1 Erza

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Erza





—Papa, peut-on y aller ?

—Une fois que j'aurai terminé mon appel, nous pourrons partir, tesoro mio.

Mon père se penche légèrement vers moi, ses yeux remplis de tendresse et de fierté. Avec un geste délicat, il enroule une de mes boucles autour de son doigt avant de poser un baiser chaleureux sur mon front. Il retire doucement ma mèche de son doigt rougi et la place délicatement derrière mon oreille, comme s'il voulait me protéger des soucis du monde.



Je l'observe avec admiration, la main posée sur mon cœur. J'adore quand il me serre dans ses bras et m'embrasse ; ces gestes sont des souvenirs précieux. Mon père est mon héros, celui qui veille sur moi en permanence, et ses baisers ont le pouvoir de soigner mes petites blessures.


—Oui, Pedro, nous nous en occuperons demain. J'ai des priorités plus pressantes, tu comprends ?


  —Papa, est-ce qu'Elio peut nous accompagner ?


Il répond simplement par un mouvement de tête et fait un geste de la main pour me signaler de sortir de son bureau.

En fermant la porte, je sens une main douce se poser sur mon avant-bras. C'est ma mère. Elle me regarde avec un grand sourire, prenant ma main et l'embrassant avec tendresse. Mais son sourire me semble différent, son regard vide et inquiet. Je remarque un hématome sur son front, son œil gauche est légèrement enflé, et ses lèvres aussi.

—Viens, ma chérie, mettons ta veste, ton frère nous attend, » dit-elle d'une voix douce mais tremblante.

Je la suis, le cœur lourd, consciente qu'il y a quelque chose d'inquiétant. Les questions s'accumulent dans mon esprit, mais je garde le silence, espérant que tout ira bien.

Elle essaie de dissimuler son angoisse derrière un sourire, mais ses yeux trahissent son inquiétude.

—Maman, que se passe-t-il ?

—Pourquoi ton œil est-il bleu et pourquoi es-tu en larmes ?

Soudain, elle éclate en sanglots, des larmes brûlantes glissant sur ses joues. Elle couvre sa bouche de sa main pour étouffer ses cris, mais le tremblement de ses lèvres ne peut pas mentir. Avec une détermination désespérée, elle se précipite vers la porte du bureau de papa. Elle saisit ma main et celle d'Elio, et nous dévalons les escaliers, le cœur battant.

—Vite, les enfants, avant qu'il n'arrive, murmure-t-elle, sa voix à peine audible.

Nous atteignons enfin le rez-de-chaussée. Je sens une peur sourde monter en moi, une sensation désagréable qui me serre la poitrine. Je me tourne vers Elio, cherchant du réconfort dans son regard. Il me sourit, mais je vois une ombre d'inquiétude dans ses yeux.

—Elio, j'ai peur, dis-je, la voix tremblante. Pourquoi devons-nous partir ?

—Nous ne partons pas vraiment, répond-il d'une voix douce. Nous allons juste jouer à cache-cache, comme papa le faisait avec nous. C'est un peu différent, mais avec maman. Comprends-tu, petite sœur ? Alors, sèche tes larmes.

Ses mots résonnent dans mon esprit, mais la peur persiste. Je hoche la tête, essayant de croire en ses paroles. La maison, qui d'habitude me semble si familière, semble désormais pleine de dangers invisibles. Je me blottis contre Elio, espérant que son sourire puisse dissiper l’angoisse qui m’étreint.

L'ombre noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant