Les Pivoines Du Mal

Chapitre 7 : Miracle inattendu.

  Au fil des ans, Adam avait grandi, devenant un jeune garçon de onze ans, rempli de curiosité et de malice. Ses parents adoptifs, Vanessa et Raphaël, observaient avec bonheur les étapes de sa croissance, partageant avec lui des moments précieux de la vie quotidienne. Les mauvais souvenirs de leur passé étaient bien loin. Ils étaient devenus une famille ordinaire.

  Les week-ends étaient souvent consacrés aux activités sportives et intellectuelles d'Adam, comme avec le rugby le samedi. Le couple ressemblait à ses familles que l'on voit à la télé, applaudissant les exploits de leurs fils sur le terrain. Il ne ratait pas une occasion de sortir en ville. Que ce soit une simple balade dans le parc ou une visite au cinéma, ils ne manquaient aucune opportunité de se créer des souvenirs inoubliables. Le soir, autour d'un bon repas préparé avec amour, la famille se retrouvait pour discuter de leur journée. Chacun partageait ses expériences, ses joies ou ses tristesses. La maison était empreinte de chaleur et de bonheur, et Vanessa remerciait tous les soirs le Ciel de lui avoir offert une vie aussi parfaite. Le couple Lockley considérait Adam comme leur propre fils, et leur amour pour lui était aussi fort que s'il était né de leur chair.

La famille est une force qui cesse de l'être quand quelqu'un l'a trahie.

  Le froid hivernal enveloppait la maison ce matin-là, lorsque Vanessa fit face à un malaise, rare et inopportun, perturbant son rythme habituellement effréné. Entre sa vie de famille, son travail exigeant et son engagement bénévole, elle n'avait pas le luxe de s'octroyer une pause, encore moins d'être malade. Mais ce jour-là, son corps avait décidé autrement. Les premiers rayons du jour l'avaient réveillée, mais au lieu de la vitalité habituelle, elle était accueillie par une fatigue lancinante et des courbatures pesantes. Désemparée, elle tenta de faire abstraction de ces symptômes, mais la réalité refusait de s'effacer. Un pas chancelant hors du lit la conduisit rapidement vers la salle de bains, son refuge involontaire. Tout son dîner de la veille sembla se rebeller contre elle, précipitant son estomac dans une danse douloureuse. Vanessa s'accroupit devant les toilettes, une main pressée contre son front fiévreux.

  Ne voyant pas sa femme descendre prendre son café, Raphaël décida d'aller voir si tout allait bien. Il la retrouva dans la salle d'eau, la lumière tamisée soulignant la pâleur de son joli visage agenouillé devant les toilettes. Ses cheveux châtains, habituellement domptés, tombaient en mèches échevelées et ses épaules étaient voutées sous le poids de la nausée qui la tourmentait.

- Je connais une magnifique femme qui va rester au lit aujourd'hui, murmura Raphaël en lui tenant doucement les cheveux.

  Vanessa avait bien envie d'objecter, mais elle n'en avait pas la force et s'avoua vaincue plus facilement que son mari ne l'avait pensé. Elle se laissa sombrer dans ce moment de vulnérabilité, entourée de la chaleur et de l'amour réconfortant de son homme. Les jours s'écoulaient et ce qui semblait initialement être un simple état grippal ne montrait aucun signe d'amélioration pour Vanessa. Chaque matin, elle se levait avec ses mêmes nausées, la poussant à ne jamais s'éloigner des toilettes. Inquiet pour sa femme, Raphaël prit la décision de la ramener rapidement aux Urgences.

  Après avoir déposé Adam chez un de ses copains, le couple se retrouva dans l'enceinte d'une clinique, où l'agitation caractéristique des urgences se faisait entendre en arrière-plan. Vanessa, visiblement fatiguée, s'installa dans une chaise d'attente pendant que Raphaël s'occupait des formalités administratives. Les heures semblaient s'étirer alors qu'ils attendaient leur tour. La jeune femme fixait une horloge presque fantomatique accrochée sur le mur. Ses aiguilles glissant lentement sur le cadran étaient accompagnées d'un tic-tac exaspérant, capturant le temps avec une précision enrageante.

- On devrait y aller, s'impatienta-t-elle, je n'ai sûrement rien, encore quelques jours de repos et je serais prête pour prendre soin de toi et de ton corps comme tu aimes, suggéra-t-elle avec un clin d'œil.