En sécurité

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La forêt se resserrait autour d'eux, sombre et oppressante, chaque bruissement dans les arbres semblant cacher une menace invisible. Giulia serrait les dents, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Le cri qu'ils venaient d'entendre résonnait encore dans sa tête, et elle ne pouvait s'empêcher de regarder par-dessus son épaule, guettant l'apparition de silhouettes hostiles à chaque instant.

Tatiana marchait à ses côtés, Victoria blottie dans ses bras, la petite fille ayant enfin compris la gravité de la situation. Oreo trottait devant elles, restant proche de Giulia, ses sens en alerte, comme s'il était prêt à la défendre au moindre danger.

Ezio et Petrov avançaient en tête du groupe, les silhouettes sombres des gardes se faufilant à travers les arbres derrière eux, créant une sorte de mur protecteur autour de leurs familles. Chaque homme tenait son arme fermement, l'atmosphère étant chargée d'une tension palpable. Personne ne parlait.

Giulia ne savait plus combien de temps ils avaient marché, le temps semblait s'étirer et se comprimer à la fois. Chaque seconde ressemblait à une éternité. Elle sentait les muscles de ses jambes se raidir, et son souffle devenait plus court à mesure que la fatigue s'installait. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Pas maintenant. Pas tant qu'ils n'étaient pas en sécurité.

Ezio s'arrêta soudain, levant une main pour signaler au groupe de se figer. Giulia sentit la panique monter en elle, ses yeux cherchant désespérément une raison à cet arrêt. Elle aperçut alors des ombres bouger entre les arbres, à quelques mètres de là. Des hommes. Ils n'étaient plus seuls.

Le silence fut brisé par un coup de feu qui fendit l'air à quelques mètres d'eux. Giulia étouffa un cri, et Tatiana se pencha instinctivement sur sa fille, la couvrant de son corps pour la protéger. Petrov se plaqua contre un arbre, tandis que les gardes autour d'eux s'organisaient en un cercle défensif, leurs armes prêtes à riposter.

Ezio se retourna vers Giulia, ses yeux pleins de détermination. « Reste avec Tatiana, » lui ordonna-t-il, sa voix trahissant à peine la tension dans l'air.

« Ezio, qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, sa voix tremblante. « Qui sont-ils ? »

Il n'eut pas le temps de répondre qu'une détonation suivit, et cette fois, une rafale de balles s'abattit autour d'eux. Le sol explosa de poussière et de fragments d'écorce, et Giulia sentit une vague de terreur pure l'envahir. Elle se jeta à terre avec Tatiana, serrant Oreo contre elle. Les coups de feu s'intensifièrent, résonnant dans la forêt comme des tambours de guerre.

Ezio et Petrov ripostaient, leurs armes déversant une pluie de balles sur leurs assaillants. Les gardes autour d'eux faisaient de leur mieux pour les couvrir, mais les ombres bougeaient rapidement, attaquant de tous côtés.

Le chaos total s'était installé.

Giulia entendait des cris, des ordres aboyés, des bruits sourds de corps s'effondrant dans la terre meuble de la forêt. Ses mains tremblaient tellement qu'elle avait du mal à maintenir Oreo contre elle. L'air était saturé de l'odeur métallique du sang et de la poudre à canon. À travers le vacarme des tirs, elle parvint à capter la voix d'Ezio, criant un ordre à ses hommes. Mais tout ce qu'elle voyait, c'était la mort, se rapprochant dangereusement à chaque seconde.

Puis, soudainement, le silence retomba. Aussi brutalement qu'il avait commencé, le combat s'était interrompu.

Les oreilles de Giulia bourdonnaient encore des coups de feu, et son cœur battait toujours aussi fort dans sa poitrine. Elle osa lever la tête. Des corps jonchaient le sol autour d'eux, des hommes des deux camps, immobiles. Ses yeux se portèrent vers Ezio, qui tenait encore son arme, son souffle lourd. Il était couvert de sang, mais elle ne savait pas si c'était le sien ou celui des autres.

Un ange tombé en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant