, où ce jeu pourrait se transformer en quelque chose de bien plus dangereux. Mais au dernier moment, je reculai légèrement, laissant un espace infime entre nous.

Il sourit à nouveau, mais cette fois, son sourire était différent. Il n'était plus sûr de lui. Je pouvais voir dans ses yeux qu'il ne comprenait plus tout à fait ce qui se passait entre nous, et cela me donnait un avantage. J'avais réussi à le déstabiliser, à faire craquer ce masque qu'il portait si bien.

Les jours suivants, chaque rencontre avec Andrea devint encore plus intense. Il cherchait à reprendre le contrôle, à redevenir le maître du jeu, mais je sentais que quelque chose avait changé. Nous n'étions plus simplement deux personnes jouant à la séduction. Il y avait une réelle tension entre nous, une attirance que ni lui ni moi ne pouvions ignorer.

Un après-midi, alors que nous répétions les détails de notre vengeance avec le comte, Andrea et moi devions rejouer une scène où je devais séduire un ennemi pour obtenir des informations. Andrea rejouait ce rôle, bien entendu, et dès que nous nous retrouvâmes seuls dans la pièce, la tension monta immédiatement.

— « Tu devras être très convaincante, » dit-il en s'approchant de moi. « Si tu veux que ça marche. »

— « Ne t'en fais pas, » répondis-je en me rapprochant à mon tour, « je sais être convaincante. »

Cette fois, c'était moi qui prenais l'initiative. Je posai mes mains sur son torse, mes doigts effleurant le tissu de sa chemise, tandis que je levai les yeux vers lui avec un sourire provocateur. Il resta immobile, me fixant intensément, mais je pouvais voir dans ses yeux qu'il luttait pour rester impassible.

Je glissai mes mains le long de son torse, remontant doucement vers ses épaules. Son regard ne quittait pas le mien, et je pouvais sentir la tension dans ses muscles, comme s'il essayait de résister à cette proximité. Mais je savais qu'il était troublé, qu'il ne contrôlait plus totalement la situation.

— « Alors ? » murmurai-je en approchant mes lèvres de son oreille. « Suis-je convaincante ? »

Il ne répondit pas immédiatement. Ses doigts se crispèrent légèrement sur mes bras, et pendant un instant, j'eus l'impression qu'il allait céder. Mais il se redressa brusquement, rompant le contact, comme s'il avait besoin de reprendre son souffle.

— « Très convaincante, » dit-il enfin, sa voix légèrement tremblante.

Je souris, satisfaite. Le jeu continuait, mais cette fois, c'était moi qui menais la danse.














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Amour vengeresse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant