Journal

Un

Est-ce qu'on peut sentir quand la mort est proche ? Qu'il n'y aura plus d'après ?
Que j'ai fais mon temps.

Je suis une grande malade,

Je sais.

Folle. C'est ce qu'on dira de moi quand je serai morte. Probablement.

"Une fillette de 18ans décidé de se suicider après des années de névroses enfantines (caprices), selon lesquels : "un grand destin l'attendait !"

Oui. Je suis écrivain.

Un jour l'on dira de moi que j'étais folle, complètement tarée. Issue d'un autre monde. Fainéante. Capricieuse. Têtue. Manipulatrice.

Alors que j'étais une âme courageuse qui tentait des choses que l'on jugeait impossibles, par peur de l'échec. C'est con, "par peur".

Moi j'ai peur de rater ma vie. De passer à côté, en écoutant trop les autres, "ceux qui savent". Pour réussir dans la vie Coraline, vois-tu, il faut se forcer. Suivre. Se contenter.

Eh bien je ne suis pas d'accord.

Notre temps est compté. Une vie. 100 années. Et puis, plus rien. Le vide. L'immensité de l'univers, de la galaxie.

Alors vous pouvez vous le mettre où je pense votre pognon. Rien à péter. Non je ne ferai pas d'études. Non je n'aurai pas un métier "prestigieux", je ne serai pas cadre, je n'aurai pas de voiture.

Et alors ? J'entends vos soupirs et commentaires mesquins, outrages par tant de folie, de rébellion..

"Si peu d'éducation"
"Ce n'est pas comme ça que marche la vie".

Parce que tu sais toi ?
C'est ta première fois sur terre, comme tout le monde. T'es là depuis 40ans et tu te permets de me dire que ma façon de vivre (que je n'impose à personne soit dit en passant) n'est pas la bonne ?
Un peu hypocrite comme remarque, alors que tu te contente de suivre ce que l'on t'as appris, sans jamais remettre en question cette société que tu idéalises. C'est si simple.

Si simple de juger quand on ne fait rien.