Le soleil peinait à se frayer un chemin à travers les nuages gris qui couvraient le ciel. Je me réveillai, le corps engourdi, sur un banc froid et dur, avec Oreo, ma fidèle boule de poils, couché à mes pieds. Ses yeux brillaient d'inquiétude, scrutant les alentours, comme s'il pressentait que quelque chose n'allait pas. Je me redressai lentement, le souffle court, ma tête était lourde de souvenirs de la nuit dernière, de cris et de souffrances.
En regardant autour de moi, je réalisai que les gens évitaient mon regard. Je pouvais sentir leur crainte, leurs murmures étouffés. C'était comme si ma présence seule était une malédiction, un rappel de l'horreur qui avait éclaté. Je tentai de me lever, de balayer les résidus de terreur qui collaient à ma peau, mais une profonde tristesse s'installait dans ma poitrine, écrasant mes épaules.
Il fallait que je retourne au manoir. Je me levai, luttant pour rassembler mes pensées, et je pris la direction qui me semblait la plus familière. La rue était étrangement silencieuse, comme si le monde avait retenu son souffle. Chaque pas résonnait comme un cri dans le vide, et chaque regard furtif des passants me déchirait un peu plus. Oreo me suivait de près, ses oreilles droites, vigilant.
Quand j'arrivai enfin au manoir, une image d'horreur s'offrit à mes yeux. Des corps gisaient là, à même le sol, des témoins silencieux de la nuit de chaos qui avait frappé. Mon cœur s'emballa, une vague de panique me submergea. Où était Ezio ? Je parcourus les lieux, appelant son nom à plusieurs reprises, mais mes cris n'étaient que des échos dans ce cimetière de désespoir.
La peur s'empara de moi. Chaque seconde qui passait était une torture, mon esprit se mit à tourner, à imaginer le pire. Je savais que je ne pouvais pas rester là, que je devais agir.
Dans un élan de désespoir, je me mis à courir vers le domaine, les pensées tourbillonnant dans ma tête, mes pieds me menant à un endroit où je croyais encore trouver un semblant de sécurité. C'est alors que je le vis.
Petrov, son visage habituellement impassible, était en train de fouiller les lieux, une lueur d'angoisse dans ses yeux. À ma vue, il s'immobilisa, ses traits se figèrent dans une expression de surprise mêlée de terreur. « Giulia ! » s'exclama-t-il, sa voix vibrante d'inquiétude. Je pouvais voir la panique dans son regard lorsqu'il observa mes vêtements, tous maculés de sang.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda-t-il, sa voix tremblante.
Je ne savais pas quoi dire. J'étais perdue, complètement désorientée. Mes lèvres tremblaient, je voulais répondre, mais les mots me manquaient. Je ne pouvais pas lui parler de la nuit de violence, de la peur qui avait enveloppé ma vie, de l'absence d'Ezio.
« Je... je ne sais pas où il est ! » lâchai-je finalement, les larmes aux yeux. « Je ne sais pas quoi faire, Petrov. »
Petrov s'avança d'un pas, me saisissant par les épaules, cherchant à me stabiliser. « Écoute-moi, Giulia. Il faut que tu restes calme. On va le retrouver, je te le promets. Mais tu dois me dire ce qui s'est passé. »
J'oscillai, luttant contre mes émotions, mais tout ce que je pouvais faire était de trembler. La réalité de ce que j'avais vécu, ce que j'avais vu, s'écrasait sur moi avec une telle force que je commençai à avoir du mal à respirer.
« Je suis désolée, je... je suis si perdue ! » sanglotai-je, m'accrochant à lui comme une bouée dans une mer déchaînée.
Petrov me prit dans ses bras, un geste réconfortant, mais je pouvais sentir son propre désespoir à travers le contact. La chaleur de son corps était un semblant de sécurité, mais il ne pouvait pas combler le vide laissé par Ezio.
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Un ange tombé en enfer
ActionGiulia est une jeune Italienne de 21 ans. Elle a récemment perdu sa mère, avec qui elle avait une relation difficile. Sa mère était très stricte et elle n'avait pas de contact avec sa famille à cause de leur désapprobation de la relation de ses pare...