" Élevez vos mots, pas votre voix. C'est la pluie qui fait pousser les fleurs et non les coups de tonnerre ". Rûmi
Mon cher Monsieur, mon humble avis, le voici, pensais-je en silence :
" Elle est semblable à une enveloppe dépourvue de son contenu, cette pratique de façade. Une approche où seul le paraître compte et est motivé par le regard approbateur d'autrui. Derrière la crainte de Dieu, n'y a-t-il pas de l'Amour ?
En surface, la prière devient une fin et non un moyen de se rapprocher du divin et d'augmenter sa connaissance du tout. Programmés depuis le berceau, ces pseudos-pratiquants appliquent une logique matricielle dénuée de toute profondeur. En ont-ils seulement conscience ?
Ils voudront épier la moindre de tes facettes pour te montrer oh combien tu méconnais la spiritualité ou tout autre sujet et se vanteront d'une science infuse qu'ils pensent détenir. Nous sommes bien dans la démonstration, pas dans l'échange constructif et l'écoute. C'est un dialogue de sourd. Qui aura raison ? Qui aura le dernier mot ?
Vous ne parlez pas le même langage. L'un parle de l'approche littérale, l'autre du travail du cœur. Tous deux ont raison, ces deux volets sont indissociables et pourtant vos égos s'entredéchirent pour avoir le graal. Moi je, moi je, ce créneau résonne encore.
Vous avez pourtant beaucoup à vous apporter mutuellement. Il subsiste dans leurs mœurs une tendance au surcontrôle, à la survalorisation de leurs acquis, une psychorigidité voire même une paranoïa. La remise en question ne fait pas partie de leurs habitudes, à moins qu'elle ne serve leurs propres intérêts.
Leur leitmotiv : ne pas sortir de sa zone de confort, rester dans le mental/le rationnel/la logique, ne pas expérimenter par crainte de dériver, de tomber dans les vices de la vie telle que nous la connaissons. Ils ont peur d'affronter les vices de leur ego car ils en connaissent l'ampleur. Et pourtant c'est là le cœur de toute chose : l'éducation de l'égo pour être en mesure de s'aimer, d'aimer à travers Dieu comme si nous le voyons. Par ailleurs, la vulnérabilité est l'œuvre de l'égo, en prendre conscience permet de mieux appréhender ses effets et de travailler pour éviter de reproduire incessamment les mêmes erreurs.Parle leur de cœur, ils te diront artiste ou poète. Aborde la spiritualité, ils te diront déjà tout savoir à ce sujet. Prendre conscience de leur petitesse n'est pas leur priorité.
Comment agissent-ils dans une situation sociale, quelles interactions avec les autres ? Centrés sur leur cadre de référence, ils seront incapables de comprendre ton ressenti, ne perd pas de temps à argumenter. S'ils t'éloignent de tout ce qui t'animes, cherchent à te rabaisser, t'humilier, se positionnent en sauveur et ne pointent que tes tords, sans ne jamais chercher à t'élever... méfie-toi. Méfiance est mère de sûreté. Reste vigilant sans en devenir paranoïaque mon bon Monsieur."
Bien que je n'eu pas à l'audace d'exprimer mes pensées à ce moment là, ce jour marqua le début d'une grande amitié entre Zayn et moi. Je ne le saurai que quelques années plus tard.
Dévaler une pente en talons, avec un sac bien trop lourd pour mes frêles épaules, m'épuisait mais cela faisait bien longtemps que je n'écoutais plus mon corps... Je n'avais pas le temps pour ça. Alors que je m'étais faufilée dans l'ascenseur à l'entrée de l'immeuble dans lequel j'exerçais, j'entrevoyais la carrure de mon client, homme de terrain, 1m60, ventre en voûte et pantalon un poil trop court.
Je n'avais pas eu le temps de me remettre de mes émotions. J'appuyais discrètement sur le bouton de fermeture des portes et feignait un air d'étonnement gêné lorsqu'il s'approcha. Six étages, tout juste le temps de me repoudrer le nez !
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Tribulations d'une zèbre musulmane
SpiritualTribulation d'une zèbre musulmane est une fiction qui retrace le cheminement spirituel d'une jeune femme cadre asperger, trentenaire vivant en région parisienne. Ayna est née en France de l'union d'un père français et d'une mère marocaine. Son dévou...