Le palais avait toujours été silencieux à cette heure de la journée. Un silence particulier, presque sacré, qui enveloppait chaque pierre, chaque couloir. Seuls les bruits lointains des serviteurs rompaient cette tranquillité, mais même leurs murmures se fondaient dans le marbre immobile. Au milieu de ce calme, une silhouette demeurait immobile, observant la scène avec une attention détachée.La princesse arrive demain matin. La nouvelle s'était répandue rapidement dans les couloirs, comme un vent invisible. Pourtant, son retour n'avait rien changé ici. Le palais restait le même. Les lourdes tentures, les mosaïques dorées, les fontaines murmurant doucement leurs secrets. Le monde à l'extérieur pouvait se déchirer ou prospérer, mais ici, tout semblait figé dans une forme de perfection étrange.
Elle s'attarda dans un coin ombragé de la cour intérieure, un endroit discret où l'on pouvait voir sans être vu. De là, chaque détail prenait une importance particulière. Le vol d'un oiseau entre deux colonnes, la chute lente d'une feuille dans l'eau. Des signes minuscules, presque insignifiants, mais qui racontaient leur propre histoire.
Aujourd'hui, quelque chose était différent. L'air portait une autre forme de tension, une attente. Cela ne venait pas du retour du sultan, bien que son arrivée n'ait pas été sans impact. Non, cela venait d'ailleurs, d'un endroit plus profond, plus personnel. Comme si une ombre invisible s'étirait doucement au-dessus des murs du palais, cherchant à prendre forme.
La robe qui flottait autour d'elle était d'un noir profond, comme l'ombre elle-même. Le tissu, léger et aérien, semblait capter la lumière ambiante tout en la déformant, créant un jeu d'ombres sur sa peau. Les manches, longues et délicatement brodées de fil d'argent, glissaient gracieusement le long de ses bras, ajoutant une touche d'élégance à sa silhouette. Un décolleté subtil, orné de motifs floraux, révélait juste assez de peau pour évoquer une vulnérabilité, tout en conservant un air de mystère.
Chaque mouvement laissait échapper un léger frémissement du tissu, comme si la robe elle-même était vivante, capable de ressentir l'intensité des émotions qui l'entouraient. Les ourlets de la robe effleuraient le sol, cachant ses pieds, tandis que la traîne se perdait dans l'obscurité, semblant aspirer la lumière tout en la repoussant. Ce noir, si saisissant, se mêlait aux nuances d'azur du ciel, créant un contraste saisissant, renforçant l'aura mystérieuse qui l'entourait.
Elle se leva finalement, quittant l'ombre protectrice de la cour. Le soleil commençait à descendre, baignant le palais d'une lueur dorée. Un instant suspendu, fragile, comme une promesse qui ne demande qu'à être brisée.
Les pensées de tous, elle le savait, étaient tournées vers le retour de quelqu'un d'autre. Une figure qui manquait encore dans cette scène. Mais cette absence ne faisait que renforcer une certaine impatience, un sentiment que tout allait bientôt changer. Tout devait changer.
Le sultan l'avait mentionnée ce matin. Il n'avait pas prononcé son nom, mais son visage était apparu clairement dans son esprit. Même absente, elle semblait occuper tout l'espace. Une ombre plus brillante que les autres, attirant inévitablement la lumière vers elle. Cela semblait injuste, presque incompréhensible. Mais ce genre d'injustices n'était pas nouveau ici.
Le regard se tourna vers l'horizon, là où l'oasis se trouvait. Là où elle se trouvait. Le temps passait lentement, et bientôt, elle reviendrait ce qu'une question d'heure. Elle ramènerait avec elle cet éclat habituel, cette manière de détourner toutes les attentions, de prendre sa place sans effort. Un destin qui semblait tracé depuis toujours.
Un soupir discret échappa à la silhouette, tandis que la pensée glissait furtivement dans l'esprit.
Que se passerait-il, cette fois-ci ?
Tout semblait indiquer que le retour n'allait pas être comme les autres. Que des changements se préparaient, même si personne ne les voyait encore. Peut-être que les murs du palais eux-mêmes en murmuraient quelque chose, dans leur manière silencieuse d'absorber tout ce qui se passait.
Les heures allaient défiler, les événements allaient s'enchaîner. Et lorsque le moment viendrait, il serait impossible de dire à quel point tout cela était déjà écrit. Mais en attendant, il y avait cette paix trompeuse, cet équilibre fragile qui maintenait tout en place.
L'attente se prolongeait. Le retour était proche. Les ombres du palais semblaient s'allonger, s'étirer. Et elle, toujours immobile, ne pouvait que guetter le moment où tout basculerait. Car tôt ou tard, il y aurait un moment où cette lumière éclatante, si souvent admirée, finirait par se ternir. Mais pas encore. Pas aujourd'hui.
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Ce chapitre il est court mais analyser bien, il est court mais ya pas mal de détails je trouve. Il introduit parfaitement ce chapitre et je le trouve incroyable !!!!
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𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝'𝐞́𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭𝐞́
RomanceDans le somptueux décor de l'Égypte médiévale, où les pyramides veillent silencieusement sur des secrets millénaires, une princesse royale, prisonnière de ses devoirs, et un artisan des carrières de pierre, simple mais fier, s'abandonnent à une pass...