Chapitre 21

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Je grognai à l'idée de devoir monter sur des boucs géants, une vision qui ne m'inspirait absolument aucune confiance. L'idée même de ces créatures robustes, aux sabots frappant bruyamment les pierres des montagnes, me faisait frissonner.

Je me préparai rapidement, enfilant des vêtements plus adaptés à l'air froid des montagnes. La raideur dans mes muscles n'avait pas complètement disparu, mais comparée à la veille, je me sentais presque comme neuf. Le sang d'Emirya avait effectivement fait des merveilles, et bien que je me méfiais de cette connexion renforcée, je ne pouvais nier qu'elle me donnait une force nouvelle.

En sortant de la chambre, je descendis lentement les escaliers qui menaient à la cour intérieure. Là, je retrouvai Cain, qui attendait patiemment, adossé à l'un des piliers de pierre. Ses yeux se posèrent sur moi avec un éclat moqueur, un léger sourire en coin.

— Je vois que tu es prêt à affronter l'inévitable, dit-il avec amusement.

— Ne commence pas, grognai-je en jetant un coup d'œil aux créatures qui attendaient dans la cour. Les boucs géants étaient encore plus impressionnants que je ne l'avais imaginé. Leurs cornes torsadées et leur pelage épais leur donnaient un air presque majestueux, mais je n'étais toujours pas convaincu.

— Tu verras, ajouta Cain avec un clin d'œil, ils sont plus dociles qu'ils en ont l'air.

Je levai les yeux au ciel, avant de me diriger vers les montures. C'est alors que j'aperçus Emirya, déjà prête, sa silhouette se découpant nettement sur l'arrière-plan de la cour pavée. Elle portait une tenue adaptée aux combats, son manteau noir voletant légèrement dans la brise fraiche du matin. Ses yeux, toujours aussi sombres et perçants, se tournèrent vers moi.

— Tu es prêt ? demanda-t-elle d'une voix calme, mais teintée d'une impatience contenue.

— Je suppose que je n'ai pas le choix, répondis-je en ajustant la sangle de ma monture.

Emirya monta sur atlas, j'étais limite jaloux.

*tu ne monte pas sur un magnifique bouc dis je

—non merci atlas connais bien les montagnes et sentir le bouc c'est pas ma spécialité dit elle en se moquant

Alors que je rigolais j'entendis un grognement provenant de l'écurie. Je me penche pour découvrir un loup blanc immense coucher parmis plusieurs carcasses. Ses yeux rouge rubis sucrete chacun de nos mouvement.

—c'est rien ce n'est que Fenir le loup de Amor

Je déglutis et monta sur le bouc avant de partir au galop.

Le voyage jusqu'à la demeure de Gavriel dans les montagnes fut à la fois long et épuisant. Les chemins escarpés et les falaises vertigineuses rendaient l'ascension périlleuse, même sur le dos de ces boucs géants qui semblaient parfaitement à l'aise dans cet environnement. Le froid mordant de l'altitude se faisait sentir à chaque pas, et le silence oppressant qui régnait autour de nous n'était brisé que par le bruit sourd des sabots contre la roche.

Cain jetait régulièrement des regards en coin dans ma direction, comme pour vérifier que je tenais bon sur le dos du bouc géant. Quant à Emirya, elle menait la marche avec une détermination implacable, ses yeux fixés droit devant, refusant de se laisser distraire par quoi que ce soit. Mais une tension flottait dans l'air. Quelque chose bougeait autour de nous, une présence discrète mais palpable.

Soudain, Cain se raidit. Sans bruit, il glissa sa main vers son arbalète, prêt à tirer. Il nous fit un signe discret.

— On est suivis, murmura-t-il.

Emirya, avec une fluidité déconcertante, dégaîna son épée. Je fis de même, imitant son geste. L'atmosphère était chargée, chaque bruit dans les ombres devenait suspect. Cain, avec une précision froide, tira une flèche en direction du bruissement. En un éclair, Emirya se jeta dans l'obscurité, et un cri étouffé s'éleva. Elle réapparut, tirant une silhouette au sol avec une brutalité glaciale.

