Dans l'univers captivant et périlleux du cirque, Arek, un cascadeur intrépide à moto, brave la mort à chaque spectacle de voltige. Sous le chapiteau, ses prouesses suscitent admiration et frisson, mais une fois les projecteurs éteints, l'exubérance...
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𝔸𝕟𝕥𝕠𝕟𝕖𝕝𝕝𝕒
Je quitte l'appartement en fin d'après-midi, le cœur serré d'anxiété et d'excitation. Les rues de cette petite ville australienne que j'ai appris à aimer prennent une aura différente aujourd'hui, presque mystique sous la lumière déclinante du soleil. Les rayons dorés et orangés baignent les bâtiments et les arbres en une lueur apaisante, mais cela ne suffit pas à calmer le tumulte en moi.
Les trottoirs sont couverts de feuilles mortes, craquent sous mes pas comme si chaque pas marquait le rythme de mes pensées agitées. Je n'arrive pas à chasser l'image d'Arek de mon esprit, ses mots sur la lettre résonnent encore en moi. Je lutte avec mes propres démons intérieurs, essayant de comprendre ce que cette connexion avec lui pourrait signifier pour moi et mon avenir. Mon esprit retourne sans cesse au tatouage en allemand, à l'accident au cirque, à cette douleur que je perçois chez Arek mais qu'il n'a jamais vraiment exposée.
Je marche, perdue dans mes pensées, et me retrouve bientôt dans le parc qui borde la rivière. Les eucalyptus dégagent une douce odeur boisée, et le chant des oiseaux se mêle au murmure de l'eau, créant une ambiance tranquille qui contraste avec mon agitation intérieure. Je m'avance vers un banc et m'y assois un instant pour reprendre mon souffle, essayant de calmer mon cœur battant.
— Antonella, me dis-je à voix basse, respire, tout va bien se passer.
Je ferme les yeux et prends une profonde inspiration, laissant l'air frais emplir mes poumons. Devant moi, les eaux scintillent sous les derniers rayons du soleil. J'essaie de me concentrer sur la beauté du moment, mais mes pensées reviennent sans cesse à Arek. Est-il possible que le vieux pont, ce lieu si particulier, détient les réponses à toutes mes questions ?
Finalement, je me redresse et continue mon chemin, traversant le parc pour rejoindre le chemin de terre qui mène au pont. Les maisons deviennent plus rares, laissant place à des espaces plus ouverts et sauvages. La texture irrégulière du chemin sous mes pieds me rappelle que je suis réellement en route vers l'inconnu. Une légère brise passe à travers les arbres, faisant bruisser les feuilles et apportant un peu de fraîcheur à cette fin d'après-midi d'automne australienne.
— Ce soir, tout changera, me rappelle-je, comme une incantation pour m'apaiser et me donner du courage.
Alors que j'approche du pont, je remarque que l'endroit est étrangement désert. Les arches de pierre du vieux pont se dressent devant moi, majestueuses et imposantes, semblant protéger les secrets qu'elles ont vu défiler au fil des ans. Le pont est devenu un témoin silencieux des confidences qu'Arek et moi avons partagées, et ce soir, il en sera de même pour ses révélations.
Je m'avance lentement, mes pas résonnent légèrement sur les dalles du pont. L'eau en dessous coule doucement, apportant une mélodie apaisante à l'atmosphère déjà chargée d'émotions. Mon cœur bat la chamade, et chaque fibre de mon être semble tendue d'anticipation.
