Blood Vitae, l'histoire d'une héroïne (MHA - Aizawa x OC)

Chapitre 18 : Le Réveil Enjoué

Je me réveillai doucement, blottie contre le canapé de Shota. Mon corps à moitié allongé, mes jambes repliées, tandis que lui dormait encore, assis à l'autre bout. La pièce baignait dans un silence réconfortant, brisé seulement par le bruit léger de sa respiration. Le calme après la tempête de la veille était un luxe que je savourais.

Je sentis un mouvement délicat près de moi et, en ouvrant les yeux, je vis Eri, la petite fille aux cheveux blancs, me fixant de ses grands yeux curieux. Elle semblait hésitante, comme si elle craignait de me déranger. Avec un sourire timide, elle posa un doigt sur ses lèvres pour m'indiquer de ne pas faire de bruit. Puis, tout à coup, elle sortit de derrière son dos un marqueur noir.

Son air malicieux me fit immédiatement sourire. Elle pointa discrètement Shota, toujours endormi, et je compris ce qu'elle avait en tête. Mes yeux s'illuminèrent de complicité. Elle me tendit un deuxième marqueur, et je le pris avec un plaisir amusé. L'idée de dessiner sur le visage de Shota sans qu'il se réveille était une petite revanche douce et inoffensive, mais surtout, un jeu que je ne pouvais refuser.

Nous nous rapprochâmes de lui à pas de loup. Tout en contrôlant nos rires, je traçai un petit cœur sur sa joue tandis qu'Eri s'appliquait à dessiner des moustaches qui me firent retenir un éclat de rire. Le contraste entre son air endormi et nos œuvres d'art enfantines était hilarant. Nous étions plongées dans notre jeu, nous surveillant l'une l'autre pour ne pas éclater de rire trop fort.

Une fois notre « mission » terminée, je me relevai et proposai à Eri : "Tu veux que je te coiffe ?" dis-je en chuchotant pour maintenir l'atmosphère complice.

Elle hocha la tête avec enthousiasme, et nous nous dirigions silencieusement vers la salle de bain, laissant Shota encore endormi, inconscient de ses nouvelles décorations. En commençant à brosser les longs cheveux blancs d'Eri, elle brisa le silence avec une question innocente :

"Dis, comment tu connais Shota ?"

Je souris en me remémorant notre passé. "Eh bien, on était dans la même classe au lycée. Avec lui et Hizashi, on formait un sacré trio. On a vécu pas mal de choses ensemble."

Elle cligna des yeux, intriguée. "Vous étiez des amis ?"

"Oui, les meilleurs. On se soutenait, on s'entraînait ensemble... Et on se chamaillait aussi, souvent." Je souris doucement en repensant à toutes ces années partagées. "Shota a toujours été un peu taciturne, mais c'est quelqu'un sur qui on peut toujours compter."

Eri sourit en me regardant, puis demanda avec une pointe de curiosité dans la voix : "Et... toi, tu l'aimes bien, Shota ?"

Je sentis une chaleur monter à mes joues. Ce genre de question, même venant d'une enfant, réveillait quelque chose en moi. "Bien sûr que je l'aime bien. Il est... très spécial pour moi." dis-je en me concentrant sur la brosse, tentant de dissimuler mon embarras.

Eri me fixait de ses grands yeux brillants. "Spécial comment ? Comme... un amoureux ?"

Je m'étouffai presque en entendant ces mots sortir si innocemment de sa bouche. "Non, non ! Rien de tout ça, voyons..." Je me mordis la lèvre, un peu mal à l'aise sous ce regard perçant. "Enfin, c'est compliqué."

Elle rigola doucement, et je me joignis à elle, l'ambiance redevenant légère. Nous parlions de tout et de rien, rigolant sur des souvenirs d'école, quand soudain un bruit de froissement attira mon attention. Shota venait de se réveiller.

Dans l'encadrement de la porte, encore à moitié endormi, il nous regardait d'un air surpris, se frottant les yeux. Je me tournai lentement, le cœur battant, et mon regard se posa sur son visage orné de nos petits dessins.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire en le voyant, et Eri, contagieuse, se mit à rire aussi. Shota, visiblement encore trop fatigué pour comprendre ce qui se passait, se regarda dans le miroir, son visage affichant d'abord l'incrédulité avant de basculer vers l'amusement.

"Vous avez vraiment osé..." murmura-t-il, un sourire en coin.

Je ne pouvais plus m'arrêter de rire, me souvenant des moustaches dessinées par Eri et des cœurs que j'avais ajouté. C'était un moment que je n'oublierais pas, une bulle d'insouciance au milieu de toute la tension qui régnait autour de nous.