— Azura ! s'exclama Cain, abasourdi, en descendant précipitamment de sa monture.

Il courut vers elle, la soulevant doucement, les sourcils froncés d'inquiétude. Il vérifia rapidement si elle était blessée, ses mains fébriles glissant sur ses épaules et ses bras.

— Alors voilà la fameuse princesse ailée qui m'a vendue, cracha Emirya, les yeux rétrécis de colère.

Je m'approchai lentement, l'épée encore en main.

— Pourquoi es-tu ici, Azura ? demandai-je avec une voix grave, sans masquer ma méfiance.

Azura, visiblement embarrassée, évitait nos regards. Son visage rougit légèrement, et elle baissa les yeux avant de répondre d'une voix presque timide.

— Je... je m'inquiétais pour Cain... Quand j'ai appris qu'il venait avec vous, je ne voulais pas le laisser seul. C'est mon fiancé, après tout.

— Fian... quoi ? demanda Cain, les yeux écarquillés de surprise. Nos parents ont accepté ?

Azura hocha timidement la tête, et un sourire éclatant illumina le visage de Cain.

— Ça y est, ils ont donné leur bénédiction ! s'écria-t-il, plein de joie.

Le contraste avec l'ambiance tendue de quelques secondes plus tôt était presque absurde. Mais Emirya, elle, n'était pas d'humeur à se réjouir. Son regard dur restait planté sur Azura, et ses lèvres se pincèrent de frustration.

— Excusez-moi de gâcher vos retrouvailles joyeuses, mais... depuis combien de temps nous suis-tu ? demanda Emirya, son ton lourd d'agacement.

Azura releva timidement la tête.

— Depuis que vous avez quitté le château d'Amor, avoua-t-elle. Je voulais m'assurer de savoir où vous alliez avant de partir...

Le visage d'Emirya se contracta sous la colère, ses yeux s'enflammant d'une fureur retenue.

— Tu réalises que tu aurais pu nous faire suivre, n'est-ce pas ? siffla-t-elle, les poings serrés. Tu agis de manière insensée, comme une enfant guidée uniquement par ses émotions.

Cain se leva d'un bond, se plaçant entre Emirya et Azura, son regard noir fixé sur elle.

— Ne lui parle pas comme ça ! Elle a juste voulu me protéger. Elle est venue pour nous aider ! dit-il, la voix vibrante de défi.

— Comme elle l'a fait en me livrant à tes parents ? répliqua Emirya, son ton acide.

Azura, visiblement pleine de regrets, baissa à nouveau les yeux, sa voix tremblante.

— Je suis désolée pour ça... je m'en veux énormément. S'il te plaît, laisse-moi venir avec vous.

Emirya, furieuse, croisa les bras, jetant un regard dédaigneux sur les grandes ailes d'Azura.

— Hors de question ! Tu es bien trop voyante avec ces ailes. Tu ne feras qu'attirer l'attention et nous ralentir !

— Emirya... soufflai-je doucement, essayant de désamorcer la situation. Elle ne répondait plus qu'à la colère.

Elle se tourna brusquement vers moi, ses yeux brillant d'une rage non contenue. Elle resta silencieuse un moment, respirant fort, puis finit par céder.

— Très bien, elle vient, grogna-t-elle, vaincue. Mais ne comptez pas sur moi pour la protéger ou même me soucier d'elle. Elle a intérêt à savoir se battre.

— Oui, je sais me battre, dit Azura, d'une voix plus assurée cette fois, montrant son arc.

Emirya roula des yeux, comme si la simple idée d'Azura avec un arc était risible. Elle se détourna de nous, reprenant sa place en tête du groupe sans un mot de plus, sa silhouette disparaissant presque dans les ombres du chemin qui s'étendait devant nous.

Cain se tourna vers Azura, glissant une main réconfortante dans la sienne.

Le peuple de l'air : La Princesse OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant