Chapitre 15 : les mauvais comme les bons

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Elias 16 ans :

Tard le soir. Je n'aime pas trop descendre. L'odeur de la drogue empeste dans la maison. Les murs jaunis à cause de la fumée. Le papier aluminium poser sur la table basse me fais remonter de mauvais souvenir alors je l'enlève vite de ma tête.

Ne pas y penser...

Jouer à Need for Speed...

Papa ne rentre pas le soir. On passe toute la journée ensemble puis après le repas, il m'ordonne de monter dans ma chambre et de ne plus en sortir jusqu'au lever du soleil. Je comprends pourquoi maintenant.

Je m'assois sur mon set up de voiture, pose mes pieds sur les pédales et les mains sur le volant. Je choisis ma prochaine voiture une Mustang verte fluo.

Ma couleur préférée...

Trouve un endroit dans la ville de New York. Je mets mon casque sur les oreilles et allume le micro.

Je me retrouve dans une partie avec des mecs et des meufs. La plupart parle anglais. La course commence bientôt et nous sommes sur le pied de guerre. Tout le monde échange mais chacun reste concentrée dans le jeu.

La voiture démarre d'un seul coup quand je mets le pied au plancher. J'évite chaque voiture haut la main. Le compteur annonce 180 kilomètres heures. Les voix s'entremêlent dans mes oreilles. Je n'entends plus rien. C'est moi et le jeu. Nous ne formons qu'un.

Je termine le jeu 1er comme d'habitude. Les anglophones pètent un câble et ça me fait rire. Chacun y va de son juron préférer.

Un gars cris dans le micro quand viens la fin de la course. Le monstre de Fuji apparait sur l'écran. Ses long cheveux bruns et sa combinaison rose fluo me fait de l'œil. Je souris de toutes mes dents en me disant qu'un jour je deviendrais comme elle. Le plus grand champion de drift. J'écrirais l'histoire. Mon histoire.

Celle qui fera palpiter tout les cœurs d'enfant. Ceux qui pensent ne pas avoir le talent pour continuer les courses. Je veux être celui qui fera rêver toutes les âmes en peine. Ceux qui ne croient pas en leur rêve. Je veux procurer de l'espoir pour toutes ses personnes là comme le Monstre de Fuji me procure le sentiment de réussite. D'espoir. D'envie.

Mais à peine j'enlève mon casque que j'entends crier en bas. Ma mère monte les marches des escaliers et ouvre la porte dans un fracas. Son regard exorbité tombe sur moi. Tout ce qui va suivre je l'ai déjà vécu. Ses cheveux bouclés forment des nœuds à des endroits. Il lui manque des dents à cause de la drogue.

- TU N'ARRIVERAS JAMAIS A RIEN DANS LA VIE ! TU N'ES QU'UN MOINS QUE RIEN ! TU N'ES PERSONNE !! QUAND TU VERRAS QUE TU N'A PAS LE TALENT DE ROULER AVEC LES PLUS GRANDS JE VEUX ETRE LA POUR VOIR TA PAUVRE GUEULE DE MERDE SE DECOMPOSER !

Puis elle se retourne essoufflée d'avoir crier puis pars descendre les marches pour s'allonger sur le canapé.

Les mots tournent dans ma tête comme une grande roue, je ne peux pas arrêter ça, ça restera graver en moi.

Ma mère est toxicomane depuis ma naissance. Elle est partie en dépression post partum et la drogue la accueillie pour apaiser son mal être. Depuis ce jour là, c'est mon père qui ma éduquer. Ma mère n'étais pas apte à me bercer ni s'occuper de moi quand il le fallait.

Mon oncle à pris lui aussi la relève. J'ai commencé le karting grâce à lui. Il ma appris tous ce qu'il savait. Aujourd'hui, je rafle toutes les médailles.

Je sais qu'aujourd'hui il vient me chercher pour une leçon particulière comme tous les mercredis. Mon cœur s'apaise quand je pense au moment que je vais passer avec mon oncle, le meilleur de toute sa catégorie. Il connait même le Monstre de Fuji personnellement.

A 16 ans, je suis encore obligé par la loi de vivre chez ma mère et mon père mais si j'avais le choix, je serais parti vivre chez mon oncle. J'en rêve tellement, il ne me reste plus que 2 ans à tenir avant de quitter cette maison de fou. Ne plus voir ma mère sera un soulagement pour moi.

Le lendemain, J'entends la mustang de mon oncle se garer devant chez moi. En deux minutes, je me retrouve en bas devant la porte d'entrée mon sac sur le dos et ma combinaison enfilé.

Il ouvre la porte sans frapper et me prend dans ses bras. L'odeur de l'essence me procure un sentiment de confort.

- Petit, comment va ta mère ?

Il penche sa petite tête pour regarder à l'intérieur de la maison et vois ma mère affalés sur le canapé à dormir sur le canapé vert. Il lève les yeux au ciel puis me fais signe de le suivre.

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- Ta fais du bon boulot, la prochaine fois il faut que t'aille plus vite dans les virages OK. N'est pas peur de tomber, tu seras te relever.

- Mais tonton, tu n'a jamais peur toi, t'es une légende !

Il rigole face à cette remarque. Toujours assis dans mon karting j'enlève mon casque pour mieux l'entendre. Ses yeux noirs me regardent avec admiration.

- Petit, on devient une légende quand on quitte ce monde. Alors non, je ne suis pas une légende et même les plus grands pilotes ont de la peur. Tu pense que le Monstre de Fuji n'a pas peur ? me dit-il de sa voix douce.

Je réfléchis un instant et m'imagine mon oncle et le Monstre de Fuji avoir peur. C'est irréel. Je ne peux pas croire qu'ils ont peur. Peur de quoi ? De la mort. Ça fait partie de la vie. Alors pourquoi ont-ils si peur ?

- Non impossible. Tu ne peux pas avoir peur. Je n'y crois pas un instant que mon oncle ai peur au volant d'une voiture alors qu'il a était plusieurs fois champion du monde !

Je lui réponds d'un ton d'incompréhension. Il plisse les yeux. Passe sa langue sur ses fines lèvres gercées. Ses cheveux attachés en plusieurs tresses collées sur son crâne me font pensées à des vagues.

- Elias, un pilote doit avoir peur tout le temps. On embrasse la mort à chaque virage. Une fois qu'on sortira de la voiture et qu'on aura fait un score de merde, les gens vont te huer. Le mental est mis à l'épreuve chaque jour de ta putain de vie. Et pour finir, tu n'a plus de vie privée, ils critiqueront tout ce que tu va faire et avec qui tu va être. C'est pour ça que j'ai toujours fais attention à qui je faisais entrée dans ma vie.

Chaque mot qu'il prononcer venez se loger dans ma mémoire. J'ai compris depuis tout petit que ce monde était atroce. Jamais je ne l'ai vue sous cet angle. Je me suis toujours dit que j'allais juste devenir l'un des plus grands et écrire mon histoire mais, les sacrifices sont là eux aussi. Les photographes, journalistes, fans et tout le reste seront sur mes côtes pour savoir ce que je fais à quelle heure et avec qui.

Plus rien ne leurs sera caché...

Toute ma vie sera médiatisée...

- J'espère que tu comprends alors pourquoi j'ai pris cette décision. Je fronce mes sourcils et il continu. C'est ma dernière saison. J'arrête les courses âpres celle là. Je ne me reconnais plus et je me fais vieux...

Sa petite voix déraille a la fin de sa phrase. Mon cœur en prend un coup. Je peux comprendre qui prend sa retraire mais comme ça, non. Je n'arrive pas à y croire mais je le soutiens. C'est lui qui me guide depuis le début dans mon rêve et qui crois en moi, alors je dois le soutenir dans son choix.

- Tomas Carreira restera dans la légende à tout jamais.

Un sourire étira ses fines lèvres.

Drift or dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant