IV - KYO

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À défaut de ne pas exceller scolairement, j'ai été doté d'une bonne réflexion psychologique. Je ne prétends pas avoir raison dans tous les domaines, de plus que, comme tout, la raison n'est que subjective.

– Wow, mec ! Minho enroule son bras autour de mes épaules, alors qu'il accorde le rythme de sa démarche avec la mienne.

– Tu ne m'avais pas dit que tu avais des penchants philosophiques, poursuit-il.

Il ricane alors que je ne lui accorde qu'un simple rictus. Nous entrons finalement dans le réfectoire, le bruit est décuplé, un rassemblement d'élèves se crée progressivement dans un petit coin de la grande salle.

Minho se détache finalement de moi et avance, je le suis alors que nous nous retrouvons rapidement dans le ralliement, où tout le monde se bouscule. Après plusieurs minutes à essayer de me faufiler parmi les élèves, j'arrive finalement à voir ce qui est la cause de ce phénomène.

— Alors... On abuse du chocolat miss..? Je te trouve assez empoté comme ça.

  Je comprends rapidement la scène qui se déroule sous mes yeux, entre-temps, Minho se positionne à mes côtés, tout aussi abasourdi.

Un coup dans le ventre. Elle tousse.

Un coup dans le dos. Elle tremble.

Un coup dans la jambe. Elle pleure.

Le choc est si brutal. Plusieurs élèves sortent leurs téléphones pour filmer cette humiliation publique. Ordure.

Nami, une première, est allongée au sol, montrant plusieurs signes de douleurs face aux coups des garçons. Je veux l'aider, mais je n'arrive pas à bouger, mon corps est paralysé. Cette vision m'est si familière.

Je baisse la tête au sol, dégoûté de moi-même, de ne pas avoir le courage de l'aider, d'être trop faible pour ne pouvoir faire quoi que ce soit.

— Partez. Tout. De. Suite.

Ses mots sont fermes et haineux, je relève la tête, le bruit cesse. La main de Minho effleure la mienne, je sens son poing se serrer.

Melodias tient fermement le bras d'un des agresseurs, son regard est ancré sur l'étudiante au sol. Un coup s'échappe, s'écrasant brutalement contre sa tempe, et pourtant, elle ne bouge pas, comme si se faire frapper lui était égal, tout le monde se demandent si elle va riposter, et pourtant, elle se décale simplement en prend place devant Nami, qui essaie difficilement de se relever.

— Je vois, tu es nouvelle non ? dit l'agresseur de Nami. En fait, je m'en tape, en revanche, laisse-moi faire ce que je veux et tu n'auras pas de problème.

Il s'approche dangereusement de la petite brune, emprisonnant sa mâchoire entre ses doigts.

— En plus... Ce serait du gâchis, tu es plutôt jolie. Quel est ton nom, chérie ?

Son corps se tend avant d'élargir la surface d'espace entre eux.

— Meryl, mais je ne te demanderai pas le tien, ça ne m'intéresse pas. rétorque-t-elle avec une pointe d'ironie. Le sujet n'est pas là. Elle essuie d'un bref revers de la main le sang qui coule de sa tempe. J'aimerais... Du moins, non, tu n'as pas le choix, d'arrêter de la brutaliser, elle, ou quiconque d'autre.

— Oh, et bien si c'est Meryl qui me le demande, je ne peux pas refuser, ricane-il sarcastiquement.

Quelques secondes s'écoulent, personne ne parle ou ne bouge, même Nami a stoppé ses mouvements, la tension est à son paroxysme. 

AMNESIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant